Ils vous demandent des dissertations...
Les concours e3a, CCINP, Centrale, Mines et X-ENS demandent une
dissertation.
Si vous êtes à l'aise avec la dissertation depuis le lycée, tant mieux pour
vous !
Sinon, lisez la suite.
Si vous avez de la chance...
...vos profs de prépa vous ont expliqué en détail la règle du jeu, avec des
exemples et des exercices.
Si vous n'avez pas de chance, ils considèrent que la méthode a été acquise au
lycée.
Dans tous les cas, ils ont sauté une étape car...
Ils ne disent pas ce qu'est une dissertation
Est-ce qu'on vous demande d'apporter une réponse définitive à la question posée
dans la problématique ?
Non, car cette question est débattue depuis des siècles et continuera longtemps
à faire couler de l'encre.
On vous demande en fait... une mise en scène.
La mise en scène d'un raisonnement (limité, incomplet, imparfait, provisoire)
qui explique la réponse que vous fournissez (dans la conclusion) à la question
que vous avez posée (dans l'introduction).
Et tout le monde galère sur la problématique
Les rapports ne cessent de le répéter, le principal point faible des candidats
est l'élaboration d'une problématique.
Forcément : pratiquement personne en prépa n'a compris ce que c'est.
Voilà le principe : la citation du libellé est l'expression
d'une idée. Cette idée repose sur d'autres idées qui sont, elles, implicites
(à vous de les identifier et de les formuler). Une manière de faire dialoguer
ces idées implicites, c'est celle choisie par l'auteur de la citation. Mais
d'autres articulations sont possibles. Cela permet d'exprimer un problème qui
mérite que l'on s'y arrête quatre heures (plusieurs problèmes sont possibles).
Ce problème s'appelle la problématique.
Pour bien comprendre, et réussir à le faire vous-même, il va falloir
lire des exemples et vous entraîner.
Ce livre vous donnera des réponses et des modèles
Voici un aperçu de ce que vous trouverez dans les 20 dissertations :
- 70 conseils et avertissements puisés dans les rapports des jurys.
- La grille de notation utilisée au concours CCINP.
- Le schéma de principe de toute dissertation.
- 16 thèses qui sont au centre du thème de l'année.
- 10 exercices de problématisation.
- 12 mots à maîtriser sur le thème de l'année.
- 12 passages clefs des œuvres au programme et
35 manières de les utiliser dans vos dissertations.
- 20 sujets corrigés :
analyse des termes, confrontation aux œuvres,
construction d'une problématique, plan détaillé, dissertation
rédigée (courte, langue simple).
- 100 citations.
« Ne passez pas à côté des 20 d ! C'est le meilleur outil pour apprendre
à faire une bonne dissert'. Il simplifie et accélère la préparation aux
concours. »
(David Guéron, ancien élève des Mines de Paris)
« Cet ouvrage stimulant est doublement utile : il montre par l'exemple
les étapes de la dissertation, sans se contenter des conseils généraux, et se
met résolument à la portée des élèves en proposant des corrigés équivalents aux
très bonnes copies. »
(François Soler, professeur de français en CPGE)
Faites la différence, réussissez vos dissertations !
Les pages blanches sont des extraits gratuits.
Page de présentation
Coefficients aux concours
Mode d'emploi de ce livre
Dissertation n° 18
« Pour entrer dans la véritable connaissance de votre condition,
considérez-la dans cette image : Un homme est jeté par la
tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine de
trouver leur roi, qui s'était perdu ; et, ayant beaucoup de
ressemblance de corps et de visage avec ce roi, il est pris pour lui,
et reconnu en cette qualité par tout ce peuple. D'abord il ne savait
quel parti prendre ; mais il se résolut enfin de se prêter à sa
bonne fortune. Il reçut tous les respects qu'on lui voulut rendre, et
il se laissa traiter de roi. Mais comme il ne pouvait oublier sa
condition naturelle, il songeait, en même temps qu'il recevait ces
respects, qu'il n'était pas ce roi que ce peuple cherchait, et que ce
royaume ne lui appartenait pas. Ainsi il avait une double
pensée : l'une par laquelle il agissait en roi, l'autre par
laquelle il reconnaissait son état véritable, et que ce n'était que
le hasard qui l'avait mis en place où il était. Il cachait cette
dernière pensée, et il découvrait l'autre. C'était par la première
qu'il traitait avec le peuple, et par la dernière qu'il traitait avec
soi-même. [...] Le peuple qui vous admire ne connaît pas peut-être ce
secret. Il croit que la noblesse est une grandeur réelle, et il
considère presque les grands comme étant d'une autre nature que les
autres. Ne leur découvrez pas cette erreur, si vous voulez ;
mais n'abusez pas de cette élévation avec insolence, et surtout ne
vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque
chose de plus élevé que celui des autres. » (Blaise Pascal, Trois
discours sur la condition des Grands, 1670)
Vous direz dans
quelle mesure votre lecture des œuvres du programme vous permet
de souscrire à ces propos.
Dissertation n° 20
« La communication, ce n'est pas du parler, c'est du faire-parler.
L'information n'est pas du savoir, c'est du faire-savoir.
L'auxiliaire "faire" indique qu'il s'agit d'une opération, non
d'une action. Dans la publicité, la propagande, il ne s'agit pas de
croire, mais de faire-croire. La participation n'est pas une
forme sociale active ni spontanée, elle est toujours induite par une
sorte de machinerie ou de machination, c'est un faire-agir, comme
l'animation et autres choses semblables. Aujourd'hui le vouloir même
est médié par des modèles de la volonté, du faire-vouloir, que sont
la persuasion ou la dissuasion. Pour autant que toutes ces catégories
aient encore un sens : vouloir, pouvoir, croire, savoir, agir,
désirer et jouir, elles ont été pour ainsi dire subtilisées par une
seule modalité auxiliaire : celle du « faire ». Partout le
verbe actif a cédé la place à l'auxiliaire factitif, et l'action a en
elle-même moins d'importance que le fait qu'elle soit produite,
induite, sollicitée, médiatisée, techni-cisée. Il ne doit y avoir de
savoir que ce qui résulte d'un faire-savoir. Il ne doit y avoir de
parler que ce qui résulte d'un faire-parler. Il ne doit plus y avoir
d'action que ce qui résulte d'une interaction, avec écran de contrôle
si possible, et feed-back incorporé. Car ce qui caractérise
justement l'opération, au contraire de l'action, c'est qu'elle est
forcément régulée dans son déroulement – sinon ça ne communique
pas. Ça parle, mais ça ne communique pas. » (Jean Baudrillard, La
Transparence du Mal, 1990)
En faisant jouer la formule en
gras dans les œuvres du programme, vous direz dans quelle
mesure cette confrontation donne sens à ce propos et éclaire ou
renouvelle votre lecture de ces textes. Votre dissertation devra
obligatoirement confronter les trois œuvres et y renvoyer avec
précision. Elle pourra comprendre deux ou trois parties et sera
courte (au maximum 1800 mots). Cet effort de concision faisant partie
des attentes du jury, tout dépassement manifeste sera sanctionné.
Index des oeuvres et des noms propres