SESSION 2004 . MPMZOO7
CONCOURS COMMUN!» POlYTE(NNIOUES
EPREUVE SPECIFIQUE - FILIERE MP
MATHEMATIQUES 2
Durée : 4 heures
Les calculatrices sont interdites.
***
NB : Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la
précision et à la concision de la
rédaction.
Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur
d'énoncé, il le signalera sur sa
copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des
initiatives qu'il a été amené à
prendre.
Fonctions de matrices
Notations :
1. Les lR-algèbres suivantes sont considérées au cours de ce texte :
> L'algèbre M ,, (IR) des matrices carrées réelles d'ordre n.
> Si 1 est un intervalle de R, d'intérieur non vide, on note CÏ° l'algèbre
commutative des
fonctions de classe C°° de I dans R.
> L'algèbre des fonctions polynomiales de I dans IR est usuellement identifiée
à l'algèbre
R[X].
2. On y rencontre aussi les R-espaces vectoriels suivants :
> L'espace des colonnes réelles à n lignes noté Mn,1 (R).
> L'espace RN[X]= {P eR[X]/degPî N}, où NEN.
3. Les notions de convergence dans M ,,,] (IR) et M ,, (R) sont relatives aux
normes respectives :
> ||XH00 =Max|xk| , si X =t[xl,....,xn].
lSkSn
> ||M||=nMaxlm,--, , si M =[mÿ]15iSn.
19,an 15an
Objectifs du problème
Lorsque P EUR R[X ] et A EUR M ,, (R), on sait donner un sens à la matrice P(A)
et l'on maîtrise bien
le calcul polynomial sur A qui en résulte. En particulier, si M est une matrice
de M ,, (R), on
appelle POLYNÔME MINIMAL de M le polynôme unitaire P de plus bas degré tel que
P(M ) = 0 ; il
est immédiat (et on l'admettra) qu'il s'agit du polynôme minimal de
l'endomorphisme u de R"
dont M est la matrice dans la base canonique de IR" .
Dans un premier temps, ce texte propose de donner un sens à la matrice f (A)
POUR TOUTE
FONCTION f DE CLASSE C°° , et cela moyennant des hypothèses convenables sur la
matrice A.
Autrement dit, on apprend à maîtriser un certain calcul fonctionnel sur A.
Dans un second temps, on exploite ces résultats pour résoudre un système
différentiel linéaire.
Notations fixées pour tout le problème :
> On considère une matrice A de M ,, (IR) et l'on SUPPOSE que son polynôme
minimal HA peut
être écrit sous la forme: 1--1A(X)=(X--kl)m1 ...(X--À,)"" avec: er ; les M sont
des
REELS distincts ; les mj sont dans N . On note alors m = 122 m j le degre de HA
.
_J_r
> On considère aussi un intervalle ] de lR, d'intérieur non vide et contenant
tous les X j .
La matrice A et l'intervalle [ sont particularisés dans les divers exemples
traités au cours du
problème.
Préliminaires :
1. Établir que pourX dans M n,] (R) et M dans M ,, (R), on a : "MX"oo S "M
IIHXHoe.
2. Soit % un sous--espace vectoriel de dimension d 21 de M ,, (R), et soit [3
=(Bl,...,Bd) une
base de WL
a) Montrer que l'on définit une norme W sur M en posant W (M ): Max|xk
,si
lsksd
M : î:kak est la décomposition de l'élémentM de 914 sur la base B.
lsk.<.d b) Justifier l'existence de constantes réelles strictement positives a et b vérifiant: v M EUR %, a||M|| s W(M) sb||M|l. c) 801t (M p )peN une suite d elements de M ; on note M p = 1<ëd xp(k)Bk la decomposfi10n de M p sur B. Montrer que la suite (M ) converge vers 0 dans (M,, (R), || ||) si et P peN seulement si CHAQUE SUITE RÉELLE (xp(k))pe N (k =1,..., d ) converge vers 0. I -- Une relation d'équivalence sur Cî° On convient de dire que des fonctions f et g de C}'° «coïncident sur le spectre de A » lorsque : Vj & {l,...,r}, Vk & {O,...,mj --1}, f(k)(Àj)= g(k)(Àj--). Ce que l'on résume par la notation fîg. Un exemple: si HA (X): X2 (X+l) la notation fîg signifie: f(0)= g(0), f'(0)=g'(0) et f(--1)=g(--1)- 3. Soient [ dans N*, X dans Ietfdans C}'° vérifiant: f(k)(k) = 0 pour k : 0,1,2,...,EUR --1. (x--uÿ4 (EUR -- 1)! b) En déduire à l'aide d'un changement de variable, l'existence d'une fonction h vérifiath : (1) Vx EUR ], f(x) = (x --x)f h(x) (2) h e Cf a) Établir l'identité : \7'x & ], f (x)= [; f (£)(u) du . 4. Soient f et gdans C}'° . a) Onsuppose: 3heC'f', f=g+hHA. En considérant les dérivées successives de f -- g , établir que f Î g. b) On suppose f Î g ; en exploitant le 3. justifier l'existence de h dans C}'° vérifiant : 5. Soient P et Q dans R [X] ; prouver que les conditions suivantes sont équivalentes : (1) P ÎQ (2) BHER[X], P=Q+HUA. Il --- Définition de la matrice f (A) A. On considère l'application (p de R... - 1 [X] vers R'" qui associe à un polynôme P le m-uplet : )......,...,(P"°r>)ogkrS...,_l)--
6. Établir le caractère bijectif de (p .
7. Soit f dans C}'0 ; justifier l'existence d'un et d'un seul polynôme Pf de
IR[X ], de degré
inférieur ou égal à (m --1) et tel que : f ÎPf° On convient alors de DÉFINIR la
matrice f (A)
en posant : f(A) : PflA).
B. Quelques exemples
N
8. On suppose ici que f est polynomiale et l'on écrit : Vx & ], f(x) : Zakxk .
, k=0
En effectuant une division euclidienne, montrer qu'avec la définition de la
question 7, on
N
obtient le résultat naturel : f ( A) = z akAk .
k=O
5 --4
4 --3
a) Calculer H A(X )
b) Calculer la matrice f (A) dans chacun des cas suivants :
(1) f(x) : ax + b , les réels a et b étant donnés.
(2) f(x) = sin(nx)
(3) f(x) = (x --1)2 g(x) , où la fonction g est donnée dans C,".
9. ICI:A={ }eMfiR)etl=R
III -- Le calcul systématique de f (A)
A. Une formule générale
10. En exploitant l'isomorphisme linéaire (p du [LA, justifier l'existence et
l'unicité de
polynômes QLk (] 5 j S r,O _<_ k 5 m]. -- ]) vérifiant: pour TOUTE fonction f de C}'° , on a : Pf : Z 2 f ...(À j)QJ-,k lSer OSkSmj--l On considère alors les matrices dites «associées >> à A :
ZM = Q...A) (1 £er, OSkSmj--l).
1 1. Montrer que les diverses matrices Z j, k sont linéairement indépendantes
et que :
VfEURCÎO»f(/Ï)= Z Zf(k)(}'j)zj,k
15er OSkSmj--l
B. Deux exemples
5 --4
4 ---3
a) Justifier l'existence de matrices ZI et 22 de M2 (R) telles que :
Vf EUR C}'°a f(A)=f(l)Zl+f'(l)Zz-
b) EN DÉDUIRE le calcul de Z] et 22.
12.ICI:A={ }etl=Rî.
13.
c) Calculer les matrices A2004,\/Â et plus généralement A" pour ou dans lili.
1 -1 1
la: A: 2 --2 1 eM3(R)etl=R.
1 --1 0
a) Présenter sous forme factorisée le polynôme H A(X ) La matrice A est-elle
diagonalisable dans M3 (R) '?
b) Calculer les matrices Z j k « associées » àA.
IV -- Un calcul fonctionnel sur la matrice A
A.
14.
15.
16.
17.
18.
Quelques identités bien naturelles
Soient f et g dans C}'° et on dans R.
a) Que valent Paf et Pf+g '?
b) Justifier l'existence d'un polynôme H de R [X] tel que : Pfg : Png + H H A .
a) Montrer que l'application S: f |--> f (A) de C? dans M ,, (IR) est un
morphisme de
R-algèbres.
b) Quel est son noyau ?
On considère les fonctions cosinus et sinus de R dans IR, puis les fonctions fl
:xl--> x/)_c et
f2 : x +--> l de Ri dans lR. On peut ainsi DÉFINIR les matrices cos A, sin A,
et même \/Z et --ä
x
si les )Lj sont dans R:. .
a) En exploitant le morphisme S, calculer (cos A)2 + (sin A)2 .
b) On suppose ici que les 7Lj sont strictement positifs. Reconnaître : (Ü)2 et
à:.
. Le spectre de f(A)
Montrer que l'ensemble noté MA = { f (A)/ f E Cf} est une sous-algèbre
COMMUTATIVE de
M ,, (IR) et préciser sa dimension.
Montrer que si un élément de MA est inversible dans M n (R) alors son inverse
est aussi dans
MA.
19. Soit f dans C'" ; établir l'équivalence des énoncés suivants :
(l) f(A) est inversible dans Mn (R).
(2) Vj EUR {1,...,r} f(7yi)i ()
20. Si M est une matrice de M n (R), on note A M l'ensemble de ses valeurs
propres RÉELLES.
En exploitant la question 19 comparer les ensembles : A A et A A A) où f est
donnée dans C,".
V -- Application à la résolution d'un système différentiel
une suite de fonctions de C'}0 et f dans C}'°. Établir l'équivalence des énoncés
21. Soient ( f,,)
pe N
suivants :
(l) La suite de matrices ( f p(A))
pe N converge dans M n (R) vers j (A) .
(2) Pour chaque j (15 j 5 r) et chaque k (0 5 k 5 m j --l), la suite réelle
(fp(k)(Àj))peN
converge vers f (k)(k j ).
Lorsque la condition (2) est réalisée, on convient de dire que la suite de
fonctions ( p)peN
«converge vers f sur le spectre de A >>.
+oe£
22. Pour ! réel, on considère la fonction f, :x |--> e" de R dans lR. Montrer
que : f,(A) : 2%AÀ
£=0 --
Il s'agit donc précisément de la matrice usuellement notée exp (t A).
23. En exploitant les résultats acquis à ce stade du problème, résoudre le
système différentiel :
Ë--=x--y+z
âzt
--y=2x--2 +2
5%" '
_a=x_
dt y
Fin de l'énoncé.