Mines Maths 2 MP 2016

Thème de l'épreuve Théorème taubérien de Hardy-Littlewood-Karamata
Principaux outils utilisés intégrales à paramètre, séries de fonctions, produit de Cauchy, comparaison série/intégrale, convergence uniforme, théorème de la double limite
Mots clefs théorème taubérien, théorème de Weierstrasss, sommes de carrés, Hardy, Littlewood, Karamata

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Rapport du jury

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A 2016 - MATH. II MP.

École des PONTS ParisTech,
ISAE-SUPAERO, ENSTA ParisTech,
TÉLÉCOM ParisTech, MINES ParisTech,
MINES Saint-Étienne, MINES Nancy,
TÉLÉCOM Bretagne, ENSAE ParisTech (Filière MP).
CONCOURS 2016
DEUXIÈME ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES
(Durée de l'épreuve : 4 heures)
L'usage de l'ordinateur ou de la calculatrice est interdit.
Sujet mis à la disposition des concours :
Concours Commun TPE/EIVP, Concours Mines-Télécom, Concours
Centrale-Supélec (Cycle international).
Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente
sur la première page de la copie :
MATHÉMATIQUES II - MP
L'énoncé de cette épreuve comporte 5 pages de texte.

Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur
d'énoncé, il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant 
les
raisons des initiatives qu'il est amené à prendre.

Théorème taubérien de Hardy­Littlewood-Karamata

Dans tout le problème, I désigne l'intervalle ]0, +[.

A

Une intégrale à paramètre
Pour tout x  R on pose, sous réserve d'existence,
F (x) =

Ú +
0

e-u

du
u(u + x)

et

K=

Ú + -u
e
0

 du.
u

e-u
1. Montrer que la fonction  : u Ô  est intégrable sur I.
u
2. Déterminer les valeurs de x pour lesquelles F (x) est définie.
3. Montrer que la fonction F est de classe C1 sur I et exprimer F  (x) sous 
forme
intégrale.
4. En déduire que pour tout x  I, xF  (x) - (x - 12 )F (x) = -K.

x e-x F (x). Montrer qu'il existe une
Ú x -t
e
 dt.
constante réelle C telle que pour tout x  I, G(x) = C - K ·
0
t

5. Pour tout x  I, on pose G(x) =

6. Déterminer les limites de G en 0 et +, et en déduire la valeur de K.

B

Étude de deux séries de fonctions
Dans toute cette partie, on pose f (x) =

+
Ø

+
Ø
e-nx
 et g(x) =
ne-nx .
n
n=1
n=0

7. Montrer que f et g sont définies et continues sur I.
Ú + -ux
e

 du 6 f (x) 6
u
1
déduire un équivalent de f (x) lorsque x  0.

8. Montrer que pour tout x  I,

9. Montrer que la suite

3Ø
n

 4
1
 -2 n
converge.
n>1
k
k=1
2

Ú + -ux
e
0

 du. En
u

n
Ø1Ø

1 2
 e-nx converge et exprik
n>1 k=1
mer sa somme h(x) en fonction de f (x) pour tout x  I.

10. Démontrer que pour tout x > 0, la série

11. En déduire unéquivalent de h(x) lorsque x  0. Montrer alors que g(x) est

équivalent à 3/2 lorsque x  0.
2x

C

Séries de fonctions associées à des ensembles
d'entiers
À tout ensemble A  N on associe la suite (an ) définie par
an =

1

si n  A,
0 sinon.

Soit IA l'ensemble des réels x > 0 pour lesquels la série

Ø

an e-nx converge. On

n>0

pose fA (x) =

+
Ø

n=0

an e-nx pour tout x  IA . Enfin, sous réserve d'existence, on pose

(A) = lim x fA (x) et on note S l'ensemble des parties A  N pour lesquelles
x 0
(A) existe.
12. Quel est l'ensemble IA si A est fini ? Si A est infini, montrer que l'on 
peut
extraire une suite (bn ) de la suite (an ) telle que pour tout n  N, bn = 1.
Déterminer IA dans ce cas.
13. Soit A  S et (an ) la suite associée. Pour tout entier naturel n, on note 
A(n)
l'ensemble
Ø des éléments de A qui sont 6 n. Vérifier que pour tout x > 0 la
série
Card(A(n)) e-nx converge et que
n>0

+
Ø

Card(A(n)) e-nx =

n=0

fA (x)
.
1 - e-x

Dans la question suivante, A = A1 désigne l'ensemble des carrés d'entiers 
naturels
non nuls.
+
Ø 
fA1 (x)
=
 ne-nx où · désigne la partie entière.
1 - e-x n=0
+
Ø
fA1 (x)
En déduire un encadrement de
ne-nx -
, puis un équivalent de
1 - e-x
n=0
fA1 en 0. Prouver alors que A1  S et donner (A1 ).

14. Montrer que si x > 0,

3

TSVP

Dans la question suivante, A = A2 désigne l'ensemble constitué des entiers qui
sont la somme des carrés de deux entiers naturels non nuls. On admet que A2  S,
et on désire majorer (A2 ).
Soit v(n) le nombre de couples d'entiers naturels non nuls (p, q) pour lesquels
n = p2 + q 2 .
15. Montrer que pour tout réel x > 0, la série n>0 v(n)e-nx converge et établir
que
+
Ø
v(n)e-nx = (fA1 (x))2 .
q

n=0

Montrer alors que pour tout x > 0, fA2 (x) 6 (fA1 (x))2 . En déduire un
majorant de (A2 ).

D

Un théorème taubérien

Soit (n )n>0 une suite de nombres réels positifs tels que pour tout réel x > 0,
q
la série n>0 n e-nx converge. On suppose que
1

lim x

x 0

+
Ø

2

n e-nx =   [0, +[.

n=0

On note F l'espace vectoriel des fonctions de [0, 1] dans R, E le sous-espace 
de F des
fonctions continues par morceaux et E0 le sous-espace de E des fonctions 
continues
sur [0, 1]. On munit E de la norme ë ë définie par la formule ëë = sup |(t)|.
t[0,1]

Si   E, on note L() l'application qui à x > 0 associe
(L())(x) =

+
Ø

n e-nx (e-nx ).

n=0

16. Montrer que L() est bien définie pour tout   E et que l'application L est
une application linéaire de E dans F . Vérifier que, pour tous 1 , 2 dans E,
1 6 2 entraîne L(1 ) 6 L(2 ).
On note E1 l'ensemble des   E pour lesquels lim x (L())(x) existe et si   E1 ,
x 0
on pose
() = lim x (L())(x).
x 0

17. Vérifier que E1 est un sous-espace vectoriel de E et que l'application  est
une forme linéaire continue de (E1 , ë ë ).
18. Montrer que pour tout p  N, ep : t  [0, 1] Ô tp appartient à E1 et calculer
(ep ). En déduire que E0  E1 et calculer () pour tout   E0 .
4

Pour tous a, b  [0, 1] tel que a < b, on note 1[a,b] : [0, 1]  {0, 1} la fonction définie par 1 si x  [a, b] 1[a,b] (x) = 0 sinon. Soit a ]0, 1[ et  ]0, min(a, 1 - a)[. On note 1 si x  [0, a - ] a-x g- (x) = 0 et si x ]a - , a[ si x  [a, 1] 1 si x  [0, a] a+-x g+ (x) = 0 si x ]a, a + [ si x  [a + , 1]. 19. Vérifier que g- et g+ appartiennent à E0 et calculer (g- ) et (g+ ). Montrer alors que 1[0,a]  E1 et calculer (1[0,a] ). En déduire que E1 = E et donner () pour tout   E. On considère maintenant la fonction  définie sur [0, 1] par la formule : 0 (x) = 1 x 1 si x  [0, [ e 1 si x  [ , 1]. e 20. Calculer (L())( N1 ) pour tout entier N > 0 et en déduire la limite
N
1 Ø
lim
k
N + N
k=0

(théorème taubérien).
On rappelle que v(n) est le nombre de couples d'entiers naturels non nuls (p, q)
tels que n = p2 + q 2 .
n
1
1Ø
v(k).
Card(A(n)) ? Déterminer alors lim
n+ n
n+ n
k=1

21. Si A  S, que vaut lim

Fin du problème

5