SESSION 2000 ' MP009
A
CONCOURS (0MMUNS P0lYTECHNIOUES
ÉPREUVE SPÉCIFIQUE-FILIÈRE MP
PHYSIQUE 2
DURÉE : 4 heures
Les calculatrices programmables et alphanumériques sont autorisées, sous
réserve des conditions
définies dans la circulaire n°99--018 du 01.02.99.
Conformément à l'usage typographique international, les vecteurs sont
représentés en gras.
On donne les constantes physiques suivantes :
Charge élémentaire e = 1,6 >< 10"19 C Masse de l'électron me : 0,91 >< 10"30 kg Vitesse de la lumière dans le vide 0 = 2,997 792 458 >< 108 m.s"' = 3 >< 108 ms" Perméabilité du vide 00 = 411 >< 10"7s1 Permittivité du vide 80 = 1/ (uoc2) Constante de Planck h = 6,626 >< 10"34 J.s A. CONDUCTIVITÉ DANS UN SEMI-CONDUCTEUR On se propose d'étudier les effets d'un champ magnétique uniforme et stationnaire sur les propriétés électroinagnétiques d'un matériau semi--conducteur. La première partie (effet de magnétorésistance, effet Hall) est développée dans le cadre des régimes stationnaires. Dans la deuxième partie, on examine, en régime variable, les conditions de propagation d'une onde électromagnétique (onde hélicon). Le milieu matériel, électriquement neutre, est décrit comme un ensemble d'électrons (charge --e) évoluant au sein d'un réseau constitué de charges positives fixes. Les interactions de ces électrons « de conduction » avec le milieu sont entièrement prises en compte en leur affectant une masse effective m (différente de celle mEUR d'un électron dans le vide) et en introduisant une force de « frottement » d'expression --0tv , où OL est un coefficient positif, caractéristique du milieu ; la vitesse v_ décrit la dérive moyenne de l'ensemble des électrons par rapport au réseau sous l'action d'un champ électromagnétique (E,B) . Tournez la page S.V.P. J . 0992 PREMIERE PARTIE On considère un échantillon parallélépipédique dont le volume est délimité par les plans x=0, x=L, y=0,y=Ë, z=--a/2 et z=a/2 (Figure 1). Figure 1 L 1. a) Dans ce matériau, on applique un champ électrique E stationnaire. Ecrire l'équation du mouvement d'un électron animé d'une vitesse v. A un instant pris comme origine, ce champ est brusquement annulé. Déduire l'évolution ultérieure de la vitesse de l'électron et donner une signification physique au coefficient t & m/oc . b) En régime stationnaire, montrer qu'en présence d'un champ électrique E, le courant volumique J vérifie bien la loi d'Ohm. En déduire la conductivité électronique 7 en fonction de e, 't, m et de la densité volumique n des électrons de conduction. c) Dans un matériau semi-gonducteur, tel que l'arséniure de gallium GaAs dopé au silicium, la conduction est assurée p'àr des électrons dont la masse effective m est 0,06 m& . Sachant qu'à très basse température la valeur de la conductivité vaut 7 = 100 S.m_1 n = 1024 m--3 . , calculer 't pour d) Un courant de densité volumique stationnaire circule parallèlement à l'axe Osz = J ex. L'épaisseur a étant faible devant les dimensions latérales L et Q, l'échantillon est assimilé à une nappe de courant uniforme d'extension latérale infinie et d'épaisseur a. A l'aide des symétries d'une telle distribution, préciser l'orientation du champ magnétique b qu'elle crée en tout point de l'espace. Justifier le fait que ce champ est nul dans le plan 2 = O. A partir de la forme locale du théorème d'Ampère, calculer b. Trouver sa valeur maximale pour a = lOum et J = 106A.m"2. 2. a) L'échantillon est désormais plongé dans un champ magnétique extérieur B, uniforme et stationnaire, dirigé selon Oz, B = Beg. Ecrire l'équation différentielle vérifiée par la vitesse v d'un électron du matériau soumis à la force de frottement et à ce champ magnétique. Montrer que, lorsque 't tend vers l'infini, le vecteur v est un vecteur tournant dont on précisera le vecteur rotation. Calculer la norme (DC de ce dernier, appelée pulsation cyclotron, pour B = 1 T et m = 0,06 me. b) On prend en compte les effets d'un champ électrique E, parallèle au plan Oxy, et du champ B appliqué précédent. On néglige le champ magnétique créé par le milieu. Les effets d'amortissement sont toujours décrits par la force de frottement --0tv. Etablir, en régime stationnaire, les relations liant les composantes ]X et ]y du courant volumique aux composantes EX et E), du champ électrique. Montrer qu'elles peuvent s'écrire sous la forme matricielle suivante : {Ex)_ p.... pxy (A) Ey p)'--\' p .vy JY pxx : pyy dans laquelle : B et pxy =--pyx=Æ l' Y c) L'échantillon a la forme d'un ruban allongé selon Oy:a << L <> --0tv .
Pourquor ] effet
du champ magnétique B' de l'onde est--il négligeable ? Expliciter les équations
différentielles vérifiées par les composantes ]X et ]y du courant volumique, en
introduisant
les constantes 1:, y et (DC définies dans la première partie.
b) En régime établi, ces composantes évoluent de manière sinusoïdale, avec la
pulsation (1). On
introduit la notation complexe habituelle :
. .2
]X : Re{lx} avec lx =10x exp(--zoet) et z = --1
Dans l'expression de JX, le représente l'amplitude complexe. Une notation
similaire est
introduite pour Jy, EX et Ey. On introduit les quantités complexes :
l+=-J--0x+i10y et ] =J-Ox--i--J--Oy
E =50X+ig_oy et E =_E_OX--i_Eoy
__+ __
Montrer que les équations, établies en La, s'écrivent simplement :
A
J = E avec =--------------
"i YÎ--Î Yi 1--i(oeioec)t
A étant un coefficient que l'on exprimera en fonction de y .
2. 3) Ecrire, en notation complexe, les équations de Maxwell vérifiées par les
amplitudes
complexes du champ électromagnétique (E,B') d'une onde plane monochromatique se
propageant, suivant Oz, dans le milieu. On désigne par k la norme du vecteur
d'onde associé.
En déduire l'équation vérifiée par E+ et E _ en tenant compte de l'expression
de _J_+ et
]
b) On considère une onde de basse fréquence (to << toc), se propageant dans un milieu de conductivité élevée (oec't >> 1). Montrer que la condition de propagation se
met sous la
forme : '
k ïK2
(02
C2
l+m -
où K est un coefficient que l'on exprimera en fonction de 0), n, B et des
constantes
physiques.
c) En déduire qu'au--dessous d'une certaine pulsation critique (00, seul un
type d'onde peut se
propager dans le milieu. Quelle est alors la polarisation d'une telle onde,
appelée onde
hélicon '?
B. SPECTROMÉTRIE INTERFÉRENTIELLE DE MICHELSON
Nous proposons de reprendre l'étude spectrale de sources lumineuses, telle
qu'elle a été
initialement menée par Michelson en 1891, en spectrométrie interférentielle.
On éclaire la lame semi--transparente Ls, supposée très mince, d'un
interféromètre de Michelson
avec une source ponctuelle S. Celle--ci envoie un pinceau lumineux dans le
voisinage du centre 1 de
L5 ; l'un des miroirs M 1 est fixe, alors que le second M2 est mobile selon une
direction Ox
normale à son plan. Le centre 12 de M 2 , S et I sont alignés.
Un détecteur est placé en un point P, de telle sorte que sa faible surface de
détection soit normale à
la direction 111 , laquelle est définie par I et le centre Il de M 1 . Il
enregistre l'intensité de l'onde
résultant de l'interférence des faisceaux réfléchis par M1 et M2. Il n'y a pas
de déphasage
supplémentaire égal à Tt que l'on introduit parfois en raison des réflexions
sur la lame semi-
transparente.
1. On se place dans le cas où la source émet une onde monochromatique, dont la
fréquence vo
correspond à la longueur d'onde ?... = 550 nm. On désigne par x le déplacement
du miroir M 2,
compté à partir de la distance minimale de 112 égale à II 1.
3) Faire un schéma soigné du dispositif.
b) Calculer v0. Quelle est la couleur de cette radiation ?
Tournez la page S.V.P.
c) Montrer que l'intensité de l'onde détectée a pour expression :
[(I : ?[1 + cos(2nvot)]
où 1: est une durée que l'on exprimera en fonction de x et de la vitesse 0 de
la lumière dans
le vide.
La source est une lampe à vapeur de cadmium qui émet un groupe d'ondes
monochromatiques,
centré autour d'une fréquence moyenne v0 correspondant à la longueur d'onde
)\.0 : 643,8 nm.
On désigne par I V(v) l'intensité spectrale de la source, c'est-à--dire la
contribution relative de
chaque fréquence à l'intensité de l'onde émise par la source. En 1892,
Michelson a déterminé la
largeur totale à mi--hauteur AVI/2 de cette radiation en adoptant un modèle
rectangulaire pour
Iv(v) centré sur la fréquence vo :
_ AV1/2 AV1/2
2 2
a) Calculer V0. Quelle est la couleur de cette radiation ?
ÏV(V) = A pour V0 5 v S vo + et Iv(v) : 0 autrement.
b) Montrer que l'intensité détectée peut se mettre sous la forme :
[(r) : $[1 + y, (17) cos(2nvot)]
y,(r) étant une fonction que l'on déterminera.
c) En déduire le facteurä-de visibilité des franges d'interférence,
c'est-à--dire la quantité
V = (I M -- 1... )/(1M + I...), IM étant l'intensité maximale et [...
l'intensité minimale. Tracer
l'allure des graphes ly,(t)i et I('t).
d) En augmentant x à partir d'une valeur nulle, on obtient une première
annulation de V pour
x =15,9cm. Quelle valeur Av./2 Michelson a-t--il obtenu '? Calculer L, =cAvÜ'2
appelée
longueur de cohérence temporelle. En déduire, en picomètre, l'écart en longueur
d'onde
A7...2 correspondant.
La source précédente est remplacée par une lampe à vapeur de mercure qui émet
deux
radiations, de fréquences respectives vl=v0--Avl,2/2 et v2 =v0+Avl,2/2, et dont
les
contributions en intensité dans le plan d'observation sont égales à 1... =qu2.
La longueur
d'onde correspondant à vo est À0 : 578 nm.
a) Calculer VO. Quelle est la couleur de cette radiation ?
b) Montrer que l'intensité détectée est donnée par la même expression que
précédemment, mais
y,(t) est une fonction différente que l'on déterminera.
c) En déduire le facteur de visibilité ainsi que les graphes ly,('c)l et [(T).
d) Entre les deux premières valeurs de 1' qui annulent V, on compte 277 pics
d'intensité. En
déduire AVI/2,L, et AÀ1,2.
e) Une analyse attentive du graphe V('c), obtenu expérimentalement, montre que
V décroît
lorsque 1 augmente. Proposer une interprétation physique en la justifiant.
. On considère une source qui émet aussi deux radiations, de fréquences
respectives
vl : vo --Av1,2/2 et v2 : vo + AVI/2 /2, mais de contributions différentes : IN
et
Iv,2. : u [... , H étant un facteur positif.
a) Montrer que l'intensité détectée peut se mettre sous la forme :
l... : --I--(20--)[1 + Re{yf (T)CXP(52WV0T)}]
X; : C1 CXP('" iTCAV1/2Î)'i' C2 eXp(iTCAVl/ZÎ)
vo étant la fréquence moyenne (V1 +v2 )/2, AV1/2 la différence des fréquences
v2 --v1 et
(C1 , C2) deux facteurs à déterminer en fonction de tt .
b) Calculer la partie réelle, la partie imaginaire, le module et l'argument oc,
de L'
c) Quelle relation existe--t--il entre le facteur de visibilité V des franges
d'interférence et X: ?
Donner l'expression de Ven fonction de u et de cos(nAvl/ZT).
(1) Trouver, en fonction de u , les valeurs minimale V... et maximale VM de
Vlorsque "C varie.
Donner l'allure du graphe V('C).
e) Que deviennent V et oc, dans les cas extrêmes où u = 0 et u = 1 ? Commenter.
L'analyse fine de la raie H()( de la série de Balmer de l'atome d'hydrogène
révèle que cette
radiation est constituée d'un doublet non symétrique, car le facteur de
visibilité V varie avec "C
comme le montre le graphe précédent, mais V... n'est pas nul. La longueur
d'onde, associée à la
moyenne des fréquences, est ?... =656,3nm. Michelson a constaté que la première
valeur
minimale du facteur de visibilité était atteinte pour x = 8,5 mm et valait 0,15
.
3) Calculer la fréquence vo de la radiation de longueur d'onde 7t0. Quelle est
la couleur de
cette radiation ?
b) Trouver AVI/2 et A7...2 en précisant leurs unités.
c) En déduire u et et,.
Fin de l'énoncé.