SESSION 2004 . MPP2009
(ONCOURS (0llllNS POIYTECHNIOUES
EPREUVE SPECIFIQUE - FILIERE MP
PHYSIQUE 2
Durée : 4 heures
Les calculatrices sont autorisées.
***
NB : Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la
précision et à la concision de la
rédaction.
Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur
d'énoncé, il le signalera sur sa
c0pie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des
initiatives qu'il a été amené à
prendre.
* * *
Conformément à l'usage international, les vecteurs sont représentés en gras.
PARTIE A -- OPTIQUE
Ce problème traite de l'observation de deux étoiles E, et Eb à l'aide d'une
lunette astronomique
munie d'un détecteur. Les deux étoiles Ea et E,, sont considérées ponctuelles
et à l'infini,
séparées par une distance angulaire 9 , l'étoile Ea étant située dans la
direction de l'axe optique
de la lunette.
Dans une première partie, on définit la configuration de la lunette utilisée
dans les conditions de
Gauss et on demande de calculer ses caractéristiques géométriques.
La deuxième partie étudie la tache de diffraction produite par la lunette et
évalue la limite de
résolution de l'instrument définie comme la plus petite distance angulaire
entre deux étoiles
décelable.
Enfin, la troisième partie aborde le principe de la mesure de la distance
angulaire entre deux
étoiles effectuée grâce aux interférences produites par deux fentes placées
devant la lunette
astronomique.
NB : la distance algébrique entre un point M et un point N est notée MN .
Les figures sont rassemblées en pages 5 et 6.
I -- Etude géométrique
On néglige dans cette partie les effets de la diffraction. On considère une
lunette astronomique
d'axe optique z'z (Figure 1) constituée d'un objectif assimilé à une lentille
mince convergente L1
de diamètre D] : SOcm et de distance focale image f 1' : 7,5m associé à une
lentille divergente
L2 de distance focale image f2' : --0,025m. On désigne respectivement par 01 et
02 , par F1 et
F { , Fz et FZ' , les centres optiques, les foyers objet et image des lentilles
L1 et lq.
1. Quelle est la forme et la direction des faisceaux lumineux des ondes 1 et 2,
respectivement
émises par les étoiles Ea et E,, , lorsqu'elles parviennent sur la lunette ?
2. On appelle A] l'image de l'étoile Ea à travers la lentille L1. De même, BI
désigne l'image de
Eb à travers L, .
___--.--
a) Dans quel plan se situent A1 et B, ? Donner la distance algébrique A,B, .
b) La lentille L2 est placée peu avant le plan où se forment les images A1 et
B,. On appelle
respectivement A2 et BZ, les images de Ed et E,, à travers la lunette. Sachant
que
A282 . -
--À--Î : 2 , exprimer et calculer la d1stance 02A1 .
1 1
3. On définit la distance focale f' de la lunette par la relation A282 = f '.9.
a) Calculer la distance focale f' de la lunette.
b) Exprimer A1A2 . Comment évolue l'encombrement de la lunette par rapport au
cas où
seule la lentille L1 existerait ? Quel est l'intérêt de la lentille la ?
4. On place dans le plan où se forment les images A2 et 32» une caméra à DTC
(Dispositif à
Transfert de Charge). Ce récepteur d'images est composé d'une matrice
rectangulaire de
768x512 détecteurs élémentaires, appelés pixels, de forme carrée, de côtés a]
=9um. On
suppose que la lunette est librement orientable.
Une image parfaite à travers la lunette d'un point situé à l'infini, produit
sur le détecteur un
signal donnant une image dont la dimension ne peut être inférieure à la taille
d'un pixel.
Exprimer et calculer en seconde d'arc, la limite de perception angulaire
()...... due au récepteur
d'image. Quelle est la plus grande valeur décelable Bmx en minute d'arc ?
Il -- Pouvoir séparateur de la lunette dû à la diffraction
A. Préliminaires
On considère une onde plane monochromatique de longueur d'onde k éclairant dans
le plan xy
un diaphragme D de centre 0 dont la pupille est caractérisée en chaque point
M(x, y) par un
coefficient de transmission en amplitude complexe {(x, y). On étudie
l'éclairement en un point P
d'un plan 20 dont l'intersection avec l'axe z'z est notée O' (figure 2).
1. Enoncer le principe de Huygens--Fresnel. On se place dans le cadre de la
diffraction à l'infini.
Quelles hypothèses doit--on faire sur les distances OM, O'P et 00' ?
2. Afin d'observer la figure de diffraction à l'infini, on place une lentille
convergente L3 de foyer
image F '3 , de distance focale image f & derrière l'ouverture diffractante. On
considère les
rayons diffractés dans la direction du vecteur unitaire u de coordonnées (on,
B,y) (figure 3).
Dans quel plan 712 convergent ces rayons ? On associe un système d'axes X, Y à
ce plan.
Exprimer les coordonnées (X P, YP) du point P où convergent ces rayons en
fonction de a,B .
3. Dans le cas d'une onde ihcidente plane sur le diaphragme D, de direction
caractérisée par un
vecteur unitaire "i de coordonnées (on,--, Bi, y,), le principe de
Huygens-Fresnel permet
d'écrire, en attribuant une phase nulle en P à l'onde qui provient de O,
l'amplitude complexe
_4(P) de l'onde au point P, sous la forme : A(P) : K1 HD{(x,y) exp{j...)dS
où K] est une constante, dS un élément de la surface de la pupille entourant M,
l'intégrale
étant étendue à toute la surface du diaphragme.
On déplace le diaphragme D parallèlement à lui-même, dans le même plan, le
centre du
diaphragme occupant alors une position C. On appelle (dx ;dy) les coordonnées
de C ; montrer
que l'amplitude en P peut alors s'écrire: A'(P) : A(P) ejh(d"d') et exprimer la
fonction
h (dx ;dy) sous la forme d'un produit scalaire de 2 vecteurs que l'on précisera.
B. Application : diffraction parla lunette
1. On place devant l'objectif L1 de la lunette un écran comportant une
ouverture ayant la forme
d'un carré centré en O de côtés parallèles aux axes x et y, de dimension a = %
(figure 4). On
considère l'étoile Ea seule supposée ponctuelle. On utilise un filtre sélectif
permettant
d'assimiler l'étoile E, à une source qui émet une onde monochromatique de
longueur d'onde
X.
a) Quel est l'élément diffractant ? Exprimer l'amplitude diffractée A(Xp,Yp) par
l'ouverture carrée dans la direction de vecteur unitaire u de coordonnées (ou,
B,y) , en un
point P du plan focal image de l'objectif L1.
b) Donner alors l'éclairement aa(Xp, Y p) en P sous la forme :
EURa (Xp'Yp)=gamaxg(Xp) g(Yp).
Exprimer et tracer g(X ) Donner samax en fonction de K1 eta.
c) Montrer que la figure de diffraction est formée d'une tache centrale
brillante entourée de
lumière plus faible répartie en franges (pieds de la figure de diffraction). Où
se situe le
centre de la figure de diffraction ? Quelle est la valeur de X pour laquelle
g(X ) s'annule
pour la première fois ? En déduire la largeur de la tache centrale.
(1) Comment évolue la figure de diffraction lorsque l'ouverture carrée devient
une fente de
dimension ax suivant l'axe x et a suivant y, avec a >> ax. Exprimer alors
l'amplitude
J' y
diffractée 4 (XP) et l'éclairement 8(Xp) en un point P de l'axe X.
2. L'étoile E,, située à la distance angulaire 6 de l'étoile Ea est observée à
l'aide de la lunette
toujours munie de l'ouverture carrée de telle façon que l'image géométrique B]
de E,, à travers
l'objectif L1 se forme sur l'axe F{X . L'étoile E,, est également assimilée à
une source
lumineuse ponctuelle monochromatique de longueur d'onde %. émettant une onde
plane
caractérisée par le vecteur unitaire "i de coordonnées (on,-, [$,--, y,--).
a) Donner la relation entre on,--, [B,-, yi et 9.
b) En supposant que seule l'étoile E,, est observée, exprimer l'éclairement
sb(Xp,Yp) en P.
Quel est le centre et l'allure de la tache de diffraction ?
3. Les étoiles Ea et Eb sont observées simultanément et sont d'éclat comparable.
a) Ea et E,, étant deux sources incohérentes, que peut-on dire de l'éclairement
total dans le
plan focal image de L1 ? Quelle est l'allure de la figure de diffraction ?
b) Sachant que deux taches de diffraction apparaissent comme séparées lorsque
le maximum
central de l'une coïncide avec le premier minimum nul de l'autre suivant l'axe
X, estimer
le plus petit écart angulaire 91 décelable (en seconde d'arc) "que l'on appelle
pouvoir de
séparation de la lunette pour la longueur d'onde X = 0,68 um .
c) En supposant que Lz ne limite pas le faisceau, comparer la dimension d'un
pixel et la
largeur de la tache centrale de diffraction formée sur le détecteur. Conclusion
?
III --- Interférences
On considère une onde plane monochromatique de longueur d'onde À se propageant
suivant l'axe
z'z en direction de la lunette. On place un écran opaque percé de 2 fentes de
largeur b suivant x,
d'écartement variable d suivant x devant l'objectif de la lunette toujours muni
de l'ouverture, de
forme carrée, de côté a du B.], avec a >>b. On appelle C1 et C2 les centres des
deux fentes
(figure 5). On attribue une phase nulle au point P du plan focal de l'objectif
à l'onde qui provient
de Cl .
1. a) Calculer l'amplitude complexe en un point P de l'axe X, notée A'1(Xp) de
l'onde
diffractée par la fente 1 dans la direction 11 de vecteur unitaire (a,[3,y).
b) Exprimer l'amplitude en P, notée _4_' 2 ( X p) de l'onde diffractée dans la
direction 11 par
la fente 2 en fonction de _.1' (Xp) et d'une fonction que l'on exprimera.
c) Que peut--on dire de la figure de diffraction donnée par chacune des fentes
considérées
séparément ?
2. a) Sachant que les deux fentes, éclairées par une même onde, se comportent
comme des
sources cohérentes, montrer que l'éclairement en P est donné par :
8T(Xp)=ZS(XP)g1(XP)
S(Xp) étant l'éclairement diffracté par chaque fente si elle était seule et
gl(Xp) une
fonction à préciser.
b) Tracer 8T(Xp). Montrer que l'on obtient des franges d'interférences « à
l'intérieur de la
figure de diffraction ». Calculer l'interfrange. Que se passé--t--il si les
fentes sont
infiniment fines ?
3. On se place dans l'hypothèse où les fentes sont infiniment fines et on
observe à l'aide de la
lunette les étoiles voisines Ea et E,).
a) Quelle est la distance dans le plan focal de L1 entre les centres des
figures d'interférences
données par Ed et E,, ? On fait varier la distance d. Quelle est la condition
pour observer
le brouillage des franges ?
b) Donner alors la relation entre 9 et d.
Quelle est la valeur de d qui permet de déceler la distance angulaire 92 la
plus petite ?
Calculer 92 pour X = 0,68 um .
Diamètre DI
Etoile E, |
5 z
9>O Z, 9 /
/// L2
EtOllEUR E;/ L1
Figure 1 -- lunette astronomique
); diaphragme D plan Z,,
Figure 2
PARTIE B --- Electromagnétisme
Ce problème examine quelques propriétés des supraconducteurs du seul point de
vue de la
magnétostatique. Au passage, il met en évidence celles de ces propriétés qui
correspondent à
celles des conducteurs parfaits. On donne ...) : 4n.10'7H.m_1.
I -- Préliminaires
I.1 Superposition d'un champ uniforme et de celui d'un dipôle
On considère la superposition d'un champ uniforme Ba : Baez et du champ B M
créé par un
dipôle magnétique de moment M placé à l'origine des coordonnées qui s'écrit, au
point P
repéré par ses coordonnées sphériques r, 9, (p.
BM (P) =BM (r,9,(P) =Î--î{----à------î} avec r =OP.
27tR3
Ho
M et B a sont reliés par M = --( ] Baez où R est une longueur donnée.
l. Expliciter, pour cette valeur de M, le champ B R : B a + BM en fonction de
Ba , e,, , r et R.
2. Calculer le produit scalaire B R .re,. en un point quelconque.
3. En déduire que B R est tangent à la sphère de rayon R et de centre 0 en
chacun de ses
points. Où l'intensité du champ au voisinage de la sphère est--elle maximale '?
4. Donner un tracé approximatif des lignes de champ de B R à l'extérieur de
cette sphère.
I.2 Moment magnétique d'une distribution sphérique de courant
On considère la nappe surfacique de courant
Js(r,9,cp) : JO sin 9eq, si r = R
J s(r, 9, (p) = 0 sinon.
1. Déterminer a priori la direction du champ B(O) créé par la distribution au
centre de la
sphère.
2. Calculer ce champ B(O). Dans la suite, on admettra que le champ créé par la
distribution
prend en tout point intérieur à la sphère la même valeur qu'au centre.
Donnée: Ionsin3 9d9 = 4/3.
3. Quel est le moment magnétique dM (9) d'une tranche de la distribution de
courant
comprise entre les angles 9 et 6+d6 ?
4. Calculer le moment magnétique total Ms de la nappe de courant J S (r) .
Il -- Sphère supraconductrice dans un champ magnétique
L'état supraconducteur parfait d'un matériau, obtenu pour une température
inférieure à une
température critique Tc et pour une intensité du champ magnétique appliqué
inférieure à une
valeur critique BC , est caractérisé par B = 0 en tout point intérieur.
Une sphère, remplie d'un matériau à l'état de supraconducteur parfait, est
placée dans un champ
magnétique Ba : Baez initialement uniforme. L'intersection de cette sphère de
centre O et de
rayon R avec le plan 2 = O est appelée cercle équatorial.
II.] Propriétés du courant et du champ. Conséquences.
l. En utilisant la forme locale du théorème d'Ampère, montrer que, dans un
supraconducteur
parfait en régime stationnaire, le courant volumique est nul.
2. (a) Rappeler la relation vectorielle de continuité de la composante normale
du champ B à
la traversée d'une surface séparant deux milieux 1 et 2 (on notera un la
normale à la
surface orientée de 1 vers 2).
(b) En déduire qu'en présence de la sphère supraconductrice (milieu 1) le champ
extérieur
est tangent à sa surface en chacun de ses points.
(c) Quelle est la propriété correspondante du champ électrique au voisinage d'un
conducteur ?
3. (a) Rappeler la relation vectorielle de discontinuité de la composante
tangentielle du
champ B traduisant le théorème d'Ampère au voisinage de la surface.
(b) En déduire qu'il existe sur la surface de la sphère une nappe de courant
surfacique J S .
(c) Quel est le théorème d'électrostatique correspondant pour le champ
électrique au
voisinage d'un conducteur ?
4. On admet que le champ prend à l'extérieur de la sphère, la valeur trouvée en
1.1.1.
Exprimer J S en fonction de Ba, 6, ep.
5. En déduire le champ créé dans la sphère par cette distribution. Conclure.
6. AN. : Ba = 1T . Calculer "J. (R,Tt/2)".
7. Expliciter le moment magnétique induit M S acquis par la sphère
supraconductrice dans le
champ en fonction de Ba et de R.
A.N. : calculer "M$" pour Ba =1T et R : lcm.
II.2 Rupture de supraconductivité. Etat intermédiaire
A température fixée, la supraconductivité cesse si la norme du champ au
voisinage de la
surface atteint une valeur critique "Ball : BC.. Dans l'état normal (non
supraconducteur) le
niobure d'étain se comporte comme un conducteur usuel non magnétique. Pour le
niobure
d'étain à 18 K, BC =12,5T.
l. En quel endroit de la surface se produira en premier ce phénomène '?
2. Quel est le courant surfacique critique Je correspondant dans le niobure
d'étain à 18 K ?
3. Quel est le champ BI : Blez maximum que l'on peut appliquer sans qu'il se
produise ?
4. Pour cette valeur du champ appliqué, que] devrait être le champ au niveau du
cercle
équatorial si la sphère était entièrement dans l'état normal ? En déduire que
pour cette
valeur de Ba , la sphère ne peut pas être entièrement dans l'état normal.
5. Calculer en fonction de BC, la valeur 82 du champ pour laquelle cet état
intermédiaire
cesse et pour laquelle la sphère est entièrement à l'état normal.
II.3 Lévitation magnétique
Une sphère à l'état supraconducteur parfait est placée dans un champ magnétique
B a .
1. Montrer que si le champ Ba est uniforme, la force résultante exercée par le
champ
appliqué sur les courants surfaciques est nulle.
2. On augmente le champ appliqué de dBa. On admet que la variation de l'énergie
potentielle d'interaction du dipôle M 5 : --KBa avec le champ s'écrit dspm ==
--dMS .Ba .
En déduire epm en fonction de Ba .
3. Le champ Ba n'est plus uniforme mais varie faiblement sur une distance de
l'ordre de
grandeur du rayon R de la sphère. Montrer par un raisonnement énergétique que
cette
dernière est repoussée vers les régions de plus faible champ (lévitation
magnétique).
Fin de l'énoncé.