ÉCOLE POLYTECHNIQUE
CONCOURS D'ADMISSION 2019
VENDREDI 19 AVRIL 2019 - 14h00 -18h00
FILIÈRE MP (Spécialité P&SI)
Épreuve n°4
PHYSIQUE ET SCIENCES
DE L'INGÉNIEUR (X)
Durée : 4 heures
L'utilisation des calculatrices n'est pas autorisée pour cette épreuve.
20
Cette épreuve comprend deux parties indépendantes. La première porte sur le
phénomène d'adhérence entre
deux solides en contact. La seconde s'intéresse au problème du maintien en
contact du pantographe d'un train
avec la caténaire qui l'alimente en électricité. Il est conseillé de ne pas
consacrer plus de deux heures par partie.
Partie Physique
Etude du phénomène de reptation thermique
Cette partie est consacrée à l'étude des propriétés d'adhérence entre deux
solides. Nous analyserons d'abord le
phénomène de "reptation thermique" qui est une manifestation de l'influence de
la dilatation thermique sur l'état
d'adhérence de deux solides en contact. Nous interpréterons ensuite, sur la
base d'un modèle microscopique, les
lois phénoménologiques de AMONTONS-COULOMB.
Rappelons d'abord ces lois phénoménologiques décrivant le comportement du
contact entre deux solides et sur
lesquelles repose cette étude. Nous considérons un solide (1) en contact avec
un solide (0). Nous notons R la
force qu'exerce le solide (0) sur le solide (1) à travers la surface de contact
(éventuellement locale) de vecteur
normal unitaire #, choisi orienté de (0) vers (1). Nous notons encore N = Nñ (N
> 0) sa composante normale et
T=R-Nsa composante tangentielle (se reporter à la figure (1)). Le rapport tan =
T/N, ou l'angle , définit
l'état d'adhérence du contact. Les lois phénoménologiques de AMONTONS-COULOMB
stipulent que :
e siltanp| < f, on n'observe pas de glissement entre les deux solides, au point de contact; e si (tan) = f, il apparaît du glissement au point de contact. La vitesse de glissement v du solide (1) par rapport au solide (0) vérifie alors ÿ AT = 0 et ÿ-T < 0. La grandeur sans dimension positive f représente le coefficient d'adhérence entre les deux surfaces. Il est indé- pendant de l'aire apparente de la surface de contact. On entend par aire apparente l'aire définie par les dimensions de la surface. \ FIGURE 1 - Décomposition de la force À qu'exerce le solide (0) sur le solide (1) au point de contact M. Le vecteur ñ est normal au plan tangent (P) aux surfaces de contact (locales), en M. 1 Conditions d'équilibre d'un solide sur un plan incliné. Un solide parallélépipèdique de masse m (uniformément répartie dans son volume), de longueur 2b et de hauteur 2a (sa largueur n'interviendra pas explicitement), repose sur un plan incliné d'un angle 0 (8 EUR [0, +x/2|) par rapport au plan horizontal. Nous notons £ l'accélération de la pesanteur et posons g = a/b. La figure (2) représente ce système. Nous supposons que la zone de contact entre le solide (1) et le plan incliné (0) est localisée sur les arêtes passant par les points A et B. Nous notons RA et R& les actions de contact que le solide (0) applique sur le solide (1), au niveau des arêtes À et B. En reprenant la notation présentée en introduction nous les écrivons : Ra = Taux +Nau;, _ . . (1) kRB = PRüx; + Nu; 1. Le solide (1) est supposé, a priori, à l'équilibre. Exprimer NA, M8 et la somme TA + TB. On fera apparaître le rapport g. Notons que le nombre d'inconnues excède celui des équations. -- Page 1/15 -- 30 35 40 45 50 FIGURE 2 -- Solide parallélépipèdique reposant sur un plan incliné d'un angle 8 (6 EUR [0, +x/2|) par rapport au plan horizontal. Les grandeurs xA et xp représentent les abscisses des arêtes A et B du solide (1). 2. Établir les conditions que doit satisfaire tan 6 pour que l'équilibre du solide soit effectif. M Dans toute la suite, nous supposerons que f < 1/q. Préciser ce que traduit cette condition. e Nous notons Za = TA/NaA et ZB = TB/NB l'état d'adhérence de chacun des contacts A et B. 3. Établir que les variables ZA et ZR vérifient l'équation : AZa+BZB=C où C--=2tan8 (2) On exprimera les constantes À -- A(g,8) et B = B(q,0) en précisant leur signe. 4. Représenter, dans le plan P(O,ZA,Z8), le lieu D décrit par l'équation (2). Pour ce tracé nous choisirons tan0 = 1/2 et g = 1/4. N.B. : Réaliser ce tracé avec soin et clarté et à une échelle suffisante (par exemple, 5 cm pour une unité). Il sera complété par la suite. 5. Sur le même tracé, représenter et caractériser le domaine À du plan © délimitant l'ensemble des états d'adhérence (ZA,Z8B) possibles. Préciser la portion correspondante du lieu D. Pour cette illustration nous adopterons f -- 1. 6. Préciser de quelle façon se traduit, sur ce graphique, l'indétermination évoquée en fin de la question (1). 7. Illustrer (toujours sur le même graphique) une situation correspondant à la limite de glissement du solide. Préciser alors la relation fixant la valeur de tan 6. 2 Reptation thermique. Dans la situation initiale, le solide (1) est à l'équihibre sur le plan (0). Cet équilibre est supposé assez éloigné de la limite de glissement. Il est alors soumis à de lentes variations cycliques de température entre Tin = 10 et Tinax = 10 + AT (AT > 0) comme l'illustre la figure (3). Le solide (0) est
maintenu à la température To. Si
l'amplitude AT et l'angle d'inclinaison 8 vérifient conjointement une certaine
condition, et après un grand nombre
de cycles, on constate que le solide (1) s'est déplacé le long de la pente.
C'est ce phénomène de "reptation
thermique" que nous allons interpréter.
Nous supposons que dans la situation initiale, à 75, les contacts en A et B
sont dans le même état d'adhérence,
c'est-à-dire que ZA = ZB.
BE Nous ne tiendrons pas compte de l'effet (du second ordre) des variations de
température sur le rapport g.
8. Ioujours en complétant le tracé réalisé en réponse à la question (4), situer
le point S, de D correspondant à
la situation initiale.
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À
T
T+AT
10 = -
FIGURE 3 -- Cycles thermiques subis par le solide (1).
9. Indiquer, en précisant le raisonnement tenu, la conséquence du chauffage du
solide (1) sur le déplacement
du point S(ZA,Z8) depuis sa situation So.
10. Représenter qualitativement, en correspondance des cycles thermiques
représentés figure (4), l'évolution
temporelle de chacune des abscisses x1 et xg des arêtes À et B du solide (1).
Nous supposons que l'amplitude
thermique AT est suffisante pour faire apparaître du glissement, tantôt au
niveau du contact À, tantôt au
niveau du contact B.
T
To+AT
T' a >
° À l
XB L
>
XA À _
[
FIGURE 4 -- Figure à reproduire pour illustrer l'évolution temporelle des
abscisses xa et xB des arêtes À et B du
solide (1) en réponse aux cycles thermiques T = T(t).
e En vue de déterminer la condition que doivent satisfaire conjointement
l'amplitude AT et l'angle 6 pour assurer
l'apparition du phénomène de reptation thermique, nous modélisons le
comportement des contacts À et B comme
le représente la figure (5). Chacun des contacts A et B du solide (1) avec le
plan (0) s'établit par l'intermédiaire
d'un patin en liaison élastique linéaire avec le solide (1). Le contact des
patins (notés (1 A) et (1B) sur la figure (5))
et le plan (0) respecte les relations de AMONTONS-COULOMB avec le coefficient
d'adhérence f précédemment
introduit. La raideur de chacun des éléments élastiques intervenant dans les
liaisons (1)-(1A) et (1)-(1B) est notée
k. Les variables wa et ug situent, relativement à la configuration neutre, la
position des patins par rapport au solide
(1). Le triplet (T,ua ,up) définit l'état mécanique et thermique des contacts.
Le triplet (T*,ux ,ug) caractérise un
état de référence.
Nous adoptons, pour décrire la dépendance d'une dimension L d'un solide
parallélépipèdique avec sa tempéra-
ture 7', la relation linéaire :
L(T) = Loll+aiT ---T)] («> 0) (3)
M La géométrie du solide (1), désormais supposée telle que g EUR 1, permet
d'adopter g = 0.
11. Relier ua à ZA et ug à ZB.
e Nous nous plaçons dans la situation telle qu'aucun des patins ne glisse lors
du passage de l'état de référence
(T*,uX ,ur) à l'état (T,ua,up), conséquence de l'évolution de la température de
T'àT..
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12.
13.
14.
15.
16.
2h A
G
O
g B (1) m A
(1B) (IA)
x PEAUE OO f/ A O
Cu CU
e_""B A
A
FIGURE 5 -- Chacun des contacts A et B du solide (1) avec le plan (0) est
modélisé par un patin, (1 A) ou (1B), lié
élastiquement au solide (1). Chaque patin est susceptible de glisser sur le
plan (0) dans les conditions fixées par
les relations de AMONTONS-COULOMB. On notera que le vecteur g est incliné dans
le repère (O, x, z).
Relier la différence ZA(T) -- ZB(T) aux écarts ZX -- ZE et T --T*.
8kb
Nous poserons AZ* = Zé -- ZÉ et B = -- où bo -- b(To).
mg COS 8
Montrer comment, graphiquement dans le plan ©, l'état d'adhérence (Z1,Z8B) des
contacts est défini, et
paramétré par la température. On retracera tous les éléments utiles à la
compréhension de la construction
(et pour g = 0). Pour cette illustration, nous choisirons l'état de référence
en S0 et pour T* = T5.
Établir la condition portant conjointement sur l'amplitude AT et l'angle 6
assurant l'apparition du phéno-
mène de reptation thermique.
Analyser ce résultat.
Le dispositif expérimental ! est constitué d'un plan (0) en céramique sur
lequel repose une plaque de cuivre
(1) de longueur 2b0 = 10 cm et de coefficient de dilatation thermique & = 10°
K_!. L'angle 8 est choisi
proche * de l'angle limite de glissement du solide. La modulation de
température est assurée par une cellule
à effet PELTIER qui réalise des cycles d'amplitude AT -- 5 K et de période T --
5 min. Calculer, en heure
et minute, le temps nécessaire à l'avancée de la plaque d'une distance Ax = 1
mm.
e Le phénomène de reptation thermique peut être constaté (hors laboratoire) sur
des toitures (peu pentues)
recouvertes de tuiles plates ou d'ardoises simplement posées, soumises aux
cycles d'ensoleillement.
3 Modèle microscopique du contact entre deux solides.
Nous cherchons à établir un modèle microscopique simple, compatible, à
l'échelle macroscopique, avec les
18.
relations de AMONTONS-COULOMB. Imaginons que les surfaces de contact présentent
la forme de dents de scie.
Les dentures des surfaces étant en prise l'une sur l'autre, comme le représente
la figure (6). À l'échelle locale,
c'est-à-dire celle d'une dent, nous supposons que la réaction de contact reste
normale aux surfaces en contact (ce
qui revient à adopter un coefficient de frottement local nul). Le solide (1)
est maintenu en contact avec le solide
(0) par un effort normal N constant. Il est également soumis à une force
horizontale F = F à, qu'un opérateur
extérieur peut faire varier.
17.
Proposer un encadrement (d'extension raisonnable) des valeurs du coefficient
d'adhérence f, pour les s1-
tuations de contact les plus courantes.
Reproduire le diagramme des forces de la figure (7) en respectant sensiblement
les proportions (||F|| +
IN1!/3). Le compléter en faisant apparaître les résultantes des réactions de
contact RG et Rp, de (0) sur (1),
agissant respectivement sur l'ensemble des facettes (G) et l'ensemble des
facettes (D).
1. En pratique, les rôles sont intervertis. Il est plus aisé de chauffer le
plan qui est fixe que le solide qu'il est impératif de ne pas
perturber autrement que thermiquement.
2. Mais pas trop, afin de ne pas rendre le système trop sensible aux vibrations
parasites susceptibles d'amorcer le glissement de la
plaque.
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d
FIGURE 6 -- Un modèle de contact, à l'échelle microscopique, entre deux
surfaces.
NS.
NS
DL 2
G Le De D \
\, -- (G) 7" (D)
FIGURE 7 -- Diagramme (à reproduire et compléter) des forces agissant sur le
solide (1). L'inclinaison de la denture
est indiquée par la figure en trait pointillé.
19.
20.
21.
22.
Déduire de ce diagramme le coefficient d'adhérence f, apparaissant à l'échelle
macroscopique, correspon-
dant à ce modèle. On précisera le raisonnement tenu.
Imaginons que l'opérateur extérieur applique la force F=Fü, par l'intermédiaire
d'une ficelle et fait croître
très progressivement le module de cette force. Représenter graphiquement
l'évolution de la composante F,
en fonction de l'abscisse x du solide (1) par rapport au solide (0), lorsque
l'opérateur fait progresser le solide
(1) d'un pas à droite, et de telle manière que le travail W,,, qu'il doit
fournir soit minimal. On indiquera sur
ce graphique les valeurs particulières qui apparaissent.
Exprimer le travail W;,. Analyser ce résultat.
Nous considérons que le solide (1) se retrouve de nouveau au repos après le
passage d'un motif de den-
ture. Indiquer pourquoi cela revient à introduire, dans ce modèle,
implicitement de la dissipation. Préciser
comment cette dissipation se manifeste à l'échelle macroscopique.
e Justifions, dans un cadre que nous allons définir, que l'adhérence entre deux
solides ne dépend pas de la
surface apparente (ou macroscopique) de contact. Nous supposons que les solides
sont en contact par un ensemble
de micro-surfaces. Ces micro-surfaces résultent de l'écrasement de pics
(irrégularités microscopiques de rugosité)
sous l'action de l'effort N, comme l'illustre la figure (8). La surface du
solide (1) en regard avec le solide (0) est
supposée plane, d'aire notée S. Il s'agit de la surface apparente de contact.
Celle du solide (0) est constituée d'un
réseau de pics émoussés sur lesquels repose le solide (1). Nous notons s l'aire
moyenne d'un flot de contact. Enfin,
nous admettons que la pointe initiale d'un pic, sous l'action de l'effort
qu'elle supporte, s'émousse jusqu'à offrir
une surface telle que la force par unité de surface * qu'elle subit atteigne,
en décroissant, une valeur de seuil * 6,
(propre au matériau).
23.
24.
25.
Établir que la surface réelle de contact S' entre les deux solides est
indépendante de la surface apparente S.
Nous partons du principe que l'adhérence entre deux solides est une conséquence
de l'interaction à courte
portée s'établissant entre les atomes des deux surfaces en contact. Argumenter
ce point de vue au regard
des relations phénoménologiques de AMONTONS-COULOMB.
Indiquer comment varie alors le coefficient d'adhérence f avec 6. Commenter
brièvement ce résultat.
3. Une force par unité de surface est une pression. En mécanique des matériaux
on parle plutôt de contrainte.
4. Il s'agit d'un phénomène de relaxation de contrainte.
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(1) F
(0)
FIGURE 8 -- Le contact entre les solides s'établit par l'intermédiaire de
micro-surfaces (flots de contact). Dans ce
modèle, seule la surface du solide (0) présente un réseau de pics. Sous
l'action de la force d'appui N, la pointe de
chacun des pics s'est émoussée pour former un îlot de contact d'aire s
suffisante pour que cesse cet écrasement.
26. En conservant le principe général de dentures en prise l'une sur l'autre,
proposer une évolution du modèle
représenté figure (6) permettant de faire apparaître un comportement élastique
(linéaire) du contact entre les
125 solides. En introduisant les paramètres géométriques nécessaires, préciser
alors l'expression de la raideur k
(intervenant sur la figure (5)), puis celle du rapport G (défini à la question
(12)), qui correspondraient à cette
modélisation des contacts. Enfin, donner l'expression du coefficient
d'adhérence f associé.
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Partie Sciences de l'ingénieur
Etude de l'interaction entre le pantographe d'un train et le système caténaire
Nous nous intéressons au couplage mécanique entre un système caténaire et le
pantographe d'un train. Ces élé-
ments, représentés figure (1), permettent d'assurer son alimentation électrique
par contact glissant. L'exigence
de qualité du contact entre le pantographe et le fil d'alimentation d'une part,
le souhait de pouvoir atteindre des
vitesses de circulation élevées d'autre part, nécessitent de fixer un compromis
: le maintien d'un bon contact au-
torise une vitesse élevée, mais une vitesse élevée dégrade la qualité du
contact. Les dysfonctionnements de ce
dispositif sont responsables de plus d'un million de retards chaque année, en
Europe. Une bonne compréhension
de son fonctionnement permet de concevoir des systèmes adaptés aux différentes
contraintes de fonctionnement
et d'anticiper les actions de maintenance.
Le système caténaire est l'ensemble constitué d'un poteau, généralement en
acier, supportant un système com-
plexe de potence, appelé console, auquel est accroché le fil de contact
assurant l'alimentation électrique du train.
La console est un assemblage de tubes, souvent en alliage léger, possédant un
degré de liberté de rotation autour
d'un axe vertical permettant de compenser les variations de longueur du fil de
contact. Afin de limiter le couplage
dynamique entre le câble porteur et le fil de contact, ce dernier est lié à la
console par un système antibalançant et
un bras de rappel présentant une faible inertie. Le pantographe est un
assemblage de tubes articulés fixé sur le toit
de la locomotive par l'intermédiaire d'isolateurs. En se déployant
élastiquement, 1l peut compenser les variations
de hauteur du fil de contact. Il est composé d'un archet assurant le contact
avec la caténaire, d'un bras articulé
appelé grand cadre. Le contact entre ces deux pièces est assuré par une boîte à
ressort qui permet à l'archet de
pivoter pour s'adapter à la déformée du fil de contact. Le détail d'un
pantographe est donné figure (2).
Poteau
Console
p
Pendules
à
dl -
L
y ü
# Câble porteur
FIGURE 1 -- Structure générale du système caténaire.
Nous déterminerons d'abord la forme adoptée par le fil porteur sous l'action du
poids du fil de contact. Nous
étudierons ensuite la réponse dynamique du pantographe lorsqu'il glisse le long
du fil de contact. Enfin, dans le but
d'identifier les risques de décollement du pantographe, nous nous intéresserons
à sa réponse verticale dynamique
à un défaut de positionnement du fil de contact.
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Bandes de frottement
s rt
=
er
Archet
"
|
ee
*
Boites à ressort
Coussin pneumatique
Te
-
FIGURE 2 -- Structure détaillée du pantographe de FAIVELEY TRANSPORT (Type Cx).
1 Étude de la déformée statique du câble porteur.
Nous considérons que le câble porteur est fixé au niveau des poteaux supportant
l'ensemble caténaire. Nous
notons L la distance entre deux de ses points d'ancrage. Le fl de contact est
suspendu au câble porteur par N
1555 Suspentes (ou pendules) espacées d'une distance d telle que (N + 1)d = L.
Nous considérons que ces suspentes
sont inextensibles. Ces suspentes soutiennent le fil de contact, en cuivre, que
nous assimilerons à un cylindre de
diamètre D (voir figure (3)). Nous considérons que ce fil n'agit sur le système
caténaire que par son poids propre,
sans modifier son comportement élastique. Il s'agit de déterminer la déflexion
maximale du câble porteur sous
l'action mécanique des suspentes. Cette connaissance permet notamment de
déterminer la longueur de chaque
suspente en vue d'assurer le maintien du fil de contact à une hauteur
sensiblement constante.
D
FIGURE 3 -- Photographie d'un fil de contact (à gauche). Sa section est
modélisée par un disque de diamètre D (à
droite).
160
1. Nous supposons que le seul chargement appliqué sur le câble porteur est le
poids du fil de contact transmis
par les suspentes. Déterminer l'effort moyen F auquel est soumis une suspente,
en fonction de la distance
d, du diamètre D du fil de contact, de l'accélération de la pesanteur g et la
masse volumique p du cuivre.
Calculer la valeur de cette force pour L = 50 m, N --9, D = 3 cm, p = 9000
kg-:m *etg=10m:s *.
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e Nous décomposons le câble porteur en N + I tronçons de longueur d. La figure
(4) représente la déformation
d'ensemble du câble ainsi que l'une de ses portions au niveau d'un point (noeud
S;) supportant une suspente. Nous
notons 6; et 6;.1, respectivement les angles formés entre l'horizontale et les
tronçons du câble porteur, avant et
après le noeud S;. De même, nous notons --T. et LT. les forces de tension
transmises par le câble et auxquelles les
tronçons situés de part et d'autre du noeud $; sont soumis. Dans ce modèle le
câble porteur est supposé sans masse
et sans raideur de flexion (c'est-à-dire qu'il est supposé infiniment souple).
Agrandissement
FIGURE 4 -- À gauche : Déformation du câble porteur sous l'action des N forces
transmises par les suspentes (ici,
N = 7). À droite : Équilibre du noeud S; sous l'action des efforts de tension
--T: et T1 transmis par le câble, et de
la force F transmise par la suspente 1.
2. Établir les deux équations algébriques traduisant l'équilibre du noeud S;.
3. Nous nous plaçons désormais dans le cas tel que Vi, [8;| EUR 1. Exprimer
l'angle 6; en fonction de 61, à,
F (F > 0) et du rapport f = F/T. La grandeur T (T > 0) désignant la tension à
laquelle le câble est
SOUMIS.
4, Déterminer l'angle 8; puis exprimer 8; en fonction du rapport f, du nombre N
de suspentes et du paramètre
de situation :.
5. Exprimer la déflexion maximale A (A > 0) du câble porteur en fonction de d,
f et N. On n'envisagera que
le cas N impair.
6. Calculer la valeur de la déflexion maximale A pour T = 10* N.
2 Étude du comportement dynamique du pantographe.
Nous nous intéressons au comportement dynamique du pantographe et aux
conditions de son décollement du
fl de contact. Lors du déplacement d'un train à la vitesse V =Veé, (V = Cste >
0), le pantographe doit toujours
rester en contact avec le fil afin d'assurer la continuité de l'alimentation
électrique. Sous son poids, entre deux sus-
pentes |, le fil de contact présente une déformation que nous représentons
simplement par une fonction sinusoïdale
(composante fondamentale) :
i(x) = u(x)e, = asin(Kx)e, (a>0,K--=2r/d) (1)
Afin de maintenir un contact permanent avec le fl de contact, sans occasionner
d'usure excessive, le pantographe
doit présenter une raideur verticale faible. Nous supposons alors ce fl comme
infiniment rigide comparativement
au pantographe (vis-à-vis de son déploiement vertical). Le modèle
masse-ressort-amortisseur adopté pour décrire
le comportement dynamique du pantographe est 1llustré figure (5). Ce modèle
correspond à une idéalisation, en ne
considérant que son premier mode vibratoire. Nous notons & la raideur du
ressort, c le coefficient d'amortissement
et M la masse (mobile équivalente) du pantographe affectée au point A de cote
z. La cote z0 (z0 < 0) représente la position d'équilibre du point A lorsque le pantographe n'est soumis qu'à la pesanteur. Nous posons h -- --z9 et choisissons h > a afin, qu'au moins en régime statique, le contact reste
assuré. L'action du fil de contact sur le
pantographe au point À est modélisée par la force R -- Ré, (R > 0). Enfin, nous
posons © = k/M et Q -- KV.
1. Le choix de la longueurs de chaque suspente permet de compenser la déformée
du câble porteur, comme cela est mentionné dans
l'introduction de la section (1).
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210
ZO
0 ! h>a TR ja>0 _
L 7 L 7
Z
Y
FIGURE 5 -- Modèle masse-ressort-amortisseur représentant le pantographe. Ce
système mécanique est soumis à
l'action du fil de contact agissant au point A (affectée de la masse mobile M).
Cette action est supposée agir selon
une force verticale R = Re, (R > 0). On notera que l'axe (O,z) est descendant.
7. Établir l'équation différentielle vérifiée par la variable de position z du
point A.
e Nous négligeons le terme d'amortissement du système (c = 0).
8.
9.
10.
11.
12.
Exprimer la composante R dans la situation où le point A suit la déformée u =
u(x) du fil de contact.
Établir la condition que doit vérifier le rapport Q = Q? /@? garantissant que
le contact reste maintenu. On
fera apparaître un rapport critique Q., fonction du rapport h/a. Analyser ce
résultat.
M Par la suite, nous supposerons que l'on se situe dans le régime Q > I.
Dans le cas où © ne vérifie pas la condition de contact permanent, déterminer
la phase Q% correspondant à
la rupture de contact du pantographe, ainsi que les position z et vitesse 4
associées.
2
O h
Bmw a (SD
Nous posons T -- f -- {4. Préciser l'équation horaire z -- z(t) du mouvement du
point A dans la phase qui suit
le décollage et avant reprise du contact.
On posera & --
Nous supposons que Q >> 1. Analyser le comportement du pantographe et sa
conséquence sur les conditions
de fonctionnement du train.
e Lorsque le coefficient d'amortissement c est pris en compte, la condition de
non décollement prend la forme :
13.
14.
2 2
h C
2 2 | EL
(1--Q) +£QO <> ou Ep (h > a) (2)
Proposer une interprétation du paramètre EUR (ou de 1/4E).
À partir d'une interprétation graphique de cette condition indiquer si
l'amortissement est un facteur favori-
sant le décollement ou au contraire le défavorisant.
3 Étude de la réponse dynamique verticale du pantographe.
Nous adoptons dans cette partie une modélisation plus fidèle du premier mode
propre du pantographe. Par
ailleurs, nous tenons compte du comportement dynamique du fil de contact. Nous
analyserons la réponse verti-
cale du pantographe dans deux situations particulières. L'une concerne la phase
de mise en contact initiale du
pantographe avec le fil de contact, à partir de sa position de repos. L'autre
se rapporte à sa réponse à un défaut
géométrique du fil de contact, lorsque le train circule. Le modèle mécanique du
pantographe et de l'ensemble ca-
ténaire adopté est représenté figure (6). On notera que l'orientation de l'axe
(Oz) est maintenant choisie opposée
à celle adoptée dans la partie précédente (figure (5)).
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29 S
1" (Eq(2)
4 D
Z]
T---(Eq()) -*
FIGURE 6 -- Modèle mécanique du pantographe et de l'ensemble caténaire (phase
de mise en contact). Les po-
sitions des points À et B sont comptées depuis leur situation d'équilibre
respective, sous la seule action de £.
Naturellement, avant l'entrée en contact de ces deux points, et en situation
d'équihibre, z2 = 0.
Le point À, affecté de la masse M, représente la partie supérieure du
pantographe devant rester en contact avec
s le fl pendant la circulation du train. Cette partie est reliée à la
locomotive par un système modélisé par un ressort
de raideur k; en parallèle avec un amortisseur de coefficient d'amortissement
c,, ce groupement étant associé en
série avec un second ressort de raideur ko. L'ensemble caténaire est modélisé
par une masse M, localisée au point
B, reliée à son support par l'intermédiaire d'un ressort de raideur k;
modélisant son comportement élastique. Les
cotes z, et z2 désignent les variables de position des points A et B, comptées
depuis leur situation d'équilibre sous
22 la Seule action de la pesanteur. Le paramètre (constant) b représente la
distance entre la position de référence du
point À et celle du point B. Le paramètre (constant) s situe le point E par
rapport à la position de référence du
point À.
Pour mettre en contact le pantographe et le fil, c'est-à-dire les points À et
B. Un vérin applique une force
f -- f(t)e,, sur le point A. Cet effort permet la montée du pantographe afin
d'établir son contact avec le fil de
25 Contact. Ce dispositif permet, en cas de problème, d'interrompre rapidement
l'alimentation électrique du train.
Cet effort est ensuite maintenu pendant le trajet du train.
Nous notons F(p) l'image, dans le domaine de LAPLACE, d'une fonction f(f).
2
_
3.1 Étude de la phase de mise en contact du pantographe avec le fil de contact.
Nous nous intéressons à la montée du pantographe, jusqu'à sa mise en contact
avec le fl de contact, sous l'action
230 de la force f (voir figure (6)).
15. Établir la fonction de transfert H caractérisant la réponse de la variable
z, à la force f, dans la phase
d'approche À -- B (avant le contact). Elle est définie par le rapport :
(©)
On notera que le pantographe (ko, k1,c1, M) est un système mécanique possédant
deux degrés de liberté.
e Nous supposons que la force f(r) évolue selon un échelon tel que :
f(t)=0 pour 1<0 (4) f(t)= fo pour 1270 (fo >0)
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16. Exprimer la réponse z,(r) dans le cas où l'on peut négliger tous les termes
de la fonction de transfert faisant
intervenir la masse M, devant ses autres termes (on remplacera simplement M,
par 0). Nous poserons
Koki A C1
-- ,T -- et T, = --.
ko +ki ko +ki ki
17. Préciser, qualitativement, comment serait modifiée cette réponse si la
masse M1 avait été prise en compte.
18. Nous posons B = Kb/fo et notons & le temps pour lequel le contact entre A
et B s'établit (pour B < 1). Exprimer le rapport & /t en fonction de f. 19. Le contact des points A et B étant établi, déterminer leur position d'équilibre commune z! eq que l'on expri- mera en fonction de fo, K, k et b. 3.2 Étude de l'influence d'un défaut de positionnement vertical du fil de contact. Durant la vie de l'installation, des évènements imprévisibles peuvent modifier l'altitude du fil de contact (rupture de suspente, fluage des terrains de fondation des poteaux caténaires, ...). Il convient donc d'étudier les risques de décollement que ces modulations d'altitude, dont l'amplitude et la fréquence spatiale peuvent varier dans une large gamme, sont susceptibles d'occasionner. En phase de déplacement du train, le comportement dynamique vertical conjugué du pantographe et du fil de contact est modélisé selon le schéma de la figure (7). Il s'agit de la situtation étudiée dans la partie (3.1), après mise en contact des points A et B. Nous notons f 12 = J1/2 EUR (fi 2 2 0) la force de contact appliquée par la masse M], localisée au point À, sur la masse M, localisée au point B. Dans la situation d'équilibre (étudiée en fin de partie (3.1)), et sans défaut de © (fo -- Kb) > 0.
K+k
Le défaut de positionnement vertical est modélisé par un déplacement imposé du
point E autour de sa position
sans défaut s (position de référence horizontale moyenne) du fil de contact.
Nous notons alors z(x) = s +Z(x). En
raison du parcours à vitesse constante V du train, cela correspond à une
excitation temporelle Z(Vr) appliquée au
point E. En réponse à cette excitation nous notons 1/2 -- fon + f1,2 Où f1,2
est la composante dynamique de fi 2
positionnement, on à f1,2 -- fin --
autour de sa valeur moyenne fn:
À
& À
& Situation sans défaut
À d'altitude du point E
£ À À
Z
S à" (Ed)
Z ] b
L --- (Eq(1))
FIGURE 7 -- Modèle mécanique de l'ensemble pantographe-fil de contact pendant
la circulation du train. Le défaut
d'altitude du fil de contact est représenté par la variable Z, relativement à
la situation idéale (situation horizontale
moyenne, sans défaut du point E). La situation d'équilibre de référence reste
celle se rapportant à la figure (6) et
les paramètres qui interviennent sont définis dans le texte se rapportant à
cette figure.
La fonction de transfert traduisant la réponse dynamique de la force de contact
f] /2 à l'excitation Z prend la
forme :
F pa(p) TND + CNP" + Tip +1
G(p) = ------ = -Go (5)
Z(p) TpP° + TP? +TipP +1
Tous les paramètres qui interviennent dans cette fonction sont des grandeurs
réelles positives.
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20. En raisonnant physiquement sur le modèle de la figure (7) exprimer Go.
21. Préciser de quelle manière la fonction de transfert G peut nous renseigner
sur le risque de perte de contact
entre le pantographe et le fl de contact (c'est-à-dire entre les points A et B).
e Le tracé du rapport |G(iw)/G(0)| est représenté figure (8).
20 -
18 -
16 -
14 -
12
10 -
(G/G(0)
0 RS PS PS PS LS
0 20 40 60 80 100 120
w (rad:s !)
FIGURE 8 -- Rapport |G/G(0)| en fonction de @.
260 22. Analyser, à partir du tracé de la figure (8), le comportement mécanique
de ce système. Indiquer ce que ce
tracé permet d'inférer des différents temps caractéristiques intervenant dans
l'équation (5).
23. Établir le lien entre la vitesse V du train et la longueur d'onde À du
défaut de hauteur qui permet d'identifier
un risque potentiel de perte de contact.
Pour un train roulant à V = 360km-h ! préciser la valeur de la longueur d'onde
susceptible de provoquer
265 une perte de contact.
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