A 2011 MATH II PC
ÉCOLE DES PONTS PARISTECH.
SUPAERO (ISAE), ENSTA PARISTECH,
TELECOM PARISTECH, MINES PARISTECH
MINES DE SAINT ÉTIENNE, MINES DE NANCY,
TÉLÉCOM BRETAGNE, ENSAE PARISTECH (Filière PC).
ÉCOLE POLYTECHNIQUE (Filière TSI).
CONCOURS 2011
SECONDE ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES
Filière PC
(Durée de l'épreuve : trois heures)
L'usage de l'ordinateur ou de la calculatrice est interdit.
Sujet mis à la disposition des concours :
Cycle international, ENSTIM, TELECOM INT, TPE-EIVP.
Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente
sur la première page de la copie :
MATHÉMATIQUES II - PC
L'énoncé de cette épreuve comporte 5 pages de texte.
Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur
d'énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des
initiatives qu'il
est amené à prendre.
Oscillations linéaires et un théorème ergodique.
On désigne par N l'ensemble des entiers naturels et par N l'ensemble des entiers
naturels strictement positifs.
Soit k N et n N . On note C k ([0, +[; Rn ) l'ensemble des fonctions de classe
C sur [0, +[ à valeurs dans Rn . Pour chaque fonction x C 2 ([0, +[; Rn ), on
notera x (t) la dérivée première de x au point t et x (t) sa dérivée seconde.
k
On désignera C2 (R; C) l'ensemble des fonctions continues h : R C qui sont
2-périodiques ; t R, h(t + 2) = h(t). Pour h C2 (R; C) on posera :
||h|| = sup |h(t)| .
tR
On désigne par h; i le produit scalaire euclidien canonique de Rn . On
identifiera chaque
vecteur x de Rn à un vecteur colonne, encore noté x, de Mn,1 (R). On considère
deux
matrices A et K de Mn,n (R) symétriques d'ordre n à coefficients réels. On
suppose
que pour tout vecteur colonne non nul x de Rn on a :
hAx; xi > 0, hKx; xi > 0 .
I. Oscillations d'un certain système linéaire.
Q1 Prouver que la matrice symétrique réelle A est inversible. (On pourra
considérer le noyau de l'application x 7 Ax).
Q2 Prouver que x, y Rn , hA-1 x; yi = hx; A-1 yi. En déduire que la matrice
A-1 est symétrique.
Pour x, y Rn , on pose : (x; y)A = hAx; yi. On désigne par E l'endomorphisme
de l'espace vectoriel Rn défini par x Rn , E(x) = A-1 Kx.
Q3 Prouver que (; )A définit un produit scalaire de Rn . Puis montrer que
x, y Rn , (E(x); y)A = (x; E(y))A .
Q4 Montrer qu'il existe une base (ei )1in de Rn et n réels strictement
positifs
i R+ (1 i n) tels que
i {1, . . . , n}, A-1 Kei = i ei .
On considère l'équation différentielle :
t [0, +[, Ax (t) = -Kx(t)
de fonction inconnue x C 2 ([0, +[; Rn ).
2
(1)
Q5 Montrer que x C 2 ([0, +[; Rn ) est solution de l'équation
différentielle (1)
si et seulement si il existe 2n nombres réels (ai )1in , (bi )1in tels que :
t [0, +[, x(t) =
n
X
ai cos(t
i=1
p
p
i ) + bi sin(t i ) ei .
En déduire que l'ensemble des solutions de (1) est un espace vectoriel de
dimension
finie dont on précisera la dimension.
Q6 Soient x, y C 1 ([0, +[; Rn ). Prouver que
t [0, +[,
d
(hAx; yi)(t) = hAx (t); y(t)i + hAx(t); y (t)i .
dt
Q7 Soit x C 2 ([0, +[; Rn ) une solution de l'équation différentielle (1).
Pour
chaque réel t 0 on pose, T (x )(t) = 21 hAx (t); x (t)i et U (x)(t) = 12
hKx(t); x(t)i.
Montrer alors que la quantité T (x )(t) + U (x)(t) ne dépend pas de t [0, +[.
Les solutions de (1) interviennent en physique ; l'objet de la partie III est
d'étudier
leur comportement quand t + dans le cas n = 2. Les quantités T (x )(t) et U
(x)(t)
représentent respectivement une énergie cinétique et une énergie potentielle.
II. Résultats intermédiaires.
2
1 + cos t k
Soit k N . On désigne par ck le réel positif tel que : ck
dt = 1 ,
2
0
1 + cos t k
.
et pour tout réel t on pose Rk (t) = ck
2
Z
1 + cos t k
Q8 Calculer
(
.
) sin t dt. En déduire que ck k+1
4
2
0
Z
Q9 Soit ]0, [. On pose : dk () =
sup
Rk (t) . Prouver alors que
t[,2-]
lim dk () = 0 .
k+
Q10 Soit ]0, [, et k N. Prouver que pour toute h C2 (R; C) qui est de
classe C 1 sur R et tout réel u, on a :
Z 2
Z 2
Rk (u - t)h(t)dt =
Rk (t1 )h(u - t1 )dt1 , et
0
Z
0
2
Rk (u - t)h(t)dt - h(u) 2||h || + 4||h||dk () .
0
R 2
(On rappelle que 0 Rk (t1 )dt1 = 1 et que ||h|| est défini au début de
l'énoncé. Pour
établir l'inégalité, on pourra utiliser que h(u - t1 ) = h(u - t1 + 2) lorsque
t1
[2 - , 2]).
3
III. Un théorème ergodique.
Dans toute la suite on se limite au cas n = 2 de la partie I.
Q11 Soit x C 2 ([0, +[; R2 ) une solution de l'équation (1). Montrer qu'il
existe
quatre réels c1 , c2 , 1 , 2 tels que :
t [0, +[, x(t) =
2
X
ci cos(t
i=1
p
(2)
i + i ) e i .
(On rappelle que les deux vecteurs e1 , e2 sont introduits dans la Question 4 ).
Dans la suite on fixe deux réels 1 , 2 et on pose :
p
p
t [0, +[, (t) = (t 1 + 1 , t 2 + 2 ) .
1
2
Jusqu'à la fin de l'énoncé, on suppose que
(3)
n'est pas un nombre rationnel. On
suppose donc qu'il n'existe pas d'entiers naturels m1 , m2 N tels que
1
2
2
=
m1
.
m2
On désigne par C2,2 (R2 ; C) l'ensemble des fonctions continues f : R C telles
que :
(1 , 2 ) R2 , f (1 + 2, 2 ) = f (1 , 2 ) = f (1 , 2 + 2) .
1
On désigne par C2,2
(R2 ; C) l'ensemble des fonctions f C2,2 (R2 ; C) telles
f
f
que les deux dérivées partielles
(1 , 2 ),
(1 , 2 ) existent en tout point de R2 et
1
2
définissent toutes deux des fonctions continues sur R2 .
Q12 Soit f C2,2 (R2 ; C). Prouver que
sup
(1 ,2 )R2
|f (1 , 2 )| =
sup
|f (1 , 2 )|.
(1 ,2 )[0,2]2
En déduire que (1 , 2 ) 7 |f (1 , 2 )| est majorée sur R2 et atteint sa borne
supérieure.
Avec les notations de la question précédente, on posera ||f || =
sup
|f (1 , 2 )| .
(1 ,2 )R2
R 2
1
(R2 ; C). On sait que 2 7 0 f (1 , 2 )d1 est continue sur R. On
Soit f C2,2
pose alors :
Z 2 Z 2
Z 2 Z 2
f (1 , 2 )d1 d2 =
f (1 , 2 )d1 d2 .
0
0
0
0
Le but de cette partie est de démontrer le résultat suivant :
1
Théorème 1. (Théorème Ergodique) Soit f C2,2
(R2 ; C). Alors,
Z
Z 2 Z 2
1 T
-2
f (t)dt = (2)
f (1 , 2 )d1 d2 .
lim
T + T 0
0
0
(On rappelle que (t) est défini dans (3) et que
4
1
2
(4)
n'est pas un nombre rationnel).
Q13 Soit j, l Z. Prouver le Théorème Ergodique dans le cas particulier de la
i1 j i2 l
fonction
e . (Dans le cas où (j, l) 6= (0, 0) on pourra vérifier
2 ) 7 f (1 , 2 ) = e
(1 ,
que j 1 + l 2 est non nul puis on pourra calculer séparément chaque membre de
(4) dans ce cas particulier).
1
Dans les trois questions suivantes on fixe un élément quelconque f C2,2
(R2 ; C).
Pour chaque k N on pose :
Z 2 Z 2
2
Rk (u - 1 )Rk (v - 2 )f (1 , 2 )d1 d2 .
(u, v) R , fk (u, v) =
0
0
Q14 Soit k N . Prouver qu'il existe (2k +
1)2 nombres complexes (aj,l )-kj,lk
P
iuj ivl
tels que pour tout (u, v) R2 : fk (u, v) =
e . Justifier que la
-kj,lk aj,l e
fonction fk vérifie le Théorème Ergodique.
Q15 Soit ]0, [ et k N . En écrivant fk (u, v) - f (u, v) comme somme de
deux termes et en appliquant la Question 10, prouver que pour tout (u, v) R2 :
|fk (u, v) - f (u, v)| 2(||
f
f
|| + ||
||) + 8||f ||dk () .
1
2
On rappelle que ||f || est défini juste après la Question 12.
Q16 Prouver le Théorème Ergodique pour la fonction f . (On pourra poser
f
f
M = 2(||
|| + ||
||) + 8||f ||. Pour > 0 donné, on pourra choisir k N tel que
1
2
dk () < . Ensuite, on pourra appliquer la Question 14 à fk et considérer T0 > 0
tel
que pour tout T T0 :
Z
Z 2 Z 2
1 T
-2
|
fk (t)dt - (2)
fk (1 , 2 )d1 d2 | < .) T 0 0 0 Soient a, b ]0, 2[ tels que a < b. On désigne par a,b : R R la fonction continue 2-périodique définie comme suit. La fonction a,b est nulle sur [0, a] et [b, 2]. Pour tout t [a, b], a,b (t) = sin2 ( b-a (t - a)). On rappelle que tout ouvert non vide de ] - 1, 1[2 contient un pavé de la forme ] cos b, cos a[×] cos d, cos c[ où 0 < a < b < et 0 < c < d < . P Q17 On considère la solution x(t) = 2i=1 cos(t i + i ) ei de (1) obtenue en prenant c1 = c2 = 1 dans (2). Soit un ouvert non vide de {ue1 + ve2 / u, v ] - 1, 1[}. Prouver qu'il existe t [0, +[ tel que x(t) . (On pourra raisonner par l'absurde et justifier alors l'existence d'une fonction du type (1 , 2 ) 7 a,b (1 )c,d (2 ) = (1 , 2 ) telle que ((t)) est nulle pour tout t [0, +[ ). Fin de l'épreuve. Le Théorème 1 dit que la moyenne temporelle de la grandeur physique f coincide avec la moyenne spatiale de f . Il s'agit de l'hypothèse ergodique du physicien Boltzmann. La Question 17 est alors une illustration du fait que toute trajectoire du système (hamiltonien) ergodique rencontre tout ouvert de l'espace des phases. 5