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Diffusion de la lumière par des ondes de surface
Le problème comporte des questions non calculatoires, pour lesquelles le candi-
dat s'efforcera de répondre avec concision : quelques mots suffisent en général.
Les parties I - , II - et III - sont largement indépendantes, mais il est recom-
mandé d'aborder la partie I - en premier.
On éclaire avec un faisceau laser élargi de détecteur
longueur d'onde 7'o = 0,638 um toute la sur--
face libre d'un liquide contenu dans un bac
horizontal sous incidence 9 < 0, avec
--90° 5 6 S 0 (cf. figure 1). Les propriétés de la
lumière récupérée loin de l'interface dans
une direction d'angle i>0, avec OSiS90°,
sont liées à la propagation d'ondes dans le
liquide, engendrées spontanément par l'agi-
tation thermique. Ces ondes mettent en jeu
des forces de tension superficielle qui font intervenir une constante A caracté-
ristique du liquide appelée coefficient de tension superficielle : aucune
connais-
sance sur la tension superficielle n'est nécessaire pour traiter le problème.
Sauf
en UE, on néglige la viscosité. Pour toutes les applications numériques sauf
cel-
les de la question II.E.3, on supposera que le liquide est de l'eau de masse
volu--
mique u = 103 kg - m_3 et de coefficient de tension superficielle A = 7 -
10--2Pa - 111.
On donne en outre quelques constantes fondamentales : R = 8, 314 J - K_1 -
mol--1 ;
Na : 6, 02- 1023mo1' ; kB : 1,38-10"23 J-IC1 ; cæ3-108 m-s"1. Le milieu
ambiant est de l'air, dont on prend l'indice optique égal à 1 .
Partie I - Préliminaires : quelques ordres de grandeurs
I.A - À un instant donné, du fait de fluctuations thermiques, la surface libre
pos-
sède de petites « aspérités >> et on prend pour premier modèle une surface dont
la cote prise par rapport à une origine z = 0 vaut :
h(x) : hMcos(Kx) avec K : 2Î71: et Az4-10_5 111.
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Expliquer qualitativement pourquoi on peut alors récupérer de la lumière dans
des directions ist--6 .
I.B - On suppose que l'essentiel du mouvement dans le liquide est localisé sur
une épaisseur de l'ordre de A au voisinage de l'interface (hypothèse (H)).
D'autre part, on admet que les forces de tension superficielle exercées sur une
interface d'aire S entre le fluide et l'air dérivent d'une énergie potentielle
E p : AS où la constante A est le coefficient de tension superficielle. En éva-
luant numériquement un rapport d'énergies, montrer que la pesanteur joue un
rôle négligeable devant la tension superficielle.
Dans toute la suite, on néglige donc la pesanteur.
I.C - En réalité l'interface est en mouvement. Si on néglige la viscosité, la
sur-
face libre a pour cote :
h(x, t) : hMcos(Qt--Kx) avec K = %" et Az4-10"5 m.
La relation de dispersion de ces ondes s'écrit :
92 = A uBKY avecK : 2În_
Déterminer les constantes oc , B et y par analyse dimensionnelle. Calculer la
pulsation Q et la période T pour A z 4 -- 10'5 m.
I.D - La cuve est limitée au domaine 0 gx 5 L et 0 s y SL avec L = 1 cm par des
parois verticales rigides. Plutôt que l'onde proposée en I.C) on considère pour
toute la suite du problème une onde décrite par le profil
h(x, t) : thin(Qt)cos(Kx) associée à un potentiel des vitesses (MM, t) et un
champ des vitesses È(M , t) tels que :
9 --> hMQ
v(M, t) : grad$(x, z, t) avec d)(x, z, t) = K
où f (2) est une fonction de z , sans dimension, de l'ordre de 1 dans le domaine
--A < 2 < 0 et négligeable pour 2 < --A . On admet que la relation de
dispersion est
inchangée.
f(z)cos(Qt)cos (Kx)
I.D.1) Quelles sont les conditions aux limites imposées par les bords du
récipient ? En déduire les valeurs convenables de K en fonction de L et d'un
entier m .
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I.D.2) Représenter sur une même figure l'allure de la surface libre aux ins--
tants t : T/4 et t : 3T/4 pour m = 1. Même question pour m = 2. Indiquer
une des propriétés qui distinguent ces ondes de celles de la question LC).
I.D.8) Exprimer l'ordre de grandeur littéral de l'énergie cinétique EC du
liquide en fonction de u , h M, L , A et Q . Des considérations de physique
statis-
tique qui dépassent le cadre de ce problème montrent que E'C est de l'ordre de
l'énergie cinétique d'un atome de gaz parfait monoatomique en équilibre à la
température T. En déduire la valeur numérique de h M pour la température
ambiante.
I.D.4) Rappeler l'ordre de grandeur du libre parcours moyen / * dans un
liquide. La valeur très faible de h M/ / * pourrait susciter quelques
inquiétudes
quant à la validité du modèle du fluide continu, mais l'expérience conforte ce
modèle, montrant ainsi que le rapport h M/ / * est hors--jeu. À quelle autre
gran-
deur proposez-vous de comparer / * pour valider le modèle du fluide continu ?
Partie II - Étude expérimentale des ondes de surface
L'étude de la lumière diffusée par une interface liquide-air permet de mesurer
le coefficient de tension superficielle et la viscosité du liquide.
Pour rendre compte de la diffusion de la lumière par la surface libre du
liquide,
on adopte le modèle suivant :
° La surface _e)st assimilée à un réseau par réfl_e}xion, dont les traits
infiniment
fins selon ux et de longueur L = 1 cm selon u sont centrés sur les points An
de coordonnées :
nA_
xn=--2--,
y
yn = 0 ; zn(t) = (--1)nthin(Qt) avec n entier.
0 Les traits sont éclairés par une onde plane d'éclairement go, de longueur
d'onde À0 : O, 638 mn de pulsation oe0 , et de vecteur d'onde
--> _ --> _)
ko : --kosm6ux--kocoseuz .
0 On récupère la lumière diffractée à l'infini dans la direction d'angle i à
l'aide
d'un photodétecteur.
° On fixe une phase de référence (po au niveau du détecteur pour l'onde de réfé-
rence qui serait diffractée par un trait fictif, confondu avec l'axe Oy .
° Le n-ième trait diffracte une onde dont l'amplitude complexe sur le détecteur
est de la forme : gn(t) : aÆexp(joeot--jch--jkôn) où ocæ O, 1 est un nombre
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sans dimension, k le nombre d'onde et ôn est la différence de marche entre
l'onde (n) et l'onde de référence définie plus haut.
II. A- Interpréter la position des traits en liaison avec la question 1. D. 2).
Éva-
luer le nombre N de traits du réseau pour L-- _ 1 cm et A: 4- 105 m. Comparer
avec les réseaux usuels utilisés en travaux pratiques. On supposera N pair dans
la suite.
II.B - On suppose tout d'abord que 11 M = 0. Dans ces conditions la lumière dif-
fractée a même pulsation (110 que l'onde incidente et donc k : ko : 2n/ÀO.
II.B.1) Établir l'expression de 6 : ôn --ôn_ 1 en fonction de A, i et @.
II.B.2) Dans la suite, le détecteur est placé dans une direction d'observation
i* , choisie de telle sorte que :
À
0
sini*+ sin6-- - -- -- .
A
Combien vaudraient alors 6 et l'éclairement reçu par le détecteur si on avait
réellement h M = 0 ?
II.B.3) Déterminer l'écart angulaire ôi* : i* -- |e| : i* + 6 , supposé petit,
entre
l'onde réfléchie dans la direction i = --9 et l'onde diffractée dans la
direction i* ,
en fonction de B, "o et A. Le détecteur a une ouverture angulaire égale à 5°.
Comment faut-il choisir 6 pour ne récupérer que la lumière diffractée ?
II.C - On suppose désormais que hM$O et on admet qu'on peut prendre
k : k() : 2n/ÀO pour le vecteur d'onde de la lumière diffractée avec une très
bonne approximation.
Il. C. 1) Faire apparaître la différence de mar_)che 62 p(t) des traits
d'indice pair
sur une figure. On _)pose k-- _ ko cosi* uz +k0 sini* ux Montrer que:
k062p(t) = (ko--k) - 0A2p.
Expliciter 62 p(t) en fonction de p, ÀO, @, h M , 52, t en tenant compte du
fait que
cosi*z 0059 2et sini* + sin9- -- --ÀO /A En déduire l'amplitude complexe
instanta-
née totale diffractée par les traits d'indices pairs, notée a t), en fonction
deL, A,êËO, oc, 6, hM, 9 ,ko, 000 , (po et t.
H. C. 2) Évaluer de même l'amplitude complexe instantanée totale diffractée
par les traits d'indices 1mpairs, notée a (i*, t) .
II.C.3) En déduire que l'amplitude complexe instantanée totale diffractée
dans la direction i* vaut :
2LocJä?o
c_t(i*, t) = ( A )sin(4kocosethin(£lt))exp(joeot--j(p0+jn/2)
--pair(i*'
--zmpair
où on rappelle que l'angle i* est déterminé par le choix de A (cf. II.B.2).
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II.C.4) Sachant que h M/ÀO : 10--6, donner l'expression de c_z(i*, t) à l'ordre
un
en h M/ À0. Montrer que g(i*, t) est la somme de deux ondes sinusoïdales
et déterminer leurs pulsations en fonction de co et Q . Quelle erreur relative
sur
k a-t--on commise en prenant k : ko : 271/À0 pour ces deux ondes '?
II.C.5) Comment évolue l'amplitude de l'onde diffractée lorsque le! augmente.
Montrer qu'il faut trouver un compromis sur la valeur de 6 du fait de la conclu-
sion de la question II.B.3).
II.D - Le photodétecteur utilisé délivre une tension V(t) : y < a2(i*, t) >
propor-
tionnelle àla valeur moyenne du carré de l'amplitude réelle instantanée a(t) ,
la
moyenne étant calculée sur une durée de l'ordre de dix nanosecondes. D'autre
part, comme l'éclairement diffracté est trop faible pour être détecté
directement,
on lui superpose une onde plane de référence se propageant dans la direction i*
,
engendrée à partir du laser--source par un dispositif qui ne sera pas étudié et
d'amplitude complexe sur le détecteur :
@ref") : Algrefexp(joeot+jn/2_j(p0) h
II.D.1) Montrer que la tension obtenue est, au premier ordre en À_M' de la
forme : °
hM .
V(t) z a + b--- s1n(£2t)
7'0
où a et b sont deux constantes, dont on ne demande pas d'expliciter les expres-
sions.
II. D. 2) Proposer un circuit électrique passif simple permettant de récupérer à
partir de V(t) une tension u(t) proportionnelle à h Ms1n(Qt) en précisant la
valeur numérique des composants choisis pour sa ... 105 rad- s ' .
II.D.3) Indiquer brièvement pourquoi l'utilisation d'une onde de référence
rend détectable le signal qui ne l'était pas sans elle.
II.D.4) En réalité on atténue l'onde de référence ; interpréter sommairement.
Pour cela, on interpose un polariseur sur le trajet du faisceau de référence ;
inte-
rpréter sommairement, sachant que le laser émet une onde polarisée rectiligne-
ment.
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ILE - En réalité tous les
modes possibles associés aux
valeurs de K (ou de A) possi-
bles coexistent: la surface du
liquide présente des
« aspérités » correspondant à
la superposition de tous ces
modes. L'expérience permet
d'accéder à la relation de dis-
persion Q(K) : pour cela un
. réseau de pas a o n _
+f\ (R)
|
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----21
n :
. détecteur
.
\ / .îl-- ; mobile
\ /ôi* 12
n _
fréquencemètre mesure la fréquence F de u(t) ; par ailleurs il faut faire varier
K et le mesurer. Pour cela on envisage le montage de la figure 2 : on place un
réseau plan (R) , de pas a connu, orthogonalement àla direction i = --6 ;l'onde
de référence qui arrive sur ce réseau sous incidence normale donne naissance à
des taches de diffraction d'ordre n dans des directions in .
II.E.l) En utilisant sans démonstration la formule des réseaux plans par
transmission, exprimer l'angle ôin
den,À0 eta.
II.E.2) On place le détecteur
successivement dans les direc-
tions in . On admet que ce réseau
est sans effet sur la lumière dif-
fractée par la surface du liquide,
ce qui revient pour cette lumière
à supposer que le réseau travaille
dans l'ordre zéro. En exploitant
l'expression de ôi* établie en
II.B.3), montrer qu'on fait pren-
dre ainsi à A une séquence de
valeurs connues qu'on détermi-
nera en fonction de n , 6 et a .
II.E.3) Le graphe de la figure 8
donne logQ en fonction de logK
avec 9 en rad s_' et K en m_'
: in + 9 : in -- |e| , supposé faible, en fonction
pour une e3xpérience où le liquide est de l'éthanol de masse volumique
u-- _ 0,79 103 kg- m .Vérifier la compatibilité des résultats avec la relation
de
dispersion établie en 1.0) et déterminer la valeur numérique de A .
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II.F - La figure 4 où l'unité de
temps est la milliseconde donne
le graphe de u(t)/u(0) pour une
expérience où le liquide est de
l'eau. Qu'observe-t-on qui n'est
pas prévu par le modèle adopté
jusqu'ici ? Montrer qu'on peut
en rendre compte sommaire-
ment en évaluant une durée
caractéristique de la diffusion
de quantité de mouvement en
fonction de A et de la viscosité
cinématique v de l'eau. Déduire
du graphe un ordre de grandeur
de v.
9
a:
u(t)/u(0) en fonction de
t en millisecondes
?
:;
57
N
O
55
m
s':
à
.0
oe ..
--{oo«oloolä|oocuiooobo;ir{ioo;|n|ro|oon_o_}_g_1_æ=bl--
Figure 4
.
9
m
.
.0
m
Partie III - Étude théorique des ondes de surface
On décrit le mouvement de l'interface par sa cote h(x, t) et le mouvement du
liquide par le champ des vitesses 3 (M , t) tels que :
h(x, t) : thin(Qt)cos(Kx) ;
_)
Z(M, t) : grad$(x, z, t) ;
hMQ
Q)(x, z, t) = T - f(z)cos(Qt)cos(Kx) .
Le champ de pression est uniforme égal à p0 dans l'air; il est de la forme
p(x, z, t) dans le liquide. Le récipient est suffisamment profond pour qu'on
puisse le supposer infini, de telle sorte que le liquide occupe au repos le
demi-
espace 2 S 0 . Les champs h(x, t) , (b(x, z, t) et leurs dérivées partielles
sont traités
comme des infiniment petits de même ordre et on se limite à l'ordre 1 en ces
infi-
niment petits.
III.A - On suppose l'écoulement incompressible.
III.A.1) Déterminer l'équation aux dérivées partielles dont est solution «13 .
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III.A.2) En déduire que f(z) est solution d'une équation différentielle
homogène du deuxième ordre à coefficients constants. Déterminer f (2) à une
constante multiplicative près.
III.A.3) Justifier l'hypothèse (H) de la question LB).
III.B -
III.B.1) Justifier brièvement la condition aux limites à la surface libre de
cote
h(x, t) :
aq; _ ah
ë _ Σ
III.B.2) En admettant qu'on peut évaluer ôOE/ôz en 2 = 0 au lieu de z : h(x, t)
,
en déduire l'expression de f (2) en fonction de K et z .
III.C - Les forces de tension superficielles ne s'exercent qu'à la surface du
liquide. En utilisant l'équation d'Euler au sein du liquide et en négligeant la
pesanteur (cf. LB), montrer que la fonction
8
p + ua--'Î = C --> --> -->
de : --Ady t(x) et de+dx : Ady t(x +dx)
où A est le coefficient de te_nsion superfi-
cielle supposé constant et t la tangente
orientée au profil 2 = h(x, t) (cf. figure 5).
On limite les calculs à l'ordre un en dx et
à l'ordre un en h M/ A .
élément de surface
2 -->
dF
x+dx
\
III.D.1) Établir l'expression de p -- po a
F' 5
l'interface en fonction de A et 82h/ôx2. 1gure
III.D.2) En admettant qu'on peut écrire y
la relation de la question précédente en
z = 0 au lieu de z : h(x, t) , en déduire la relation de dispersion, liant K ,
Q, u
et A . Vérifier la cohérence avec les résultats de LG) et II.E.8).
x x+dx
ooo FIN 000
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