ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES,
ECOLES NATIONALES SUPÉRIEURES DE L'AÉRONAUTIQUE ET DE L'ESPACE,
DE TECHNIQUES AVANCÉES, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS,
DES MINES DE PARIS, DES MINES DE SAINT-ETIENNE, DES MINES DE NANCY,
DES TÉLÉCOMMUNIÇATIONS DE BRETAGNE,
ÉCOLE POLYTECHNIQUE (FILIÈRE TSI)
CONCOURS D'ADMISSION 2006
SECONDE ÉPREUVE DE PHYSIQUE
Filière PC
(Durée de l'épreuve : 4 heures)
L'usage de la calculette est autorisé
Sujet mis à disposition des concours : EN STIM, INT, TPE--EIVP, Cycle
international
Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente sur la première page
de la copie :
PHYSIQUE 11 -PC
L'énoncé de cette. épreuve comporte 12 pages.
0 Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une
erreur d'énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des
initiatives qu'il
est amené à prendre.
0 Tout résultat fourni dans l'énoncé peut être utilisé pour les questions
ultérieures, même S'il n'a
pas été démontré.
. Il ne faudra pas hésiter à formuler les commentaires (incluant des
considérations numériques)
qui vous sembleront pertinents, même lorsque l'énoncé ne le demande pas
explicitement. Le
barème tiendra compte de ces initiatives ainsi que des qualités de rédaction de
la copie
Notations : vecteur ---> A (gras) ; norme du vecteur V ----> V (italique) ;
vecteur unitaire --> â.
LA METEOROLOGIE RADAR
Le Radar (Radio Detection And Ranging) est un système opérationnel d'émission
et de
réception d'ondes élecüomagnétiques qui a un grand nombre d'applications de nos
jours. Ce
problème s'intéresse à l'une d'entre elles : l'utilisation d'un Radar en
météorologie pour
détecter et caractériser les nuages et les précipitations.
La détection électromagnétique active exploite le domaine des hautes et très
hautes
fréquences, comprises entre 10 MHz et 100 GHz. Dans l'ensemble du rayonnement
reçu, le
récepteur doit discerner l'existence d'un signal traduisant la présence d'un
objet dans du
bruit. Il faut traiter le signal pour :
/ détecter la présence d'informations utiles dans les Signaux reçus et tirer de
ces
informations l'existence d'« objets »,
/ localiser chaque objet détecté et déterminer éventuellement sa vitesse,
/ mettre en évidence des caractéristiques propres à chaque objet et permettant
ultérieurement d'identifier les objets présents.
Les trois premières parties du présent problème sont globalement indépendantes.
PARTIE I : Principe de la télémétrîe radar
Un Radar se compose d'un certain nombre d'éléments indépendants (figure 1) qui
se
regroupent en éléments d'électronique (G générateur très haute fréquence, R
récepteur à
gain élevé, C commutateur), et d'une
antenne A.
Le commutateur (C) est un élément
d'électronique permettant de sélectionner
le trajet des signaux électriques soit dans
le sens générateur--antenne, soit dans le
sens antenne--récepteur. Il permet donc
d'utiliser l'antenne en mode « réception »
dès lors que le générateur n'émet pas de
signal et c'est grâce à lui qu'un Radar
peut être utilisé à la fois pour émettre et
pour recevoir une onde
élecüomagnétique.
Le générateur (G) est capable de produire
un signal électrique monochromatique de
fréquence fo (et de longueur d'onde À) sur
Figure 1 : Pfindpe du Radar une durée 1: à la fois brève dans l'absolu
-- _ et suffisamment grande vis à vis de la
période (t>>l/fo) : il est alors d'usage de parler d'impulsion (impulsion
signal). Cette
impulsion arrive à l'antenne qui va transformer ce signal électrique en onde
élecüomagnétique se propageant dans le milieu ambiant. Cette onde est donc
monochromatique de durée brève et, là aussi, il est d'usage de parler
d'impulsion
(impulsion onde). On désignera par I l'impulsion émise.
Lorsque l'onde (impulsion I) rencontre un obstacle, une partie de l'onde est
rétro diffusée
vers l'antenne: on désignera par I' cette impulsion rétrodiffusée. L'antenne va
alors
transformer ce champ élecüomagnétique en signal électrique. Grâce au
commutateur, le
récepteur R permet alors d'enregistrer, à des fins de traitement, un signal lié
à l'impulsion
I'.
1.1 Directivité de l'antenne et du faisceau émis
L'antenne A est le siège d'un phénomène de diffraction. Dans une première étape
d'analyse,
elle sera modélisée par une ouverture plane rectangulaire de centre O, telle
que l'axe Oz lui
soit perpendiculaire : il est alors d'usage de dire que l'antenne pointe selon
l'axe Oz. Cette
ouverture est de largeur a suivant la direction Ox ( avec a >> k) et de très
grande dimension
suivant la direction Oy (figure 2).
On supposera que le champ élecüomagnétique, monochromatique, est identique (en
amplitude et en phase) en tout point de cette ouverture.
On suppose tout d'abord que le milieu ambiant est le vide : on connaît alors la
relation liant
fa la fréquence et ?. la longueur d'onde. On s'intéresse aux caractéristiques
de l'onde en tout
point de l'espace tel que 2 > O, et on se restreindra à l'étude du champ
électrique E.
D 1 -- Justifier comment le présent système se réduit en pratique à un problème
en deux
dimensions (décrit dans le plan Oxz).
Dans ce cadre bidimensionnel, on se propose de
déterminer le diagramme de rayonnement de
l'antenne qui caractérise l'énergie reçue dans le
plan Oxz. En se plaçant suffisamment loin de
l'antenne, cette caractérisation ne dépend que de
l'angle on, angle que fait la direction dans laquelle
on effectue l'analyse avec l'axe Oz.
Le principe proposé ici consiste à rechercher et à
déterminer les valeurs de cet angle qui
correspondent soit à des maxima locaux de
l'énergie reçue, soit à une annulation de l'énergie
reçue.
On commence par rechercher la première valeur
de ou, notée on et nommée « premier zéro » pour
laquelle aucune énergie n'est reçue.
E] 2 -- On considère tout d'abord deux sources
ponctuelles identiques situées sur l'antenne, l'une au centre O = (0,0,0) de
l'ouverture,
l'autre au point P = (x,0,0), et on analyse l'onde résultante, somme des ondes
émises par ces
deux sources. Donner l'expression du déphasage à l'infini dans la direction a
entre les deux
rayons issus de ces deux sources. En déduire l'amplitude complexe A(u) de l'onde
résultante dans la direction (1, puis son intensité I(a). Montrer que la valeur
de a la plus
proche de 0 annulant cette amplitude s'exprime comme ax = Arcsin[--â--) .
x
En considérant maintenant les deux sources élémentaires situées sur l'antenne
au point
2
le déphasage de toutes les paires de rayons issus des points P1 = (X ,0,0) et
P2 = [X --£,0,0) avec X EUR lÏO,%J .
P1 : (£,0,0) et au point P2 = (0,0,0), calculer cette valeur, que l'on notera
ou. Analyser
2
Rappeler le principe de Huygens-Fresnel.
Montrer que l'on peut remplacer la somme des contributions des sources
secondaires sur
l'ouverture par une association de paires de points que l'on précisera.
En déduire que la contribution totale de l'antenne dans la direction ou,
appelée « premier
zéro » de l'antenne, se réduit à une onde d'amplitude nulle.
La plus grande partie de l'énergie émise par l'antenne est reçue entre les
directions -Ot1 et
ou : il est d'usage d'appeler ce secteur angulaire le « lobe principal » de
l'antenne. Pour
justifier cette affirmation, on analyse à présent le comportement de l'antenne
pour des
directions supérieures à ou.
Cl 3 -- En adoptant la démarche de la question précédente et en l'appliquant à
deux sous
a
antennes identiques juxtaposées et de largeur -- , montrer que la seconde
valeur de l'angle
. 27\. . . , '
on annulant l'amplitude reçue vérifie 0c2 : Arcsm(----). La directlon az sera
appele le
a
« second zéro » de l'antenne. Entre les directions ou; et (12, l'amplitude
passe par un
extremum qu'il est d'usage d'appeler « premier lobe secondaire » : montrer
qu'une valeur
37»
raisonnable de la direction de cet extremum est BI = Arcsin(----). Pour
justifier ce choix,
2a
calculer la dimension d'une nouvelle antenne virtuelle telle que cette
direction [31 soit son
premier zéro. Comparer cette dimension avec celle de l'antenne initiale.
Montrer que tout se
passe comme si l'antenne initiale, de largeur a, pouvait se décomposer en deux
sous
_ 2a . .
antennes 5uxtaposées : l'une de largeur --5-- , dont la contnbutmn est nulle,
et l'autre de
a , . . . , . . ,, .
largeur 5-- dont on prec1sera la contrrbutmn. Proposer alors une borne
super1eure a l energ1e
émise dans la direction [31 en fonction de I(O), intensité reçue pour a=0.
Au lieu de mener des calculs analytiques complets (calcul des phases et des
amplitudes en
tout point du plan Oxz), on généralise la démarche précédente pour caractériser
l'intensité
reçue dans une direction ou quelconque.
Cl 4 ---- Montrer que si l'on découpe virtuellement l'antenne initiale en 2m
sous antennes
identiques juxtaposées, l'intensité reçue est nulle dans une direction ou...
que l'on
déterminera. Montrer de même que si l'on découpe l'antenne initiale en 2m+1 sous
antennes identiques juxtaposées, l'intensité reçue passe par un maximum local
dans une
- direction B... que l'on déterminera. Proposer alors une borne supérieure à
l'intensité reçue
dans la direction Bm en fonction de m et de I(0).
En déduire qu'il existe des directions B... telles que l'intensité reçue passe
par une valeur que
l'on pourra considérer comme un maximum local, et des directions ou... telles
que l'intensité
reçue soit nulle.
Donner l'allure de l'intensité reçue en fonction de ou. Montrer que le résultat
ainsi obtenu est
cohérent avec la formule utilisée par les radaristes
.(naa)2
8111 À
?»
Expliquer alors pourquoi il est légitime de raisonner uniquement sur le lobe
principal de
l'antenne.
On définit maintenant l'ouverture angulaire Au du faisceauémis par l'antenne
par l'angle
entre l'axe Oz et la direction choisie à l'intérieur du lobe principal telle
que l'intensité soit la
moitié de l'intensité maximale I(0). Donner une valeur approchée de Au. '
C] 5 -- En réalité, l'antenne a la forme d'un disque de diamètre a. Le faisceau
émis a alors
une symétrie de révolution par rapport à Oz et on admettra que l'ouverture
angulaire Aa a
?»
la même symétrie de révolution et s'exprime comme AOL = 0,61-- . Donner la
valeur
a
numérique de Au pour X=3 cm et a=4 m. En déduire la localisation des points
Q(x,y,R)
illuminés par l'antenne pour R=10 km.
On admettra, dans la suite du problème, que l'antenne A est circulaire de
diamètre a,
rayonne uniformément dans un cône de révolution de sommet O, d'axe Oz et de
largeur
%.
angulaire AOL = 0,61-- , et que la puissance rayonnée est nulle à l'extérieur
de ce cône. La
a
zone ainsi définie sera appelée « lobe d'antenne ». On admettra que la surface
interceptée à
une distance R par un lobe d'antenne de largeur angulaire Aa (Aae [O,n])
s'exprime comme
S(Aa) = 21cR2 (1 - cos(Aa)) = R2Q(Aa)
et on appellera la grandeur Q(Aa) l'angle solide d'ouverture Aa.
1.2 Puissance reçue
Lorsqu'un objet est illuminé par une onde électromagnétique, il peut
rétrodiffuser une partie
de l'énergie de cette onde. Les radaristes ne s'intéressent pas à la géométrie
exacte des
objets, mais uniquement à leur pouvoir de rétrodiffuser l'onde en direction de
l'antenne
émettrice. Pour cela, ils associent à chaque objet une cible idéale recevant
l'onde
élecüomagnétique de vecteur d'onde k comme si elle avait une surface s
perpendiculaire à k
et rétrodiffusant cette onde de manière omnidirectionnelle. On appelle alors s
la « surface
équivalente » de l'objet (pour les radaristes, il est d'usage de parler de SER:
Surface
Equivalente Radar). '
D 6 -- Connaissant la longueur d'onde X et le diamètre a de l'antenne A, quelle
est la valeur
de la surface S illuminée par le faisceau radar à la distance R '? Simplifier
l'expression
obtenue en supposant Aa suffisamment petit.
Cl 7 -- Soit un radar tel que la puissance qu'il rayonne à une distance d'un
mètre soit ÿemis.
Soit un objet détectable par le radar, situé à une distance R et de surface
équivalente s. En
assimilant le milieu de propagation au vide, quelle est, en fonction de R et de
ÿemis la
?
reçue
93
emis
puissance ÿoeçue reçue par cette cible? Calculer le rapport pour R=10 km et une
surface équivalente de la cible s= 100 m'.
On suppose que cette cible réémet totalement la puissance reçue et que cette
réémission
s'effectue de manière isotrope : la cible se comporte alors comme une antenne
de largeur
angulaire AOL = n.
En admettant que l'antenne A en réception a une surface équivalente égale à sa
surface,
quelle est, en fonction de ÿ'emis, R, s, À et a la puissance .9"' reçue par
l'antenne A ?
D 8 --- En tenant compte de l'expression de Au en fonction de k et de a,
établir l'«équation
du radar » suivante :
ÿ' _ K 3 a4
93 . 731%"
cm
où K est une constante que l'on déterminera.
En supposant que la puissance minimale détectable est ÿ' =10'9 W, calculer la
portée
théorique Rmax d'un radar de puissance ÿemis =50 kW, de fréquence f0=10 GHz (et
de
longueur d'onde dans le vide À=3 cm) et dont l'antenne a un diamètre a=4 m,
pour une cible
de surface équivalente s=100 m'. Quel(s) paramètre(s) peut--on modifier de
manière réaliste
pour augmenter la portée '?
En pratique, cette portée est beaucoup plus faible. Donner plusieurs raisons
pour expliquer
ce fait.
I.3 Étude des échos
Le radar météorologique étudié est ce
qu'on appelle un « radar à impulsions »,
c'est--à--dire un radar qui émet
régulièrement des impulsions telles
qu'elles ont été décrites précédemment
(signal monochromatique émis sur une
durée 't courte). Son principe d'émiSsion
peut être déduit du chronogramme
d'émission (figure 3) et on décrira son
fonctionnement à l'aide des paramètres
suivants:
0 1: la durée d'une impulsion
. fR = 1/ T R la fréquence de répétition
des impulsions, avec T R >> 12
On prendra dans la suite de ce problème
les valeurs suivantes : r=2 us, fi;= 1 kHz
Figure 3 : chronogramme des émissions (puissance
émise par le Radar en fonction du temps, PC
représente la « puissance crête »)
E] 9 ---- On suppose qu'une seule cible est
présente dans le lobe d'antenne.
Comment peut--on connaître la distance R du radar à la cible ? Expliciter le
principe en
établissant le chronogramme de réception et en y superposant le chronogramme
d'émission.
Montrer que si T R est trop faible, il peut y avoir ambiguïté sur la mesure de
la distance R.
Comment faut-il choisir la valeur de la fréquence de répétition fR pour lever
cette
ambiguïté? Effectuer les applications numériques en prenant pour R la portée
théorique
maximale Rmax calculée à la question 8. La valeur numérique de la fréquence de
répétition
semble--t--elle judicieusement choisie '?
On s'intéresse maintenant à la résolution spatiale du radar dans la direction
d'émission-
réception (résolution dite « radiale »), ainsi qu'à la résolution selon l'angle
d'émission
(résolution dite « azimutale »).
Cl 10 -- On considère d'abord deux cibles immobiles situées sur l'axe
d'émission--réception
et séparées dans l'espace d'une distance AR. Connaissant la durée du signal "C,
proposer un
critère pour déterminer la plus petite valeur de AR telle que l'on on puisse
observer
l'existence de deux cibles distinctes sur le signal reçu. On appellera AR la
résolution axiale.
E] 11 -- On considère ensuite deux cibles immobiles dans le plan Oxz, à la même
distance R
du Radar et séparées d'un angle d'azimut w (q; est un angle de rotation autour
de l'axe Oy).
Pour mesurer un azimut, il est possible de faire tourner l'antenne autour de
l'axe Oy.
Connaissant l'ouverture angulaire du faisceau radar Aa (telle qu'elle a été
définie àla
question 5 ), et sachant que l'on a fait l'hypothèse qu'il n'y a pas d'énergie
émise en dehors
du lobe d'antenne, proposer un critère pour déterminer quelle est la plus
petite valeur de
l'angle w telle que, en faisant tourner l'antenne de cet angle w, on puisse
observer
l'existence de deux cibles distinctes '? On appellera \p la résolution
azimutale.
CI 12 -- Quel est le volume dans lequel deux cibles ne sont pas séparables '?
On fera une
application numérique pour R = 1 km et R = 10 km dans le cas de l'antenne de la
question
8. lllustrer les différences entre résolution azimutale et résolution radiale.
Ce volume est
adapté à des analyses de formations nuageuses '?
I.4 Cible mobile et effet Doppler
Lorsque la cible est mobile, la fréquence f, de l'onde réfléchie par la cible
mobile est
différente de la fréquence fo de l'onde sinuso'1'dale émise par l'antenne. On
se limite au
déplacement radial de la cible avec une vitesse v (de valeur très inférieure à
celle de la
célérité c de la lumière). _
Cl 13 ---- Déterminer l'intervalle de temps séparant l'instant d'arrivée, sur
la cible en
mouvement, de deux crêtes successives d'une sinusoïde de fréquence fo émise par
l'antenne
et en déduire f0', fréquence de la sinuso'1'de reçue par la cible. '
On suppose que la cible (en mouvement) émette une sinuso'1'de de fréquence f0'.
Déterminer
l'intervalle de temps séparant l'instant d'arrivée sur l'antenne de deux crêtes
successives de
cette sinusoïde de fréquence f0' émise par la cible et en déduire f, fréquence
de la sinusoïde '
reçue par l'antenne.
En déduire l'expression de la fréquence f, en fonction de fo, v et 0. Montrer
qu'au premier
ordre on obtient la relation : _
2v
f r = (l _ Î)f0
Effectuer l'application numérique en prenant v = 20 ms"1 , c = 3.108 m.s'1 et
fo = 10 GHz.
On notera fD la différence entre fréquence émise et fréquence reçue : cette
différence
s'appelle le décalage Doppler. Cette valeur semble--t--elle aisée à analyser ?
FIN DE LA PREMIERE PARTIE
PARTIE II : Trajet du faisceau électromagnétique
On s'intéresse au trajet l'onde émise par le
radar. On sait que, dans le cas d'une
atmosphère homogène, le trajet est
rectiligne. Or l'atmosphère terrestre n'est
pas homogène et ses caractéristiques
(température, pression et donc indice de
réfraction) varient localement. Dans un
premier temps on néglige la rotondité de la
Terre, et on suppose que l'indice ne dépend
que de l'altitude. On verra dans un
deuxième temps qu'il n'est pas possible de
négliger la rotondité de la Terre.
Ü14 ---- On considère des ondes émises par
une antenne définissant l'origine O, placée
sur le sol et pointant selon une direction
faisant un angle 6 avec l'horizontale,
définie par l'axe OZ, la verticale étant
définie par l'axe OY (figure 4). L'altitude
Figure 4 : Géométrie d'un radar météorologique.
L'antenne est placée à une certaine hauteur du sol .
L'origine des altitudes sera néanmoins l'antenne.
H est comptée à partir de 0 sur l'axe OY. On modélise l'atmosphère par M
couches de
même épaisseur h, telles que la couche comprise entre les altitudes (q-1).h et
q.h soit indicée
par q (avec qe [1,M) et que l'indice de réfraction de la couche q vaille nq
(figure 5).
Montrer que la trajectoire est plane et déterminer, pour une couche p, la
relation que vérifie
l'angle Gp, défini par la direction de l'onde avec l'horizontale dans la couche
p, en fonction
des indices de réfraction nq, qe [1,p] et de l'angle Elf--' 6. Interpréter la
simplicité du résultat.
Ü lS--Pour modéliser un milieu
dans lequel l'indice de réfraction
varie continûment, on considère des
couches infiniment minces,
d'épaisseur dH. En supposant
que dans les couches basses de
l'atmosphère, l'indice varie suivant
la loi:
n(H) : 1 + 0,289 10--3 exp(--O,l36 H)
où l'altitude H est exprimée en km,
calculer l'angle GH que fait le rayon
par rapport à l'horizontale quand ce
rayon atteint l'altitude H = 10 km,
dans le cas d'une antenne pointant
selon une direction 9=10°. Ecrire
les relations donnant l'expression
de l'abscisse Z du rayon en fonction
de H (on ne cherchera pas à
résoudre le système obtenu).
CI 16 -- On prend maintenant en compte la rotondité de la Terre, qui sera
supposée
parfaitement sphérique, de rayon RF64OO km (l'origine O placée sur l'antenne
est à altitude
nulle). Les couches étudiées précédemment dans la question 14 sont alors
concentriques.
Pour traiter la réfraction entre deux couches, il suffit de remplacer la loi de
la réfraction de ,
Descartes par la loi de Bouguer :
nq rq sm(zq)= rzq+1 rq+l sln(zq+l)
où rq et n... sont respectivement les rayons des
sphères d'indice q et q+ 1, où nq et m... sont les indices
de réfraction des couches q et q+1, et où iq et 1}... sont
les angles réfractés (figure 6).
Etablir la loi de Bouguer à partir de la loi de
Descartes.
Calculer dans ce cadre l'angle 9'H que fait le rayon
par rapport à l'horizontale locale de l'antenne, quand
ce rayon atteint l'altitude H = 10 km dans le cas d'une
antenne pointant dans une direction 9=10° et d'un
indice variant en fonction de l'altitude suivant la loi
exponentielle donnée à la question 15. En comparant
avec le résultat de la question 15, analyser les effets
Figure 6 : stratification de l'atmosphère
terrestre (cas simplifié à 2 couches)
de la rotondité de la Terre.
Un calcul plus poussé donne, par un développement au premier ordre, la distance
au sol ZH
entre le radar et un observateur au sol placé à la verticale du point où l'onde
radar atteint
une altitude donnée H :
ZH
_ H _ 1 (n H
Que se passerait-il si l'indice vérifiait la relation ---- + --- = O '?
Expliquer
"(O) RT
pourquoi on parle parfois de « radar transh0rizon ».
FIN DE LA SECONDE PARTIE
PARTIE III : Détection de formations pluvieuses
Pour étudier les formations nuageuses, diverses applications de
radarmétéorologie peuvent
être utilisées selon le type de « météores » rencontrés : brouillard, nuage de
pluie, nuage de
glace, Dans ce problème, seule sera étudiée l'application du radar à l'étude de
nuages
composés de gouttes d'eau que l'on supposera sphériques et de même rayon. On
supposera
que la fréquence de ce Radar est 13 = 10 GHz. On ne tiendra pas compte
d'éventuels
phénomènes de diffiision multiple et on supposera que la présence des gouttes
d'eau n'a
aucune influence sur la vitesse de propagation de l'onde.
III.] Précipitation pluvieuse
On étudie le mouvement vertical de la pluie, qui, dans ce problème, est
composée de
petites gouttes d'eau (de masse volumique po =lO3 kg.m'3 ) que l'on supposera
sphériques et
de rayon b inférieur à 40 pm (c'est en fait un brouillard). On considérera que
la force
gravitationnelle ne varie pas avec l'altitude, que l'accélération de la
pesanteur g est égale à
9,81 m.s'2 et que l'on peut négliger la rotation de la Terre. L'atmosphère sera
supposée
homogène de masse volumique p,,= 1,293 kg.m'3, de viscosité constanten= 2.104
Pa.s . On
admettra que les gouttes de pluie qui ont un rayon inférieur à 40 mn ont un
nombre de
Reynolds inférieur à 1, ainsi qu'un coefficient de traînée Cx supérieur à 1.
Cl 17 -- L'écoulement de la pluie est-il turbulent ou laminaire '? Pourquoi
peut--on décrire la
force de traînée par l'expression F=67mv '? Ecrire alors l'équation
fondamentale de la
dynamique pour une goutte de pluie (on néglige toute interaction entre gouttes)
et montrer
que l'on peut négliger la poussée d'Archimède. Calculer alors la vitesse limite
des gouttes
d'eau et vérifier que l'hypothèse sur la nature de l'écoulement de la pluie est
correcte.
' Tracer la courbe donnant la vitesse en fonction du rayon des gouttes de pluie
(on prendra
b < 40 um). D 18 -- On utilise une grandeur très largement utilisée en météorologie : l'« intensité de la pluie » Q, qui est définie comme la hauteur d'eau en millimètres qui tombe en une heure (la mesure s'effectue en général avec un simple pluviomètoe). Proposer une expression reliant N, le nombre de gouttes d'eau par unité de volume, à Q, l'intensité de la pluie, dans le cas où toutes les gouttes d'eau ont le même rayon b et la même vitesse v. III.2 Absorption et diffusion par la pluie On considère un champ électrique E, harmonique de fréquence fo, d'amplitude EO, que l'on assimilera dans ces questions à une onde plane polarisée rectilignement selon l'horizontale. Les gouttes d'eau sont assimilées à des sphères de rayon b, que l'on supposera immobiles dans les questions suivantes. Sous l'action de ce champ, une goutte d'eau acquiert un moment dipolaire p : a --l 8 + 2 où 80 représente la permittivité du vide, ets représente la permittivité relative de l'eau, que l'on supposera constante aux fréquences étudiées ici. CI 19 -- A quelle condition sur le rayon de la sphère et sur la fréquence du Radar peut--on considérer le champ de l'onde uniforme dans le volume de la goutte ? Cette condition est-- elle vérifiée ici ? On supposera dans la suite du problème que l'onde est effectivement uniforme dans une goutte de pluie. Pour calculer la puissance absorbée par la goutte d'eau, on introduit une permittivité diélectrique complexe e = s' + ia". Calculer la puissance cédée par le champ élecüomagnétique à une goutte d'eau en admettant que la densité de courant volumique Ôp correspondant à une goutte de pluie s'exprime comme j = -- . Si l'on connaît le nombre N ôt de gouttes d'eau par unité de volume, calculer, en fonction de N, la puissance cédée par le champ élecüomagnétique aux gouttes d'eau par unité de volume. Etablir 9" la valeur moyenne temporelle de cette grandeur et vérifier la relation de proportionnalité suivante : ÿ'oeNb6 fo- b3 p = ps E avec ps = 411280 Cl 20 -- Calculer le vecteur de Poynting du champ incident dans le vide, puis ÿ0 la moyenne temporelle de la puissance élecüomagnétique dans le vide. On définit alors aa la section efficace équivalente d'absorption, comme la surface telle que la moyenne temporelle de la puissance élecüomagnétique transportée dans le vide à travers cette surface soit égale à 9". Calculer cette section efficace par unité de volume. Comparer avec la surface qu'occuperaient les N gouttes d'eau. Commentez le résultat. Qu'observe--t--on donc lorsque les gouttes d'eau grossissent '? Cl 21 -- Donner l'expression des variations de la puissance électromagnétique en fonction de l'épaisseur z traversée lors de sa propagation dans un nuage contenant N gouttes d'eau de rayon b par unité de volume. On exprimera cette variation en fonction de la puissance incidente9% à l'entrée du nuage, de la distance parcourue z, de la quantité N et de la section efficace d'absorption aa. Comparer l'expression obtenue avec la loi de Beer--Lambert . . , . JO . . . . utlllsee en spectroscop1e : ln---- = 'YK, ou K est la concentratmn du m1]1eu absorbant, y une .] constante caractéristique du dispositif et .] l'intensité lumineuse. Placée dans ce champ électromagnétique, la goutte d'eau se comporte comme un dipôle oscillant situé en un point P et rayonne une onde élecüomagnétique de même fréquence fo. On admettra qu'en un point M situé à une distance R très grande vis--à--vis de la longueur d'onde À, le champ électrique créé par ce dipôle s'exprime comme : Ed : MO sm 9 (27'f0)2P(Î " 5) ûe 47tR c l'angle 0 étant celui formé par la direction du moment dipolaire p et le vecteur PM, ü9 étant le vecteur unitaire orthogonal à PM parallèle au sol, .... étant la splitéabilité du vide. CI 22 -- Caractériser l'onde rayonnée par une goutte d'eau. Retrouver alors l'expression du champ magnétique Bd : _ sin0 R . B.="° (z...)æ(:-- ).... 41tR c ? ûq) étant un vecteur unitaire orthogonal à PM et à ûe . Calculer le vecteur de Poynting associé au point M. Montrer que la puissance diffusée dans 2 4 2 ' "OPS (27Çfb) EO 12nc indépendant de R ? Peut--on exprimer cet effet diffusif par une surface équivalente od appelée section efficace de diffusion ? tout l'espace vaut . Comment expliquez--vous que ce résultat soit D 23 -- On va considérer une pluie d'intensité Q=1 mm/h et une onde hertzienne de fréquence 10 GHz. On' a alors pour les gouttes de pluie a'=29 et e"=58. Comparer les absorptions et les diffusions dues d'une part à une pluie telle que le rayon des gouttes de pluie soit b1=30 nm et, d'autre part, à une pluie telle que le rayon des gouttes de pluie soit b2=3 um. Cl 24 -- On considère une formation nuageuse (par exemple un cumulonimbus) de type cylindrique, d'axe vertical et de rayon r=1 km : on supposera que le radar (dont les caractéristiques sont celles du radar de la première partie), positionné à une vingtaine de kilomètres, ne l'illumine que sur une tranche d'épaisseur 100 m et située à une altitude de 3500 m. On admet que toutes les gouttes ont le même rayon b, et on rappelle que N est le nombre de gouttes par unité de volume. Quelle proportion de la puissance radar est interceptée par un volume unité de gouttes illuminé par l'onde élecüomagnétique ? Quelle est la proportion de la puissance radar rétrodiffusée par la pluie et interceptée par l'antenne du radar '? ' Dans le cas de cette formation nuageuse, quelles informations concrètes intéressant les météorologues (Q, b, r, N, ...) peut-on alors déduire de la mesure de la puissance reçue '? FIN DE LA TROISIEME PARTIE PARTIE IV : Détermination de la vitesse de la cible On considère maintenant que les gouttes de pluie ont une vitesse v constante orientée selon l'axe vertical OY. L'onde émise par l'antenne est un signal sinusoïdal se(t) de fréquence fg . L'antenne radar est pointé avec un angle 0 (voir figure 4) et on supposera dans cette partie que les gouttes de pluie analysées sont dans le lobe d'antenne du Radar. CI 25 -- En utilisant les résultats de la question 13, calculer le décalage Doppler que l'on peut observer sur le signal reçu s,(t) en supposant que la vitesse des gouttes est de 0,1 m.s'l. Cl 26 -- On effectue le "tri" des vitesses v en envoyant le signal précédent dans un ensemble de L filtres passe--bande [F I,. . .F L], dans lequel chaque filtre a une largeur de bande 6 et est centré sur la fréquence fi;+(p--l) 6. (avec pe[l, L]) Quelle doit être la largeur de bande 5 pour estimer la vitesse de la question 25 avec 20% d'erreur ? Si, de surcroît, ce même système doit pouvoir mesurer des vitesses des gouttes jusqu'à 4 ms", combien doit--il y avoir de bandes ? Ces valeurs sont--elles réalistes '? FIN DE LA QUATRIEME PARTIE PARTIE V : Radarmétéorologie Cl 27 -- Au vu des divers volets de ce problème, pensez vous qu'il soit possible de connaître à 10 km de distance toutes les caractéristiques d'une formation pluvieuse (intensité de la pluie, rayon des gouttes d'eau, vitesse des gouttes d'eau,...) et son évolution spatiale dans les minutes qui vont suivre '? Préciser dans votre analyse quels sont les points essentiels, omis dans ce problème, qu'il faudrait approfondir pour construire effectivement un système de radarmétéorologîe. FIN DE LA CINQUIEME PARTIE FIN DE L'ÉPREUVE & ..... > : QR©I ...... ....-- =o...âoeää.... .æa 8Ë o...... 088 «... oËomu
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... ou: ...Ëa 02--0on .: ao...üoe=v & oæoeæ