ECOLE POLYTECHNIQUE ECOLES NORMALES SUPERIEURES
ECOLE SUPERIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES
CONCOURS D'ADMISSION 2015
FILIERE PC
COMPOSITION DE PHYSIQUE B (XEULC)
(Duree : 4 heures)
L'utilisation des calculatrices n'est pas autorisee pour cette epreuve.
On se contentera, pour les applications numeriques, d'un seul chiffre
significatif.
Les deux problemes sont independants.
I. Trajectoire d'un volant de badminton
Le badminton est un sport dans lequel les joueurs frappent un projectile,
appele volant, a
l'aide d'une raquette. Le but de ce probleme est de proposer une modelisation
simplifiee de
la trajectoire du volant sous l'effet conjugue de la pesanteur et de la
resistance de l'air, et de
confronter le modele aux resultats d'une experience. On negligera la poussee
d'Archimede dans
tout le probleme.
On neglige dans un premier temps la force de freinage exercee par l'air.
I.1 On lance depuis le sol le volant de masse m avec une vitesse initiale U0 ,
dans une direction
faisant un angle 0 avec le plan du sol, suppose horizontal. Quelle est la
nature de la trajectoire ?
Dessiner son allure. Determiner la portee L0 (distance horizontale a laquelle
le volant retombe
sur le sol) en fonction de U0 , de 0 , et de l'acceleration de la pesanteur g.
I.2 Validez dimensionnellement l'expression de L0 obtenue et verifiez-la sur
des cas limites
simples que vous choisirez.
I.3 La vitesse initiale etant fixee, quel angle 0 permet d'envoyer le volant le
plus loin possible ?
On tient maintenant compte du freinage de l'air, modelise en assimilant le
volant a une
sphere solide en mouvement dans un fluide newtonien. On ecrit la force de
freinage sous la
~ , ou U
~ est la vitesse du volant et U sa norme, la masse volumique de
forme F~ = - 21 SCx U U
l'air, S la surface de reference du volant, et Cx le coefficient de trainee.
I.4 Determiner la dimension de Cx . Tracer l'allure de sa variation en fonction
du nombre de
Reynolds, et indiquer les regimes ou l'ecoulement est laminaire ou turbulent.
I.5 La viscosite cinematique de l'air est = 1.5 × 10-5 m2 ·s-1 et la taille
caracteristique d'un
volant de badminton est L 6 × 10-2 m. Des valeurs de la vitesse sont indiquees
sur la
chronophotographie de la figure 1. Estimer les valeurs correspondantes du
nombre de Reynolds.
A quel regime d'ecoulement correspond-il ?
1
1.6 Ecrire l'équation du mouvement du volant. Montrer qu'elle admet une
solution particulière,
correspondant a un mouvement rectiligne uniforme dont on exprimera la vitesse,
notée Uoe, en
fonction des paramètres du problème.
1.7 Récrire l'équation du mouvement en faisant notamment apparaître le rapport
Ü/Uoe.
1.8 À quelle condition sur U peut--on négliger la pesanteur ? On suppose dans
toute la suite du
problème que cette condition est initialement vérifiée. Dans ce cas, quelle est
la nature de la
trajectoire ? Intégrer l'équation du mouvement pour obtenir U en fonction du
temps.
1.9 En utilisant cette expression, déterminer et calculer le temps t1/2 pour
lequel la vitesse est
égale a la moitié de la vitesse initiale. Repérer le point correspondant sur la
chronophotographie
de la figure 1. Vérifier, par une mesure que l'on expliquera, que la vitesse en
ce point est bien
approximativement la moitié de la vitesse initiale.
1.10 Toujours dans le cadre de ey
l'approximation de la question l--.'3x _ -.
1.8, déterminer l'expression don-- . .
nant la distance horizontale sc(t) , '
parcourue au temps t. - .
1.11 Obtenir $ en fonction de U. 3.
1.12 On suppose que l'approxi--
mation de la question 1.8 cesse |
d'être valable lorsque la com--
posante verticale de la force
de freinage est égale au poids. ,
Quelle est l'expression de U a cet '--
instant ? En déduire la distance % : gm
horizontale parcourue L. F1gure 1: P0s1t10ns success1ves d un volant de
badminton allant de
la gauche vers la droite, enregistrées toutes les 50 ms. Le premier
On mo délise la trajectoire du point, repéré par le chiffre 0, correspond au
lancer a t : 0.
volant en distinguant trois régimes successifs : (1) le régime que l'on vient
d'étudier, durant lequel
l'accélération de la pesanteur est négligeable ; (2) un régime intermédiaire ;
(3) un régime limite
durant lequel l'accélération du volant est négligeable.
1.13 Localiser sur la chronophotographie le régime limite ainsi défini, en
justifiant précisément
votre réponse.
1.14 Une approximation de la trajectoire consiste a oublier la partie
correspondant au régime
intermédiaire. Dessiner la trajectoire obtenue dans cette approximation.
1.15 Donner l'expression littérale de la portée du tir dans cette
approximation. Comment se
compare--t--elle a la portée en l'absence de freinage, déterminée a la question
1.1 ?
1.16 Estimer numériquement la portée du tir. On donne ln8 3 2, cos 00 3 0,6,
sin 00 3 0,8.
Comparer le résultat avec la valeur indiquée sur la chronophotographie.
1.17 Durant le régime intermédiaire, tous les termes de l'équation du mouvement
sont du même
ordre de grandeur. En deduire, par un argument dimensionnel, une expression
litterale de
l'ordre de grandeur de la distance parcourue lors du regime intermediaire. Dans
quelle limite
l'approximation faite a la question I.14 est-elle justifiee ?
I.18 Comment faudrait-il modifier les parametres de l'experience pour que la
trajectoire corresponde plus precisement a celle obtenue a la question I.14 ?
On discutera suivant la vitesse
initiale et la nature du projectile. La convergence vers cette solution limite
est-elle plutot rapide,
ou lente ?
I.19 Donner les expressions litterales des temps de montee et de descente du
volant. Estimer,
par un argument dimensionnel, l'ordre de grandeur litteral de la duree du
regime intermediaire.
Comparer les durees de ces trois regimes dans la limite ou l'approximation de
la question I.14
s'applique.
II. Mesure de la masse du photon
La theorie actuelle de l'electromagnetisme est constituee par les equations de
Maxwell, qui
sont compatibles avec toutes les experiences realisees. On ne peut neanmoins
exclure la possibilite que des experiences plus precises mettent un jour cette
theorie en defaut, auquel cas il
faudrait la modifier. Le but de ce probleme est de proposer une modification
des equations de
Maxwell, et de confronter cette nouvelle theorie a deux experiences.
A. Modification des equations de Maxwell
II.1 On suppose que le champ electrique dans le vide satisfait a l'equation
~-
E
~
1 2E
~
= µ2 E,
c2 t2
(1)
ou µ > 0. Etablir la relation de dispersion correspondant a cette equation.
Dans quelle limite
retrouve-t-on la relation de dispersion usuelle des equations de Maxwell ?
II.2 Exprimer la vitesse de groupe vg en fonction de k, µ et c. On suppose que
µ est petit par
rapport a une quantite que l'on precisera. Exprimer alors la difference c - vg
au moyen d'un
developpement limite, a l'ordre dominant en µ.
~ uniforme. Montrer qu'il oscille alors a une pulsation dont on donnera
II.3 Soit un champ E
l'expression. Deduire de la relation de Planck-Einstein l'energie E d'un photon
correspondant a
cette pulsation. Par ailleurs, la relation d'Einstein E = mc2 permet d'associer
au photon une
masse m dont on donnera l'expression.
B. Mesure astrophysique
Un pulsar est un astre tournant tres rapidement sur lui-meme (avec une periode
souvent
inferieure a la seconde) et emettant un fort rayonnement electromagnetique dans
un cone etroit
centre autour de son axe magnetique, qui est distinct de son axe de rotation.
On observe ainsi
sur Terre un signal lumineux sous forme d'impulsions periodiques en provenance
de cet astre,
d'ou le nom de "pulsar".
3
II.4 On enregistre ce signal separement dans deux domaines de longueur d'onde
differents, en
fonction du temps. Expliquer sans calcul comment se traduirait, sur ces
mesures, une petite
dispersion de la lumiere en fonction de la longueur d'onde.
II.5 On note t la resolution temporelle de l'appareil enregistreur, et v la
valeur absolue de la
variation de la vitesse de groupe due a la dispersion. Exprimer l'incertitude
sur la mesure de la
dispersion relative, v/c, en fonction de t et de la distance L du pulsar.
II.6 Des observations des lumieres bleue et rouge en provenance du pulsar de la
nebuleuse du
Crabe n'ont pas permis de deceler de dispersion. Calculer numeriquement la
borne superieure
sur v/c.
Donnees numeriques : L = 6 × 1019 m, t = 2 × 10-5 s.
II.7 En deduire un ordre de grandeur de la borne superieure sur µ, puis sur la
masse du photon.
On donne la constante de Planck reduite h 10-34 J · s.
II.8 Quel est l'interet, pour cette analyse, d'avoir recours a des objets
astrophysiques ? Quel
domaine de longueur d'onde faudrait-il observer pour ameliorer la borne
superieure obtenue ?
C. Une experience d'electrostatique
II.9 On se place, dans toute cette partie, dans le cadre de l'electrostatique.
On admet que
l'equation de Maxwell-Gauss est modifiee comme suit :
~ =
div E
- µ2 V,
0
(2)
ou V designe le potentiel electrostatique. Verifier que cette equation est
compatible avec
l'equation (1) dans des conditions que l'on precisera.
II.10 Une sphere metallique creuse parfaitement conductrice, de rayon R, est
mise a un potentiel
constant V0 . On suppose l'interieur de la sphere vide de charges. On suppose
tout d'abord µ = 0.
~ puis le potentiel V a l'interieur de la sphere.
Determiner le champ E
~ et le
II.11 On cherche a determiner comment une valeur non nulle de µ modifie le
champ E
potentiel V . Justifier que l'on puisse faire a l'interieur de la sphere, si µ
est suffisamment petit,
~
l'approximation V V0 dans le membre de droite de l'equation (2). En deduire le
champ E
puis le potentiel V a l'interieur de la sphere.
II.12 Preciser le domaine de validite de l'approximation faite a la question
precedente, sous
forme d'une condition sur µ.
II.13 On essaie de deceler une valeur non nulle de µ en mesurant precisement la
difference de
potentiel entre deux points a l'interieur de la sphere. Pensez-vous possible,
grace a une telle
experience, de reduire la borne superieure obtenue a la question II.7 ?
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