CONCOURS ENSAM - ESTP - EUCLIDE - ARCHIMEDE
Epreuve de Physique - Chimie PSI
durée 4 heures
Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur
d'énoncé, d'une part il le signale au chef de salle, d'autre part il le
signalesur sa
copie et poursuit sa composition en indiquant les raisons des initiatives qu'il
est
amené à prendre.
L'usage de la calculatrice est autorisé
Ce problème illustre le fonctionnement d'une cellule à effet Peltier et comporte
deux volets indépendants : le fonctionnement de la cellule et sa régulation en
température
(première partie), l'épitaxie des alliages Si...Gex sur silicium, matériaux
constitutifs de la
cellule Peltier (seconde partie).
Remarques préliminaires importantes : il est rappelé aux candidat(e)s que :
> les explications des phénomènes étudiés interviennent dans la notation au
même titre que
les calculs ; les résultats exprimés sans unité ne seront pas comptabilisés.
> dans tous les calculs, les gaz sont assimilés à des gaz parfaits (leurs
pressions partielles
sont notées en caractères italiques). Seront utilisés les indices suivants :
(s) pour un solide
et (g) pour un gaz. On notera En, le logarithme népérien et log, le logarithme
décimal.-
» les schémas relatifs à la cellule Peltier et les données numériques relatives
à I'épitaxie sont
rassemblés à la fin du problème.
Les systèmes de refroidissement classiques ont un rendement limité et
fonctionnent avec
des fluides frigorifiques comme les hydrochlorof|uorocarbures ou les
hydrof|uorocarbures qui
contribuent au réchauffement climatique et à la destruction de la couche
d'ozone. Parmi les
dispositifs réfrigérants alternatifs recherchés, une technique datant des
années 1960 et basée sur
un effet thermoélectrique présente bien des avantages en dehors de son aspect
écologique.
Tournez la page S.V.P.
2
La Cellule à Effet Peltier (CEP) ou module Peltier (figure 1) est un assemblage
d'éléments semi--conducteurs placés entre deux semelles électriquement
iso/antes, mais
conductrices de la chaleur. Dès lors qu'un courant électrique continu traverse
un tel montage, il
apparaît une "face froide" qui absorbe de la chaleur et une "face chaude" qui
dégage de la
chaleur. La CEP est donc une pompe a chaleur qui prend de l'énergie thermique à
une source
froide pour la restituer à une source chaude. Elle est entièrement statique car
elle ne possède ni
piéce métallique en mouvement (en dehors d'un ventilateur), ni fluide
réfrigérant (il est remplacé
ici par le courant électrique et ce sont les électrons qui jouent le rôle du
fluide frigorifique). C'est le
procédé de réfrigération le plus compact, sa petite taille (8,8 mm >< 8,8 mm >< 2,8 mm) permet un refroidissement très localisé qui ne perturbe pas le reste du système. Ce micro réfrigérateur et l'état solide a de nombreux domaines d'application et trouve son utilité partout où l'emploi de pompes à chaleur thermodynamiques pose des problèmes d'encombrement, de fiabilité ou de coût pour des applications de faible puissance. PREMIERE PARTIE: CELLULE A EFFET PELTIER AI L'EFFET PELTIER > L'étude qui va suivre s'effectue à une dimension suivant l'axe Ox et en
régime permanent.
Les paramètres utilisés pour décrire les systèmes sont donc indépendants du
temps et ne
dépendent que du paramètre d'espace x. Les conductivités thermique  et
électrique 0 sont
supposées indépendantes dela température et uniformes dans le conducteur.
Dans un conducteur cylindrique (??/° ), homogène, d'axe Ox, de section 8, de
longueur 6,
les inhomogénéités de température et de potentiel électrique induisent les
vecteurs densités
volumiques de courant électrique Jél et de courant (ou flux) thermique J....
1. Conductivité électrique isotherme
Le conducteur, à la température uniforme T, est limité à ses extrémités par
deux sections
droites portées aux potentials électriques V1 (en x = O) et V2 (en x = EUR)
avec V1 > V2. Il est
parcouru dans la direction de l'axe Ox par un courant électrique continu
d'intensité / uniformément
répartie sur la section 8 (figure 2).
A1. Ecrire la loi d'Ohm sous sa forme locale. Démontrer que la résistance
électrique RC du
cylindre, comprise entre x = 0 et x = t', peut s'écrire, en fonction de sa
conductivité
électrique 6, de EUR et de 8, sous la forme :
R = --------------- .
C o 8
2. Conduction thermique en présence de courant électrique
Le conducteur est en contact a ses extrémités avec deux sources idéales de
chaleur : d'un
côté, une source chaude de température TC (en x = O) et de l'autre une source
froide de
température T.: (en x = EUR ). Sa surface latérale est parfaitement calorifugée
(figure 3).
A2*a. Rappeler la loi de Fourier. Déduire de l'analogie électrocinétique
l'expression de la
conductance thermique G...( %" ) du cylindre en fonction de k, t et S.
3
A2*b. En appliquant le premier principe de la thermodynamique à une tranche
élémentaire du
conducteur comprise entre x et x + dx (figure 3), établir l'équation
différentielle vérifiée par
la température T(x) au sein du conducteur :
A2*c. La solution de cette équation s'écrit T(x) = A x2 + B x + C. Déterminer
A, B et C en fonction
de TC, TF, 7\., 8, EUR , RC et |. La répartition de la température dans le
conducteur dépend-elle
du sens du courant | ?
A2*d. Exprimer la puissance thermique P (x) transportée à travers la section 8
du conducteur à
l'abscisse x et dans le sens des x positifs. En déduire les puissances
thermiques
algébriques PC et PF respectivement reçues par la source chaude et par la
source froide,
en fonction de la conductance thermique G...( %) du cylindre, de sa résistance
électrique RC
et en faisant apparaître deux termes dont l'un est proportionnel à l2 et
l'autre à l'écart de
température (TC - T.:). Que représentent--ils ? Calculer PC + PF et commenter
le résultat.
3. Les effets thermoélectriques
Ces phénomènes résultent du couplage entre la conduction thermique et la
conduction
électrique, qui sont simultanément présents dans les milieux conducteurs,
métaux ou semi--
conducteurs. Trois effets ont été établis expérimenta/ement : l'effet Seebeck
(1821), l'effet Peltier
(1834) et l'effet Thomson (184 7). Nous n'évoquerons que l'effet Peltier dans
ce texte.
> Effet PELTIER : c'est l'effet thermique, autre que l'effet Jou/e, qui résulte
du passage d'un
courant électrique à travers la jonction J (ou interface) entre deux
conducteurs A et B
différents et à la même température T.
Deux conducteurs (ou semi--conducteurs) différents A et B, de pouvoirs
thermoélectriques
(ou coefficients Seebeck) respectifs 8A et 85 sont associés dans la
configuration A -- B - A - B. .. et
joints en J1, J2, J3,... (figure 4). L'association est parcourue par un courant
électrique continu
d'intensité I et maintenue àla température uniforme T par contact avec une
source de chaleur.
> La puissance thermique P ..., pe. (J1, A _» B) due à l'effet Peltier est
reçue par la [onction
orientée A ----> B et prélevée au corps extérieur (12 en contact avec elle.
Elle s'exprime de la
façon suivante :
Pth,pei(J1, A --> 5) : (SA-SB) T | : SAB T |.
> Le pouvoir thermoélectrique SAB = SA -85 du couple de conducteurs (ou semi--
conducteurs) A --+ B est positif et supposé constant, il ne dépend que de la
nature de A et
de B.
A3 En déduire la puissance thermique P..., pg. (J2, B ----> A) reçue par la
jonction suivante B -> A
et prélevée au corps extérieur (2) en contact avec elle. A partir des signes
des puissances
calorifiques, conclure quant aux effets de refroidissement et de réchauffement
des
jonctions J1 et J2 sur les corps extérieurs placés à leur contact.
Qu'advient-il en cas
d'inversion du sens du courant '?
BI LE RÉFRIGÉRATEUR THERMOÉLECTRIQUE
Le "motif élémentaire" de la CEP est un couple thermoélectrique ou pavé (figure
5)
constitué de deux thermo éléments semi--conducteurs cylindriques de géométries
identiques,
asymétriques de types N et P, connectés thermiquement en parallèle et
électriquement en série
par l'intermédiaire d'un pont de cuivre constituant une soudure métallique M.
Tournez la page S.V.P.
4
Le semi--conducteur de type P a une résistance électrique Rp, une conductance
thermique
G... (p), un coefficient Seebeck Sp, le semi--conducteur de type N admet R...,
G... ...) et eN, avec W =
eN - Sp > O. Le métal M, de coefficient SM, a des résistances électrigue et
thermique
négligeables.
Dans le sens du courant I alimentant le montage, les deux jonctions successives
N ---> M et
M -> P sont en contact avec la soudure froide a la température T,: de la source
froide (le corps à
refroidir), les deux jonctions M ----> N et P --+ M sont en contact avec la
soudure chaude à la
température T,,-- de la source chaude (le radiateur). Les deux faces externes
en céramique
réalisent l'isolement électrique et assurent une conductibi/ité thermique
supposée parfaite. Les
surfaces latérales des semi-conducteurs sont parfaitement adiabatiques.
L'efficacité de la CEP dépend fortement du dispositif d'évacuation de la
chaleur sur la
plaque chaude, l'énergie thermique transférée sur cette plaque devant être
impérativement
évacuée pour ne pas réchauffer la plaque froide ou endommager le module. La CEP
est donc
fixée sur un radiateur à ai/ettes de refroidissement dont les capacités de
transfert de chaleur sont
renforcées par un ventilateur (figure 5). Un tel "puits thermique ",
surdimensionné, peut dissiper
une puissance beaucoup plus élevée que nécessaire et limite la température TC
de la face
chaude.
1. Bilan des puissances mises en jeu dans le pavé
B1*a. A partir des résultats établis dans les questions A2*d et A3, exprimer
les puissances
thermiques P... ...(F) et P... ...(C) fournies par le pavé respectivement à la
face froide et à la
face chaude en fonction de l'intensité |, du pouvoir thermoélectrique eNp = eN
-- Sp, de T.:,
de TC, de (TC -- T.:), de la résistance électrique du pavé R = RN + R,: et de
sa conductance
thermique Gth : G... (p) + G... (N)-
B1*b. Calculer P... ...(F) + P... ...(C) ; en déduire la puissance électrique
Pé.... fournie au couple
thermoélectrique par le circuit extérieur auquel il est connecté.
2. Du pavé thermoélectrique à la Cellule à Effet Peltier
> La CEP est constituée de n = 69 pavés montés en série (figure 6).
BZ En déduire la puissance électrique P é, prélevée au circuit extérieur par la
cellule et les
puissances thermiques P... ...(F) et P... ...(C) fournies par le module
respectivement à la
face froide et à la face chaude.
3. Performances théoriques d'une CEP
> La température TC est définie lors de la conception du circuit, elle est
fixée par le mode de
dissipation dela puissance thermique dela face chaude.
> La puissance frigorifique P, est la puissance prélevée par le module au
composant à
refroidir et absorbée sur la face froide.
BS*a. Exprimer P, en fonction de n, e...: , R, |, G..., T,: et (TC - T.:). A la
température T,: imposée sur
la soudure froide, pour quelle valeur de | notée |max cette puissance est--elle
maximale ?
Exprimer alors la puissance frigorifique maximale du module (P,)...ax.
> Le coefficient de performance froid COP, ou rendement énergétique est défini
comme le
rapport entre la puissance thermique absorbée sur la face froide et la
puissance électrique
transmise au module.
B3*b. Donner son expression en fonction des paramètres de P,.
5
> Le différentiel de température entre les deux faces du module AT = TC -- TF
est appelé
"delta".
B3*e. Ecart maximum de température AT,... = TC - T...
Montrer que, pour une intensité | imposée parle circuit extérieur, AT est
maximal lorsque la
puissance P, est nulle, c'est-à--dire lorsque la face froide de la cellule est
parfaitement
isolée thermiquement. Quelle est alors l'expression de la température minimale
théorique
T.:... que permet d'atteindre le module ?
B3*d. Optimisation de l'écart de température
Quelle valeur optimale de l'intensité du courant I... permet d'abaisser au
maximum T.:... et
d'atteindre le AT...ax de la CEP ? La valeur de T...... pour l = |... étant
notée T..., montrer
qu'elle est proportionnelle à |... et vérifie :
R
T __
£NP
opt opt '
B3*e. Afin d'évaluer la qualité thermoélectrique du matériau utilisé dans la
réalisation du couple
Peltier, les constructeurs ont défini son facteur de mérite noté Z, tel que :
1
AT max : TC "" Topt : 5 z T02pt .
Donner son expression en fonction des trois caractéristiques du matériau
thermoélectrique :
8NP , R et G....
4. Application au refroidissement d'un capteur CCD
L'acquisition de l'information en astronomie revêt une importance capitale.
L'univers étant
dans sa grande partie inaccessible à l'analyse directe, tous les renseignements
qu'il nous dévoile
sont essentiellement véhiculés par la lumière qu'il nous envoie. Un récepteur
CCD (en français
DTC pour Dispositif a Transfert de Charges) associé à un collecteur de lumière
permet de
disposer d'une image électronique constituant le point de départ d'une
reconstitution numérique
par les outils de traitement et d'analyse de l'image. Afin de minimiser le
bruit thermique généré par
l'agitation thermique et d'améliorer le rapport signal/bruit de l'image
initiale, le capteur CCD doit
être refroidi a -- 40°C par un module Peltier. Pour Tc = 298 K et AT = TC ---
T,: = 65°C, le
constructeur fournit l'évolution de la puissance frigorifique P, (figure 7) et
du rendement COP;
(figure 8) du module en fonction de I. Celui-ci est constitué de n = 69 pavés
de caractéristiques :
g...: = 592.10"6 V.K" R : 4,6.10'2 (2 G... : 1,4.10'3 WK".
B4*a. Analyser les phénomènes qui limitent le fonctionnement en réfrigérateur
de la CEP, et
préciser dans quels domaines d'intensité l ? Expliquer pourquoi le capteur est
placé dans
un boîtier étanche à l'humidité.
B4*b. Que se passe--HI en cas d'inversion du sens du courant ? Quel phénomène
observe-t-on
lorsque le module est installé sur une plaque chauffante en l'absence de son
alimentation
électrique externe ?
B4*c. Analyser le choix du point de fonctionnement du module : l = 2,2 A.
Déterminer dans ce cas la puissance frigorifique du module Pf, son rendement
COP;, la
puissance électrique Pé. prélevée au circuit extérieur et la puissance
thermique PC qu'il est
nécessaire d'évacuer. Commenter le rapport PC / P,.
B4*d. Calculer le facteur de mérite Z du semi--conducteur thermoélectrique et
le AT,--flex.
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6
CI LA RÉGULATION EN TEMPÉRATURE
La température du capteur CCD doit être maintenue à la température T,: constante
indépendamment de toute variation de la température extérieure T,. La CEP est
alors utilisée en
thermostat, un circuit extérieur de régulation permettant de stabiliser la
température T,: de la face
froide.
Le module est traversé par un courant électrique continu I. Sa face froide est
en contact
thermique parfait avec le boîtier du capteur à thermostater. Pour une meilleure
conduction
thermique, le boîtier est constitué de cuivre pur de capacité thermique C = 3,
9 J. K. La face
chaude est en contact thermique pan'ait avec l'atmosphère de température T.
_ç_*_l_._ En distinguant les phénomènes qui la composent, justifier l'équation
d'évolution de la
température T.:(t) du boîtier :
CÊa-I_ÏÎE =Û[Gth(Ta--TF)- 8NPTFI+% R|2].
C2 Alors que la température T, reste constante et égale à 293 K, exprimer
T.:(t) en adoptant la
condition initiale T.: (t = 0) = T,. Déterminer la durée caractéristique T de
cette phase
transitoire en fonction de C, n, G..., a...: et l. Quelle est la température
extrémale T,, atteinte
parle boitier '?
C3 Quelles conditions sur | assurent le refroidissement du capteur? Effectuer
l'application
numérique.
C4 L'intensité ! est fixée à 2,2 A. Calculer "E, T,, et la durée 1, nécessaire
au refroidissement du
capteur à la température 0, = -- 40°C.
C5 Alors que T; = T,,, T,] subit à l'instant t = t, un saut brutal de
température ATa = 5 K de
durée "CT. Suivant les cas 15 << n et 1 >> "CT, décrire comment évolue la
température TF (t).
Pour contrôler la température du capteur, la CEP est complétée par un circuit
électronique
d'assewissement (figure 9) où tous les amplificateurs opérationnels sont
supposés idéaux.
R2: R3: R8=1,8 kQ R7=1OO Re R5=10R4 Vréf=15V.
Une thermistance est en contact thermique parfait avec l'espace à thermostater.
Sa
résistance RT est une fonction décroissante de la température 0 et, dans un
intervalle de
température compris entre - 50°C et - 30°C, elle évolue selon la loi (sachant
que R, est exprimée
en kg ete en °C) :
RT=R,(1-a0), où R,=2Q et a=2,5.10'2.
C6*a. Déterminer la tension v, = Vp --- VN en fonction de Vréf, R1, R2, R3 et
RT.
fonction de R4, R5, R6, R7, R8 et v,.
C6*c. Quelle condition doivent satisfaire les résistances R1, R2, R3 et RT pour
que le pont soit
équilibré (v,, = 0) ?
C6*d. Comment choisir la résistance R, pour que l'équilibre du pont s'établisse
à la température
0, = - 40°C du capteur ?
> Cette valeur de R, sera conservée pour la suite.
7
C6*e. Quelle est la valeur de l'intensité l (t = 0) à l'instant initial où le
boîtier est à la température
ambiante T3, et RT = 1 kg ? Quel est alors le comportement du module Peltier ?
Comment
I(t) varie--t--il ensuite '?Justifier votre réponse en précisant le signe de la
dérivée 9--'-
d9'
C6*f. Comment ce dispositif permet-il la stabilisation de la température à 90 =
- 40°C ? Expliciter
l'influence du pont et le rôle de la CEP. Pour que la chaîne de contrôle de la
température
soit efficace et réduise l'influence des fluctuations de la température
atmosphérique,
comparer son temps de réponse "CR à la durée 1.
DEUXIEME PARTIE:
ÉPITAXIE DES ALLIAGES Si1.xGex SUR SILICIUM
Les matériaux utilisés pour la conversion thermoélectrique sont des composés
intermétalliques comme les tel/urures de plomb (Pb Te) ou de bismuth (Bi2Te3)
et plus récemment
l'a/Iiage Si1.xGex. L'épitaxie désigne le procédé selon lequel une couche
monocrista/Iine de
l'a/"age Si1.xGex est déposée puis croît sur un substrat de silicium avec des
relations structurales
précises. La composition de la couche étant différente de celle du substrat,
les paramètres de
mailles doivent s'accorder
AI ANALYSE STRUCTURALE DE Si1_xGex
> Le german/um et le silicium purs possèdent tous deux une structure
cristalline de type
cubique analogue à celle du carbone diamant: leurs atomes occupent simultanément
toutes les positions d'un réseau cubique à faces centrées et la moitié de ses
sites
tétraédriques. Les centres de deux atomes au contact sont distants de ds,, =
241 pm
{respectivement ds,-- = 235 pm).
1. Structure cristalline du germanium
A1*a. Donner la configuration électronique des atomes de carbone, de silicium
et de germanium
dans leur état fondamental. Quelle est leur configuration électronique externe
? A quelle
colonne de la classification périodique ces éléments appartiennent--ils ?
A1*b. Représenter la maille élémentaire du germanium en perspective et
matérialiser la liaison
Ge-Ge. Le cristal est-il ionique ou covalent ? (réponse à justifier)
A1*c. Exprimer le paramètre aGe de cette maille en fonction de (168 et calculer
sa valeur.
Déterminer le nombre d'atomes de germanium par maille élémentaire; en déduire le
nombre d'atomes Me,, par unité de volume et la masse volumique pGe du germanium.
> Le germanium et le silicium, de structures identiques, constituent un alliage
non ordonné où
les atomes prennent des positions aléatoires dans une structure de type
diamant, de
formule Si1_xGex où x représente la concentration atomique de l'ail/age en
germanium, telle
que : 0 sx : 1.
2. Structure cristalline de l'alliage Si1_xGex
A2*a. Expliquer pourquoi Si1-XGeX possède la même structure que le silicium et
le germanium.
> La loi de Vegard, applicable pour une association d'atomes qui cristallisent
dans le même
système, indique que le paramètre de maille a(x) de l'alliage est égal à la
combinaison
linéaire des paramètres de maille des différents constituants pondérés par leurs
concentrations respectives.
Tournez la page S.V.P.
8
A2*b. Exprimer a (x) en fonction de x et des paramètres de maille aGe et as,.
Calculer sa valeur
pour x = 0,25. L'alliage Sio_75Geo,25 est-il en accord de maille avec le
silicium ? Commenter.
A2*c. Calculer le nombre d'atomes de germanium N'Ge et le nombre d'atomes de
silicium N'S,
dans un mètre cube de Sio,75Geo,25 . En déduire la masse volumique pas,, de cet
alliage.
BI DÉPÔT DE L'ALLIAGE Si1-xGex SUR DU SILICIUM
La technique d'épitaxie utilisée est le dépôt chimique en phase vapeur réalisé
dans un
réacteur de volume constant, et la température T = 800 K et à la pression P =
P° = 1 bar.
> Les calculs seront effectués dans les conditions de l'approximation
d'El/ingham.
Les débits de SM,, GeH.,, Hz et d'argan sont constants, les gaz sont supposés
parfaits.
1. Préparation du substrat, le silicium
Le silicium est naturellement recouvert d'une couche de silice SIG,? de
réaction de
formation (à T<1683 K) : Si [R7]
B1*a. Déterminer l'enthalpie libre standard MC? de la réaction en fonction de T.
B1*b. En supposant que les constituants sont à l'équilibre thermodynamique,
calculer la variance
du système. Que peut-on en déduire ?
B1*c. Déterminer la pression de corrosion du silicium à T = 800 K. Quelle est
la signification de
cette grandeur. Conclure quant à la nécessité de nettoyer la plaque de silicium.
2. Croissance d'une couche de Si sur un substrat de Si
Le silane SIH4 est introduit dans le réacteur et soumis a un flux continu
d'argon (gaz
vecteur qui ne sera pas pris en compte d'un point de vue thermodynamique),
selon la
réaction:
SiH4(g) : S|(S) + 2 H2(g) [R2]
BZ*a. Déterminer l'enthalpie libre standard ArGg de la réaction en fonction de
T. En déduire sa
constante d'équilibre Kg (800 K) à la température de dépôt T = 800 K. Conclure.
La vitesse de croissance V(3i/Si) de l'épaisseur du film de Si ainsi formé sur
le substrat de
Si obéit dans l'intervalle [ 700 K, 1000 K] à une loi de type Arrhenius :
Ea(Si/Si))
V(Si/Si) : Vo 9XP ("' R T
où V,, est une constante, R la constante des gaz parfaits et T la température
de dépôt. Le
tableau suivant décrit l'évolution de V(S,ySü en fonction de T.
...
0,106 0,837 5,232 15,70
BZ*b. Déterminer, en kJ.mol", l'énergie d'activation Ea (Si/Si) liée à la
croissance du silicium.
723
9
3. Croissance d'une couche de Ge sur un substrat de Si
Le germane GeH., est introduit à 800 K dans le réacteur et soumis au flux
continu d'argon :
GeH., (g) : Ge (s) + 2 Hz (9) [R3]
B3*a. L'enthalpie libre standard de la réaction est ArGg= - 90800 --- 65,2 T
(en J.mol").
Comparer le caractère quantitatif du dépôt de Ge sur Si à celui du dépôt de Si
sur Si.
B3*b. La vitesse de croissance V La fraction x de Ge incorporée dans l'alliage est définie par l'équation
suivante :
X = " lCGe,Ge X +CGe,Si(1- X)] avec f= "Ge _
(1-f) [CSi,Ge X +CSi,Si (1--Xll +f [Coe,oe X +CGe,Si (1 --X)] "Si + "Ge
Les quantités de matière de SiH4 et de GeH4 introduites par unité de temps sont
notées "Si et
"6e Ca b est le coefficient de collage du précurseur «a» sur une surface
d'atomes «b» et vaut :
B5*b. Si1_xGex est obtenu par ajustement des débits en SiH4 et GeH4. Comment
choisir le rapport
r = "Si l "Ge pour obtenir l'alliage Si0_75Geo_z5 ?
B5*c. A T = 800 K, compte tenu de la complexité de la formation de Sio,75Geo_z5
et de son dépôt, la
constante d'équilibre de la réaction de formation de l'alliage ne vaut que 1,4.
Calculer les
pressions partielles p(SiH4), p(GeH4) et p(H;_) alors que le mélange gazeux est
constitué à
90% d'argon et que le dépôt s'effectue à la pression P = P° = 1 bar.
Tournez la page S.V.P.
10
DONNÉES NUMÉRIQUES
Pression standard : P° = 1 bar = 105 Pa
Température : T (K) = 8 (°C) + 273
Données numériques générales :
Constante des gaz parfaits : R = 8,314 J.K".mol'1
Constante d'Avogadro : o/1fi = 6,02.1023 mol"1
Numéro atomique : C : 6 Si : 14 Ge :
Masse molaire (g.mol'1) : Si : 28,1 Ge
Rayon ionique (pm) : Si : 40 Ge :
Rayon covalent (pm) : Si : 118 Ge
32
: 72,6
53
: 122
Données thermodynamiques : (à 298 K) supposées indépendantes de la température
Elément,
un u
55
02 H2(g>
80
205,2 130,6 188,7
ANNEXE
source froide
(8,8 mm >< 8,8 mm >< 2,8 mm) semelles Absorption de chaleur face froide - semi-conducteurs " " f""' face chaude ' Dégagement de chaleur source chaude Figure 1 GeH4(g) 90,8 217,0 11 paroi adiabatique source froide source chaude | . . | | | | X 0 --+ x x + dx { ex Figure 3 Corps extérieur ( 1 ) source froide Corps extérieur (2) source chaude Figure 4 Utilisation (composant à refroidir) r--' ...................... ................................................................ ......... _ . FACE FROIDE TF ' soudure froude en cunvre . M en céramique paroi adiabatique semi-conducteur N semi-conducteur P FACE CHAUDE Tc _ en céramique soudure chaude en cuuvre : M | | Puits thermique : radiateur à ailettes + ventilateur Figure 5 Tournez la page S.V.P. n = 69 pavés en série (partiellement représentés) 12 Composant à refroidir ................................................................................................................................................................ _..,.....,. F A C E F ROI D E : TF 4---- paroi adiabatique FACE CHAUDE : Tc EÀQHOEË î'äl'rËkæ E_igg£e_& P R7 .! Espace à | "T-- ê'.ZI:ë.?I"."..jî.äà:'.'3 - 4 thefm08ta ter , Fig ure 9 FIN DE L'EPREUVE