CONCOURS ARTS ET MÉTIERS ParisTech - ESTP - ARCHIMEDE
Epreuve de Physique - Chimie PSI
Durée 4 h
Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur
d'énoncé, d'une
part il le signale au chef de salle, d'autre part il le signale sur sa copie et
poursuit sa
composition en indiquant les raisons des initiatives qu'il est amené à prendre.
L'usage de calculatrices est autorisé.
AVERTISSEMENT
La présentation, la lisibilité, l'orthographe, la qualité de la rédaction, la
clarté et la
précision des raisonnements entreront pour une part importante dans
l'appréciation des copies. En particulier, les résultats non encadrés et non
justifiés
ne seront pas pris en compte.
Ce problème illustre le fonctionnement du circuit de refroidissement d'un
réacteur nucléaire à neutrons rapides et comporte trois volets indépendants :
l'étude de
l'échangeur thermique entre les deux circuits de sodium liquide (première
partie), la
détermination du débit de sodium par débitmétrie ultrasonore (seconde partie)
et quelques
aspects de la chimie du sodium -- production, réactivité ---- (troisième
partie).
Remarques préliminaires importantes : il est rappelé aux candidat(e)s que
. les explications des phénomènes étudiés interviennent dans la notation au
même titre que
les développements analytiques et les applications numériques ; les résultats
exprimés
sans unité ne seront pas comptabilisés ; '
- tout au long de l'énoncé, les paragraphes en italiques ont pour Objet d'aider
à la
compréhension du problème ;
. tout résultat fourni dans l'énoncé peut être admis et utilisé par la suite,
même s'il n'a pas
été démontré par le(Ia) candidat(e).
ème
A l'heure où la 3 génération de réacteurs nucléaires (EPR, European Pressurized
Reactor) se trouve prête à prendre le relais pour répondre aux besoins
d'extension ou de
renouvellement des parcs électronucléaires actuels, les chercheurs travaillent
déjà sur la
conception de la 4eme génération de réacteurs qui devraient être mis en service
vers les années
2040--2050.
Parmi les six concepts de réacteurs sélectionnés par le Forum International
Génération IV,
le projet de réacteur à neutrons rapides, refroidi au sodium liquide, SFR
(sodium fast reactor) est
déjà bien avancé. Ce réacteur est capable de régénérer son combustible
fissible, ce qui augmente
considérablement son rendement et diminue d'autant la masse de déchets à
retraiter et à stocker.
Par ailleurs, le sodium liquide est préféré à l'eau (comme dans les centrales
actuelles) car il ne
ralentit pas les neutrons Il présente de plus de nombreux avantages : très
bonne conductibilité
thermique, faible viscosité, large plage de température à l'état liquide,
faible réactivité vis--à-vis des
matériaux constitutifs des échangeurs et des canalisations, grande
disponibilité industrielle et
faible coût. Toutefois, il présente une très forte réactivité vis-à-vis de
l'air et de l'eau, phénomène
qu'il convient de maîtriser.
PREMIERE PARTIE
ETUDE DU SYSTEME DE REFROIDISSEMENT
PAR CALOPORTEUR SODIUM
La figure 1, ci--dessous, décrit de façon simplifiée le fonctionnement du
réacteur SFR et la
production d'énergie électrique.
Circuit Na ] Circuit Na ]] Turbmes Alternateur
Production
_ " _ . ,
d electnmte
L
3
(1)
Cl
(15
>
(1)
5 U '5
(|_) l».
o : %
0 9 C
e %
\g %
\(D O
% @
Circuit eau ]]
l
: Pompe Na H
I
Pompe eau
Figure 1
Cuve réacteur
Le circuit primaire de refroidissement, fermé et étanche, contient le coeur du
réacteur
{juxtaposition de boîtiers contenant les aiguilles du matériau fissi/e, mélange
d'UOZ et de PUOg) et
véhicule au moyen de circulateurs {pompes ou compresseurs} 3300 tonnes de
sodium liquide
(noté Na !) qui transfère sa chaleur à un circuit secondaire (1460 tonnes de
sodium, noté Na II)
via un échangeur de chaleur Na-Na comportant un nombre élevé N de modules
concentriques
(comme décrit sur la figure 2). Ceci permet de diminuer les risques liés à
l'éventuel/e
contamination radioactive du générateur de vapeur d'eau et de ses circuits. Le
circuit secondaire
sort de l'îlot nucléaire pour produire dans le générateur de la vapeur d'eau à
hautes pression et
température. Le circuit eau ] fait fonctionner un alternateur via un groupe de
turbines (haute et
basse pression). Le circuit eau [[ évacue la chaleur inutilisée vers une source
froide (fleuve, mer)
via un condenseur.
Un échangeur de chaleur est un système permettant de transférer un flux de
chaleur d'un
fluide chaud à un fluide froid à travers une paroi, sans contact direct entre
les deux fluides. Pour
une approche simple du problème, modélisons l'un des N modules par deux
cylindres
concentriques coaxiaux, de longueur L, réalisés en acier au molybde'ne
(conductivité thermique
Âader) : le premier, de rayon interne R1 et de rayon externe RZ dans lequel
circule le fluide chaud
(ind/cé C), le second de rayon intérieur R3 et de rayon extérieur R...
calorifugé. Le fluide froid
(indicé F) circule à contre--courant dans l'espace compris entre les deux
tubes. (Figure 2)
Figure 2
___--___Ï ____
' fluide froid '
TFS Na H êTF(X) mF 4-- ËTFE
iiiiii iii
TOEË "; iTC(X) : fluide chaud ËTcs Î R3 Ren
NaI : R1 R2
_ _________ _ _ """""'""'"""""'Exède"
x = 0 X x+dx x = L symétrie
Dans l'étude proposée, les hypothèses suivantes sont retenues :
le régime d'écoulement des fluides est supposé permanent ;
l'échangeur est considéré comme adiabatique ;
aucun changement de phase n'intervient au cours du transfert ;
l'écoulement ne subit aucune perte de pression entre l'entrée et la sortie de
l'échangeur;
les propriétés thermophysiques du sodium {conductivité thermique ÂNa, capacité
thermique
massique CPNa, masse volumique pNa, viscosité dynamique 77%, .) restent
constantes
dans les intervalles de température envisagés ;
les températures dans le sodium liquide ne varient que dans la seule direction
de
l'écoulement ; en un point d'abscisse x de l'échangeur, elles seront notées
TC(x) et T/:(X)
pour les fluides, TpC(x) et TpF(x) pour les parois d'échange au contact des
deux fluides ;
les températures TCE, TPE, TCS et TFS désignent respectivement les températures
des deux
fluides en entrée et sortie de l'échangeur ;
entre les rayons R, et R2, les transferts thermiques axiaux sont négligés ;
les coefficients de transfert conducto--convectifs aux parois, moyennés sur la
longueur L de
l'échangeur et notés respectivement hc et h}:, répondent à la loi de Newton,
qui s'écrit :
dOECC : h |:Tparoi _ Tfluide:l ds ;
les débits mass/ques dans un module sont notés respectivement mC et mF .
A I COEFFICIENT GLOBAL DE TRANSFERT DU MODULE D'ECHANGE
Afin de simplifier l'étude du module d'échange, globalisons les transferts
conduct/fs et
conducto-convectifs entre les tubes par une conductance thermique équivalente K
par unité de
longueur, telle que le flux échangé entre ceux-ci s'écrit :
dOE=de[Tc(x)--TF(X)], pour une
longueur élémentaire dx. Les résistances thermiques sont définies par unité de
longueur du
module d'échange.
A_1-
Modéliser à l'aide d'un schéma électrique équivalent, les divers échanges
relatifs au tube
intérieur. Faire apparaître les températures TC(X), TF(X), TpC(X) et TpF(X)
ainsi que les
résistances thermiques associées aux divers échanges, notées respectivement
Rmc, R...acier
et R...F. Ecrire la relation entre flux, températures et résistances thermiques.
Considérons, au sein du tube intérieur, un élément cylindrique de rayon
intérieur r, de
rayon extérieur r+dr et de longueur élémentaire dx.
A_2. Réaliser un bilan thermique sur cet élément. En déduire que la résistance
thermique du
_ Ln(RJR,)
thacier _ ZTÛ\ '
A3. Déterminer les résistances thermiques R...ç et R...F, associées aux
échanges conducto--
convectifs entre le tube intérieur et les fluides.
tube intérieur, associée au transfert conductif, s'écrit : R
acier
& Etablir l'expression de la conductance thermique équivalente K, par unité de
longueur, en
fonction de hc, h.=, R1, R2, et Àacier.
ère
A5. Calculer à l'aide des données numériques {fournies en fin de 1 partie), la
valeur de la
conductance thermique équivalente K.
B / BILAN THERMIQUE DU MODULE D'ECHANGE
Considérons une tranche (longueur dx) du module d'échange, comprise entre les
abscisses x et x+dx (voir figure 2).
& Ecrire pour cette tranche, en le justifiant, le bilan thermique du fluide
chaud [relation ;%1].
ch(x)
dx
BZ Dresser, de même, le bilan thermique du fluide froid [relation 1% 2].
dTF(x)
dx
En déduire l'équation différentielle reliant , TC(x), TF(x), K, mc et C....
En déduire l'équation différentielle reliant , T}:(X), TC(X), K, n%, et C....
ch(x)
dx
B3 Combiner les deux équations différentielles précédentes, afin d'établir le
lien entre
dTF(x)
dx
et
. [relation %? 3]
d2TC(X) + M dTC(X)
=D
dx2 dx
B4 Etablir l'équation différentielle vérifiée par TC(x), sous la forme
[relation % 4] et identifier la grandeur M en fonction de K, CpNa, mC et mF .
B5 Préciser les conditions aux limites vérifiées par la température Tc(x) afin
de résoudre
l'équation différentielle [relation %? 4] ; formuler le résultat sous la forme :
EÉX)_--_TC_E=f(X |_ m).
TCE--TCS
BG Reprendre la même approche que pour les questions % et QQ, afin d'obtenir
l'équation
différentielle vérifiée par TF(X) [relation @ 5], puis sa solution écrite sous
la forme :
___Tlel--TFS =g(x,L,M).
TFS _TFE
37 Comparer les fonctions f(X,L,M) et g(X,L,M) ; en déduire une relation simple
entre TC(x),
TF(X)l TCE7 Tcs, TFE et TF3.
Ë_$_. Tracer sommairement l'évolution des températures TF(x), du fluide froid
et TC(x) du fluide
chaud le long de l'échangeur (utiliser, si nécessaire, les données fournies
page suivante).
& Ecrire le bilan thermique global de l'échangeur. En déduire l'expression de
la température
de sortie du fluide froid TF3 en fonction TFE, TCE, TCS, mC et mF .
C [ PUISSANCE ET EFFICACITE DE L'ECHANGEUR
Reprenons des résultats précédemment établis et écrivons, sous trois formes
distinctes, la
puissance thermique élémentaire chE de l'échangeur, comportant N modules
d'échange :
chE : Nde[Tc --TF] ; dÇDE : --ch CPNa dTC ; chE : --NmF CDNa dTF.
C1 E . . , d(TC _ TF) . . . . /
__. xpnmer la quantite ---- en fonction de K, CPNa, mC , mF . [relation ?/% 6]
TC -- TF
_(ä Intégrer la relation précédente, en supposant que le coefficient d'échange
global NK reste
constant tout le long de l'échangeur et montrer que la puissance thermique (IDE
peut s'écrire
sous la forme : CIDE =NKL[h(AE,ATJ], où la fonction h des grandeurs AT1 =TCE
--TF5 et
AT2 : TCS --TFE, est appelée DTLM (moyenne logarithmique des différences de
température) ; en déduire l'expression de h(AT1,AT2) en fonction de TCE, TCS,
TPE et TF5.
L'efficacité E de l'échangeur {nombre adimensionné) est définie comme le
rapport du flux
de chaleur transféré du fluide chaud au fluide froid, au flux maximal
théoriquement transmissible
(situation réalisable lorsque la longueur de l'échangeur est infinie).
& Déterminer (en justifiant votre réponse) ce flux maximal, puis l'efficacité E.
Afin de dimensionner l'échangeur, dressons la liste des données numériques qui
lui sont
rattachées :
Module d'échan e: Sodium li uide : (valeurs moyennes dans la
R1 = 72 mm R2 = 15 mm L = 9 m gamme des températures considérées)
-- W "7 K--7 _ --3 pN =85O kg.m"3
Âacier(inox} _ 26 -m - pac/er -- 7800 kg,m & 0 28 P
hc =1,5.10" W.m'2,K4 0Na -- , m a.s_1 --1
hF : 2,010" W.m"2_K_7 CpNa =7275 J.kg .K
a... = 71 W.m".K"
Températures :
TOE : 570 K Tcs : 420 K TFE : 385 K Débits massiques (pour/échangeur} :
N mc : 5240 kg.s'1 NmF : 7000 kg.s"7
C4. Calculer, à l'aide de ces données, la température de sortie du fluide froid
TF3, la puissance
_ thermique de l'échangeur OEE, la moyenne logarithmique des différences de
température
(DTLM), l'efficacité E de l'échangeur et son nombre approximatif N de tubes.
DEUXIEME PARTIE
MESURE DE DEBIT D'ECOULEMENT DU SODIUM LIQUIDE
PAR DEBITMETRIE ULTRASONORE
Description du dispositif :
Un cristal piézo-électrique de niobate de lithium LiNbOa, qui vibre
mécaniquement a la
fréquence de la tension alternative qui lui est appliquée, produit une onde
ultrasonore qui se
propage dans le milieu environnant avec une célérité CS. Ce dispositif
constitue un émetteur
d'ultrasons. Inversement, des vibrations mécaniques appliquées au même cristal
donnent
naissance à une différence de potentiel alternative, de même fréquence, le
système fonctionnant
alors en détecteur (ce convertisseur d'énergie est aussi dénommé transducteur).
Le principe des débitmétres à ultrasons repose sur l'analyse des effets
produits par le
mouvement d'un fluide sur la propagation des ondes sonores qui le traversent.
Ces appareils
permettent de mesurer des débits d'écoulement avec une bonne précision, sans
introduire de
perte de charge, la section de passage de la canalisation restant libre.
D I PRINCIPE DE LA MESURE DE VITESSE
Considérons une canalisation cylindrique dans laquelle circule le sodium
liquide, équipée
de deux transducteurs A et B, chacun fonctionnant alternativement en émetteur
et en détecteur
d'ultrasons, afin de mesurer les durées de propagation dans les deux sens, de A
vers B et de B
vers A (Figure 3).
Figure 3
Le sodium sera considéré comme un milieu isotrope vis à vis des ultrasons, et
le vecteur
vitesse d'écoulement \7(M) en chaque point M du fluide est parallèle à l'axe de
révolution de la
canalisation La fréquence des signaux émis (trains d'ondes ou impulsions) se
situe dans le
domaine du mégahertz. Notons L la distance séparant A de B, V(M) la norme de la
vitesse en tout
point de la ligne AB, 9 l'angle formé par la direction de l'écoulement et la
ligne AB et Cs la célérité
du son dans le sodium au repos.
QJ_. Evaluer, pour un fluide au repos, les temps de propagation tAB (A vers B)
et tBA (B vers A).
D2. Réaliser un schéma de la conduite illustrant la composition des différentes
vitesses en
présence, lorsque le fluide est en mouvement. En déduire que les temps TAB et
TBA mis par
le signal acoustique pour atteindre le transducteur opposé, ne peuvent être
égaux.
D3. Etablir (sous forme d'intégrales sur la distance L) les expressions des
temps TAB et TBA mis
par le signal acoustique pour atteindre le transducteur opposé. Simplifier ces
expressions
sachant que V(lVl) est très nettement inférieur à C3.
D4. Déterminer la différence de temps de parcours AT : TBA --TAB .
-- -- 1
Définissons VL, vitesse moyenne de l'écoulement sur le trajet L, comme : VL :
-- _[V(M) dt .
L L
D5. Ecrire la nouvelle expression de AT ; montrer que la mesure de cette
différence de temps
permet de déterminer la vitesse moyenne VL , à exprimer en fonction de C3, AT,
L et @.
Considérons une canalisation du circuit primaire, de diamètre D = 0,8 m, dans
laquelle
s'écoule le sodium liquide (viscosité dynamique 77Na : 0,28 mPa.s, masse
volumique
,oNa : 850 kg.m"3, célérité de l'onde dans ce milieu CS : 2320 m.s"' ) avec une
vitesse moyenne
V_L de l'ordre de 12 m.s"Î L'angle 6 de mesure est fixé égal à 45°.
g_6_. Calculer la différence de temps de parcours AT. Sachant que cette mesure
devra être
assurée à 1% près, quel temps l'appareil devra--HI être en mesure d'apprécier?
E I DEBITMETRE A MESURE DE PHASE
Les transducteurs sont excités simultanément à l'aide de trains d'ondes
sinusoi'daux de
fréquence F... afin d'éviter l'établissement de régimes stationnaires. Les
signaux recueillis par ces
transducteurs sont des ondes sinusoïdales de même fréquence (en phase en
l'absence
d'écoulement}.
& Justifier que les signaux présentent un déphasage © en présence de
l'écoulement.
E_2_= Montrer, dès lors que le signal émis est de la forme u(t)=Uosinoeot, que
les signaux
recueillis par chaque transducteur A et B s'écrivent :
uA(t)=Uosin[oeo(t--to)--OEl2] et
uB(t)=Uosin[oeo(t--to)+OEl2].
Exprimer (D en fonction de F0, L, VL Cs et de l'angle EUR). Conclure.
E3. Le déphasage CD ne devant pas excéder la valeur rc, en déduire la fréquence
maximale du
signal émis. Application numérique avec les données de @.
Le déphasage CD faisant intervenir la célérité du son Cs, la mesure doit être
rendue
indépendante de Cs afin de s'affranchir de paramètres tels que la nature du
fluide, la température
et la pression.
& Proposer une solution pour y remédier.
Le dispositif de mesure de phase est schématisé sur la figure 4, montage
comportant trois
amplificateurs opérationnels considérés comme idéaux et fonctionnant en régime
linéaire. P est
une résistance variable. A l'entrée du montage, sont injectés les signaux uA(t)
et uB(t) recueillis par
les transducteurs. Afin de fonctionner avec une amplification de mode commun
nulle, les
résistances sont choisies de façon telle que R,R, : R2R3.
E5. Exprimer la tension us en fonction des tensions u1 et u2 ; préciser le rôle
de l'A.O. 3.
Etablir la relation entre la différence de tension (u1--u2) et les tensions uA
et uB, en
indiquant l'intérêt des AG. 1 et A0. 2. Analyser le rôle joué par P.
E6. Montrer comment la mesure de us permet de déterminer la phase CID.
Analyser la réponse fournie par ce montage. Conclusion.
F I ECOULEMENT DU FLUIDE ET EVALUATION DU DEBIT
Le sodium liquide (viscosité dynamique 77... et masse volumique p...) s'écoule
en régime
stationnaire dans une canalisation cylindrique horizontale, d'axe 02, de
longueur1 et de diamètre
D : 2R. La longueur! de cette canalisation est supposée très grande devant son
rayon.
L'écoulement, incompressible, unidirectionnel, parallèle à l'axe 02 (figure 3),
se traduit par
la loi de vitesse .' WM) : V(r) uz ; il est imposé par une différence de
pression AP : PWM --P...
entre les sections d'entrée et de sortie de la canalisation. La résolution de
l'équation de Nav/er-
Stokes, compte tenu des conditions aux limites, permet d'écrire la loi de
répartition de la vitesse
. . . AP
du flurde dans la canalisation : V(r) : ------(R2 -- r2) .
4771
El_. Exprimer V(r) en fonction de VMAX, valeur maximale de la vitesse.
Représenter le profil de
vitesse dans la canalisation cylindrique.
Notons DV le débit volumique a travers une section droite de la canalisation.
F2. Rappeler la définition du débit volumique et justifier le fait que ce débit
est le même à
travers chaque section droite. Donner son expression en fonction de AP, 1, me
et R.
F3. Définir, par une phrase, la valeur moyenne (V) =% _"VZ(r)dS de la vitesse
sur une section
2
droite de l'écoulement. Ecrire la relation existant entre DV et .
Les techniques ultrasonores présentées précédemment utilisent deux
transducteurs A et B
disposés dans un plan passant par l'axe. Ces capteurs mesurent donc la vitesse
moyenne VL
dans ce plan, le long de la distance AB. La vitesse V(r) n'étant pas uniforme
dans toute section, la
vitesse moyenne VL mesurée n'est pas égale à la vitesse moyenne sur une
section.
Définissons alors un coefficient hydraulique k, tel que : k : Ë/ .
F_4._ A partir du profil de vitesse de l'écoulement, exprimer la vitesse
mesurée V ; en déduire
le coefficient hydraulique k.
F5. Evaluer l'erreur réalisée lors des mesures de vitesses par les capteurs
ultrasonores, par
rapport à la valeur moyenne vraie de la vitesse d'écoulement. Proposer un
dispositif
permettant de déterminer le débit avec une précision nettement supérieure.
TROISIEME PARTIE
CHIMIE DU SODIUM
G I ELABORATION DU SODIUM
1l Réduction de l'oxyde de sodium Na20
G1. Expliquer pourquoi la production de sodium par voie thermique n'est pas
envisageable.
Le sodium est majoritairement produit par électrolyse du chlorure de sodium
extrait de la
mer ou de mines. Etudions deux approches possibles de cette électrolyse.
2l Electrolyse d'une solution aqueuse concentrée de NaCl (saumure)
Considérons une cuve à électrolyse comportant deux compartiments séparés par une
membrane cationique (peu conductrice). Le bain électrolytique est une solution
saturée (de l'ordre
de 320 g.L"' de NaCl) maintenue à une température d'environ 80°C ; une anode en
graphite est
plongée dans le compartiment anodique maintenu à pH : 4 (pour éviter la
dismutation du chlore),
tandis qu'une cathode en acier est plongée dans le compartiment cathodique,
maintenu à pH=14.
% Ecrire les deux demi-réactions anodiques et les deux demi-réactions
cathodiques
envisageables lors de cette électrolyse de NaCl.
Déterminer les potentiels d'oxydoréduction dans les conditions de l'expérience
(la pression
de référence vaut p0 = 1 bar), pour chacune de ces demi--réactions. (confondre
activité et
concentration pour les espèces en solution)
G3. Représenter, de façon schématique, les courbes intensité-potentiel de ces
quatre demi--
réactions (prendre pour unité 1 V = 2 cm sur l'axe des potentiels et une unité
arbitraire sur
l'axe des intensités). En déduire le bilan global de cette électrolyse.
Compte tenu de la nature des électrodes, les réactions sont lentes et il
convient de tenir
compte des surtensions anodiques (de l'ordre de 1,6 V pour l'eau et 0,1 V pour
le chlore) et
cathodique (de l'ordre de -- 0,4 V pour l'hydrogène).
G4. Reconsidérer la question précédente (illustrer avec un nouveau schéma) en
tenant compte
de ces surtensions.
G5. Ecrire le nouveau bilan de l'électrolyse ; préciser les produits obtenus à
l'issue de
l'électrolyse. Déterminer la tension minimale à appliquer. Discuter de la
potentialité de
produire du sodium.
3/ Electrolyse du chlorure de sodium fondu
Cette électrolyse est réalisée dans une cellule
de DOWNS (figure 5) comprenant: une cuve en
acier calor/fugée a l'aide de briques réfractaires, une
anode cylindrique (A) en graphite, une cathode
annulaire (C) en acier, entourant l'anode, un
diaphragme cylindrique (D) en acier (pour empêcher
toute recombinaison entre les espèces) et un
collecteur conique (CC) en partie supérieure.
Le chlorure de sodium fondant à température
élevée (807°C), l'électro/yte se compose d'un
mélange (appelé eutectique) de 28 % de NaCl, 26 %
CaCI2 et 46 % BaCl2, fondant beaucoup plus bas.
Latéralement, un remplissage continu de NaCl est
assuré. La cellule renferme 8,0 t de ce mélange et
l'électrolyse est réalisée à 600°C. Chaque cellule
produit 830 kg de sodium par jour. Le générateur
auquel sont reliées les électrodes débite un courant
électrique d'intensité 45 M.
?--
remplissage
NaCl --j
...
/I/IflI/Æ
G6. Ecrire les réactions s'opérant a chaque électrode. En déduire
l'équation--bilan de la réaction
d'électrolyse. Préciser la tension minimale à appliquer sachant que les
potentiels
d'oxydoréduction en ce milieu de sels fondus valent respectivement :
ESF(Na' /Na) = --2, 77 V et ESF(CIZ lCl') : 0,86 V.
Proposer, compte tenu du schéma et des données fournies, les conditions de
récupération
des produits formés.
l.9
l$
H3.
Calculer la masse de sodium théoriquement obtenue à la suite d'une journée de
fonctionnement de la cellule d'électrolyse. En déduire son rendement RE.
Discuter de la présence éventuelle d'impuretés de calcium (ou baryum) dans le
sodium
obtenu. Proposer une technique de purification.
H I REACTIVITE DU SODIUM
1I Réactivité du sodium solide avec le dioxygène
Le sodium sol/de réagit avec le dioxygène de l'air pour donner l'oxyde de sodium
NaZO, selon la réaction : 4 Mas) + Og(g, : 2 NaZO(S) [ 1 ]
A l'aide des données thermodynamiques fournies en annexe, calculer l'enthalpie
standard
de la réaction [1] à 298 K. Commenter.
Ecrire l'enthalpie libre standard AFGÎ(T) de cette réaction en fonction de la
température,
puis la calculer à 298 K. En déduire la constante d'équilibre à 298 K et
commenter.
Déterminer, puis estimer la pression de corrosion du sodium à 298 K. Commenter.
L'oxyde de sodium cristallise dans une structure dite anti--fluorine : les ions
oxygène
forment un réseau cubique à faces centrées, dans lequel les ions sodium
occupent la totalité des
sites tétraédn'ques.
Hi
l'E.-
H6.
Représenter (vue perspective ou projetée) la maille élémentaire de NaZO.
Dénombrer les atomes de chaque espèce constitutifs de cette structure. Préciser
la
coordinence de chaque ion.
Exprimer la plus courte distance sur laquelle les ions sodium et oxygène sont
au contact ;
en déduire la valeur du paramètre de maille a, puis celle dela masse volumique
PNa,o .
2/ Réactivité du sodium "guide avec le dioxygène
Si le sodium liquide d'un circuit de refroidissement (à 450 K) se trouve au
contact de l'air, à
la pression atmosphérique, il s'enflamme instantanément {courtes flammes de
couleur bleue) pour
donner, dans les premiers instants et au voisinage de la surface du sodium du
peroxyde de
sodium Na202, selon la réaction : 2 Nam-q) + Og(g) =Na202(3) [2].
!iL
flâ
A l'aide des données thermodynamiques, calculer l'enthalpie standard de la
réaction [2] à
673 K. Commenter le résultat obtenu.
Expliquer pourquoi, expérimentalement, la température de flamme ne s'élève qu'à
2100 K,
alors que le calcul théorique de la température maximale donne 2800 K.
Ecrire la réaction risquant de se produire dans le cas où l'air renferme des
traces de
vapeur d'eau. Conclure sur les précautions à prendre pour assurer le bon
fonctionnement
de l'installation.
DONNEES NUMERIQUES
Données numériques générales :
Masses molaires atomiques (en g.mol'1) : O : 16,0 ; Na : 23,0 ; Cl : 35,5
Rayons ioniques (pm) Na : 95 ; O : 140
Constante des gaz parfaits : R = 8,31 J.K"Îmol"1
Constante d'Avogadro : @ 'lÀ : 6,02.1023 mol--1
Données thermodynamigues :
, Enthalpie Entropie Capacité thermique Enthalpie
Element standard molaire molaire à pression Température standard
ou de formation standard de fusion de fusion
composé à 298 K (AfH°) à 298 K (3°) (......)
Température
de
vapoflsafion
Masse
constante (CS ) volumique
---
___
-(æ--
Données électrochimiques :
Potentiels standard d'oxydoréduction a 298 K, classés par ordre croissant :
Couple Baf;... /Ba< Caä, /Ca(s) Naïm /Na... H<+aq) /H2(g) O2(g)/H2O Cl2(g>
/C|Ïaq>
E°(V) --2,92