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CONCOURS ARTS ET MÉTIERS ParisTech - EST P - POLYTECH
Epreuve de Physique - Chimie PSI
Durée 4 h
Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur
d'énoncé, d'une
part il le signale au chef de salle, d'autre part il le signale sur sa copie et
poursuit sa
composition en indiquant les raisons des initiatives qu'il est amené à prendre.
L'usage de calculatrices est autorisé.
AVERTISSEMENT
Remarques préliminaires importantes : il est rappelé aux candidat(e)s que :
o les explications des phénomènes étudiés interviennent dans la notation au même
titre que les développements analytiques et les applications numériques ; les
résultats exprimés sans unité ne sont pas comptabilisés ;
0 tout au long de l'énoncé, les paragraphes en italique ont pour objet d'aider
à la
compréhension du problème ;
0 tout résultat fourni dans l'énoncé peut être admis et utilisé par la suite,
même
s'il n'a pas été démontré par le (la) candidat(e) ;
o les questions comportant le verbe << calculer >> demandent d'effectuer une
application numérique ;
o les données numériques nécessaires à la résolution de la partie chimie sont
regroupées page 19 ;
0 dans les calculs de la partie « Chimie », les gaz sont assimilés à des gaz
parfaits
et les liquides sont supposés non miscibles entre eux ;
o les réponses doivent être inscrites sur le « cahier réponses >> joint à
l'énoncé de
ce sujet. Vous pouvez inscrire des notations sur les figures (exemple : nom des
noeuds) figurant dans ce << cahier réponses >>.
À l'exception dej tel que j2 = -- 1, les grandeurs complexes sont soulignées :
_2_ etc.
L'objectif de ce problème est d'étudier différents aspects d'un dispositif
cardiaque.
Le problème comporte 5 parties totalement indépendantes : la première étudie
certains
éléments d'électronique du dispositif, la seconde s'intéresse à certains
aspects de
la conversion de puissance, la troisième est basée sur l'étude de la pompe
cardiaque, la
quatrième traite de la thermodynamique du coeur et la cinquième traite de la
chimie du
glucose. Ce sujet comporte 24 pages, les pages 20 à 24 sont des annexes.
Dans le monde, environ 50 000 personnes ont besoin d'une transplantation
cardiaque,
seules 5000 en obtiennent une, carla demande est bien supérieure à l'offre.
Dans l'attente
de ces dons, de nombreux patients doivent vivre avec une assistance cardiaque
extérieure,
générant des contraintes lourdes. Des dispositifs innovants de transfert
d'énergie
transcutanée (c'est--à-dire à travers la peau) pour coeur artificiel sont en
développement, afin
d'augmenter le confort de vie des patients. Nous allons ici étudier un de ces
dispositifs, dont
le schéma de principe est donné en figure 1.
5 Transfert E
; WiFi de E
; Puissance % î'ä'ä'îä: Batterie
: : de implantée
baüefle
Source
d'énergie
Tension
de sortie
----------------------------------------
Contrôleur A
Controleur
de la pompe
Pompe
cardiaque
Récepteur Emetteur
Transfert de
données WiFi
l------------------------nuw--_.----------------
----------------------------------_--------
Dispositif extérieur Dispositif implanté dans le corps du patient
Figure 1
La batterie implantée permet de prendre le relais pour alimenter la pompe
cardiaque en cas
de transfert de puissance insuffisant ou peut être rechargée en cas de
puissance transmise
excessive. Le niveau de charge de cette batterie est communiqué au patient via
le système.
PREMIÈRE PARTIE
ÉTUDE D'ÉLÉMENTS ÉLECTRONIQUES ou
DISPOSITIF
A I Oscillateur
Pour assurer le bon fonctionnement de la pompe, il est important de mesurer la
pression
sanguine, ainsi que le volume sanguin dans le coeur. En mesurant une
admittance, on
détermine le volume de sang dans le coeur. Pour réaliser correctement cette
mesure, il est
nécessaire d'exciter le coeur avec un signal sinusoi'dal de fréquence de
l'ordre de 20 kHz.
Pour cela, on utilise l'oscillateur représenté figure 2. Dans toute la suite,
la pulsation des
signaux est notée oe.
On suppose tous les amplificateurs opérationnels (ou amplificateurs linéaires
intégrés ALI)
comme idéaux et fonctionnant en régime linéaire.
C1
Sortie en sinus
Sortie en cosinus
Potentiel
V1
Figure 2
R1=R2=R3=9,76 kQ;C1=CZ=C3=BZOPF.
A.1 On considère le bloc 1, représenté en figure 3. On se place en régime
sinuso'idal.
Montrer que la fonction de transfert du bloc 1 est donnée par l'expression
littérale
suivante :
Figure 3 : bloc 1
Déterminer la nature de ce filtre.
A.2 À partir de la fonction de transfert, déterminer l'équation différentielle
reliant V2(t) à VS1(t).
A.3 Dans le cas où VS1(t) = V....cos(oet), avec V... > O, donner la forme de la
solution
générale V2(t) de l'équation précédente. On ne déterminera aucune des constantes
d'intégration.
A.4 En déduire une condition pour que ce système soit stable.
A.5 On considère le bloc 2, représenté en figure 4. Établir la relation entre
les tensions
Ï1»Ï51 et Ï52-
Figure 4 : bloc 2
A.6 Dans le cas où V1 = 0 V, déterminer la fonction réalisée par le bloc 2.
Figure 5 : bloc 3
A.? On considère le bloc 3, représenté en figure 5. De manière analogue à la
démarche
utilisée en A5, établir la relation entre les tensions yl,_1{2 et Y52.
A.8 On considère le montage complet, représenté en figure 2. On se place dans
le cas où
V1 = 0 V. On peut montrer (non demandé) à partir des relations établies
précédemment
que ce système réalise un oscillateur sinuso'idal à la pulsation 03 si la
condition suivante
est réalisée :
1 + a3p + a1a3p2 + ala2a3p3 : 0 (relation 1)
OÙ [? : jâ) et VI. EUR {1,2,3},Qi : RiCi'
La fréquence de l'oseillateur ainsi obtenue, correspond-elle à ce qui est
attendu ? Une
justification précise est demandée.
A.9 On considère toujours le montage complet, représenté en figure 2. Justifier
que, si la
tension de sortie de l'ALl 2 est en cosinus, alors celle de l'ALI 1 est en
sinus.
B I Modulation d'amplitude
Le transfert des données utiles au bon fonctionnement du coeur artificiel
utilise la modulation.
Nous allons étudier certaines caractéristiques associées. Deux documents utiles
à cette
partie sont fournis en annexe 1, page 20.
8.1 En justifiant, identifier parmi les documents la, 1b et 1c, les modulations
en amplitude,
en fréquence et en phase. La réponse doit être sur le document réponse et non
sur
Fannexe.
8.2 À partir du document 2, déterminer la fréquence du signal (supposé
sinuso'r'dal) transmis
par modulation d'amplitude, ainsi que la fréquence de la porteuse.
DEUXIÈME PARTIE
CONVERSION DE PUISSANCE
C / Communication transcutanée
Dans cette partie, on s'intéresse au transfert de puissance transcutanée,
mentionné sur la
figure 1. Les documents utiles à cette partie se trouvent en annexe 2, page 21.
C.1 Représenter l'allure d'un cycle d'hystérésis (H, B) d'un milieu
ferromagnétique doux.
Quelle modélisation peut--on faire pour ce matériau ?
C.2 Après avoir établi l'expression littérale du champ magnétique produit dans
l'entrefer
(figure 8), déterminer précisément si le champ magnétique produit dans
l'entrefer est
dangereux pour la santé.
On modè/isa les phénomènes d'induction au niveau des bobines situées de part et
d'autre
de la peau par le circuit de la figure 6 où Vg est une tension sinusoi'dale.
Figure 6
Le générateur Vg délivre une tension sinusoi'da/e de pulsation a) et a une
résistance interne
Rg. L'inductance mutuelle M est donnée parla relation :
où k est une constante.
M = k\/ LSLd
Les résistances l?S et Rd sont des résistances parasites. La charge est
représentée parla
'
tance RL.
resis
C.3 Établir, en notation complexe, le système d'équations électriques décrivant
le schéma
électrique de la figure 6.
C.4 Le rendement 77 en puissance de ce circuit est le rapport de la puissance
reçue PL au
teur,
enéra
eparleg'
livrée Pg,Max délivré
dé'
niveau dela charge parla puissance maximale
il est donné par l'expression littérale suivante :
8VGC U
adaptée. Commenter la courbe de la figure 7 donnant le rendement optimum 770...
en
Le rendement optimum nopt est obtenu en choisissant les résistances de manière
fonction de U.
lu"ll"- l.|l«nlln.l-ll I'll--"'- "'-"'-
l--l-Irlr'll-' '-l'l-llvl-- Illnl'"
"'ol" "'lvl||| Ill-|||"- |ll\'|l|-|
_ "'--II.- "'--l'ul "'-'lll- '--.l'"
|-lln'- "'-.llz'cl 'lltst0'ullü- .l'|||lul
lvl"... "-tv-"l -Al"ll|-llll|l"
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- '----l
ill.-|-
--
lu'-.ll--Î
"'-""
"'li'Ïl .
D I Redresseur
On va s'intéresser ici à l'étage redresseur de la figure 1.
------------------------------------------------------------------------------------------
A D1 A D2 ! Ld EUR
A D3 A D4 '
Figure9
Le générateur d'entrée du pont de diodes est une source de tension alternative
Vac. La
charge est assimilable à une source continue de courant...
D.1 Faire le schéma équivalent à celui de la figure 9, en faisant apparaître
des interrupteurs.
Décrire les différentes séquences de commutation des diodes.
D.2 Si la tension Vac est sinuso'idale, tracer alors l'allure de la tension
uc(t) aux bornes du
condensateur de charge en fonction du temps.
D.3 Pourquoi utilise--t--on un pont de diodes ?
TROISIÈME PARTIE
ÉTUDE DE LA POMPE CARDIAQUE
E ! Influence de l'écoulement sur la formation de caillots sanguins
La géométrie de la pompe cardiaque joue sur l'écoulement sanguin et peut
entraîner la
formation de caillots sanguins au niveau de la pompe, ce qui est dangereux pour
le patient.
Pour comprendre les mécanismes en jeu dans cette formation, on va s'intéresser
au modèle
suivant: considérons que certains écoulements du sang dans la pompe puissent
être
modélisés par un écoulement incompressible homogène dans une conduite
cylindrique
horizontale de rayon R (R = 3. 2. 10'3 m), de longueur L, d'axe (02). Le sang
est caractérisé
par sa masse volumique /1 et par sa viscosité dynamique 77 constante et
uniforme. Le champ
des vitesses s'écrit v(M, t) : v(r)û}' avec 175 le vecteur unitaire de l'axe
(Oz). Le document
utile à cette partie se trouve en annexe 3, page 22.
E.1 On considère le système suivant : un cylindre de liquide d'axe (Oz) de
rayon r s R, de
longueur L. On notera respectivement P1 et P2 les pressions en 2 = 0 et z = L.
On se
place dans le référentiel du laboratoire supposé galiléen. Définir les forces
s'exerçant sur
le système, puis écrire le théorème de la résultante cinétique sous forme
vectorielle.
E.2 Dans le cas d'un écoulement stationnaire, justifier que la quantité de
mouvement se
conserve.
E.3 Montrer que le champ des vitesses dans le tube s'écrit :
(P1 _P2)(R2 "T'2)_9
v(M, t) : 477L uZ
E.4 Évaluer le nombre de Reynolds RE dans le cas considéré ici du sang en
écoulement
dans la conduite cylindrique horizontale. Conclure sur la nature de
l'écoulement.
E.5 Établir la loi de Hagen--Poiseuille, valable ici.
E.6 En déduire l'expression littérale de la résistance hydraulique RH.
E.7 En vous appuyant sur le document 5 de l'annexe 3 page 22, expliquer le lien
entre le
taux de cisaillement et la formation de caillots sanguins obstruant le conduit.
E.8 Quelle est l'influence sur la résistance hydraulique de l'apparition de
caillots sanguins
obstruant le conduit ?
QUATRIÈME PARTIE
THERMODYNAMIQUE DU COEUR
Le coeur est un organe composé de quatre chambres : deux ventricules et deux
oreillettes.
Un ensemble oreillette-ventricule fonctionne comme une pompe: une oreillette
collecte le
sang en provenance d'une partie du corps et l'envoie vers un ventricule à
travers une valve
d'entrée, puis le ventricule envoie ce sang vers une autre partie du corps à
travers une valve
de sortie. L'ensemble oreillette--
ventricule droit reçoit du sang
Circulation pulmonaire
provenant des organes et l'envoie
vers les poumons pour se
recharger en dioxygène (on parle
de circulation pulmonaire), alors
VD : ventricule droit
OD : oreillette droite
VG : ventricule gauche
ue l'oreillette-ventricule gauche
q OG : oreillette gauche
reçoit du sang en provenance
des poumons et l'envoie vers les
autres organes pour les
_ _ _ ' Circulation systémique
approvrsronner en dioxygene (on
parle de circulation systémique).
Le schéma ci--contre représente F' ure11
cette circulation.
Dans la suite du problème, nous ne considérerons que des valeurs moyennées au
cours du
temps et les flux sanguins seront donc considérés comme égaux et constants.
On appelle systole une phase de contraction du coeur et diastole une phase de
relâchement.
On modélise le coeur comme une machine thermique fonctionnent comme un moteur.
F I Étude du travail fourni par le coeur
Le coeur fournit le travail nécessaire pour pomper le sang à travers le réseau
sanguin. Ce
travail se décompose en deux parties : le travail fourni par le ventricule
droit et le travail
fourni par le ventricule gauche (les travaux fournis par les oreillettes sont
négligés). On
s'intéresse d'abord au travail fourni par le ventricule gauche en se basant sur
le diagramme
de Clapeyron donné à la question F2. La pression est donnée en mmHg (millimètre
de
mercure, élément de symbole Hg), unité de pression très utilisée en médecine.
On pourra
utiliser la conversion approchée suivante : 1 mmHg = 133 Pa et l'annexe 4,
pages 23, 24.
Ce cycle n'a pas été obtenu expérimente/ement, c'est un cycle modèle (donc
simplifié)
composé de deux segments verticaux aux volumes Va, et Vf, d'un segment
horizontal et la
pression PSS (pression systémique à la systole) et d'un segment de droite
affine. Les valeurs
numériques sont des valeurs typiques : les valeurs mesurées peuvent nettement
varier;
notamment d'un individu à l'autre.
Lors d'un cycle on observe quatre phases, données ici dans le désordre
- le ventricule se remplit de sang en provenance de l'oreillette : phase R.
- le ventricule se vide d'une partie du sang, envoyé vers les organes : phase V
- le ventricule se contracte, valves d'entrée et de sortie fermées : phase C.
- le ventricule se détend, valves d'entrée et de sortie fermées : phase D.
Comme on a tracé le diagramme de Clapeyron du ventricule gauche et non du sang,
le
travail fourni sur un cycle doit être négatif pour que le coeur soit moteur.
F.1 Quel est donc le sens de parcours du cycle ?
F.2 Attribuer chaque phase à une partie du diagramme de Clapeyron en justifiant
succinctement.
Pss=llO -------- . ----- 3 3 ...............
Pression dans le ventricule gauche en mmHg
..
__
..............................................................................
_ ...............
. ;
Prnln='l
...................................................................................................
.. _
_ ..
Volume du ventricule gauche en mL
Figure 12
F.?» Déterminer l'expression littérale du travail fourni par le sang au
ventricule gauche en
fonction de P......, PSS, PVP (pression veineuse pulmonaire) et5 : Vf -- Vd.
F.4 Justifier que l'on puisse approximer le travail fourni par le ventricule
gauche au sang par
l'expression littérale % : SP55. Que représente physiquement S ?
Le cycle du ventricule droit peut se modéliser de la même manière, seules les
valeurs de
pression changent : la pression PPS (pression pulmonaire a la systole)
nécessaire pour faire
circuler le sang vers les poumons est inférieure à PSS, pression nécessaire
pour faire circuler
le sang vers le reste du corps. On notera donc PPS : aPss où a est un facteur
numérique
inférieur à l'unité.
F.5 En déduire l'expression littérale du travail Wd fourni par le ventricule
droit au sang en
fonction de S, PSS et et, sachant que l'approximation faite en F.4 reste
valable.
F.6 En notant f la fréquence cardiaque, donner l'expression littérale de la
puissance
mécanique fournie par le coeur en fonction de f, 8, PSS et et.
ET À l'aide des valeurs numériques proposées dans l'énoncé ou en annexe et de
vos
connaissances, proposer un ordre de grandeur de la puissance mécanique fournie
par le
coeur, ainsi qu'un ordre de grandeur de l'énergie mécanique fournie par le
coeur en une
journée. Commenter ces valeurs.
G [ Rendement cardiaque
L'énergie nécessaire au fonctionnement du coeur est essentiellement fournie par
des
réactions d'oxydation de glucides. La quantité d'énergie produite dépend donc
de la quantité
de dioxygène consommée; le coeur ne représente qu'une fraction de l'énergie
totale
dépensée par le corps et donc du dioxygène consommé. Dans la suite on
considérera que le
coeur consomme 14% du dioxygène utilisé parle corps.
G.1 Proposer une définition du rendement n du coeur puis en calculer une valeur
numérique
a l'aide des valeurs numériques proposées dans l'énoncé ou en annexe et de vos
connaissances.
On propose de modéliser le coeur comme une machine thermique ditherme en
contact avec
une source froide (le milieu extérieur, de température T,: = 20°C) et une
source chaude de
température TC qui lui fournit l'énergie nécessaire sous forme de transfert
thermique.
G.2 Montrer que le rendement d'une telle machine thermique est inférieur à une
certaine
valeur à exprimer en fonction de T,: et TC. Dans quelle condition y aura--t--il
égalité ?
G.3 Déduire de vos réponses aux questions G.1 et 6.2 une valeur minimale de Tc.
Commenter la pertinence du modèle proposé.
H I Évolution du rendement du coeur en fonction de l'effort fourni
Le rendement du coeur quantifie à quel point la production d'énergie mécanique
est efficace.
Or cette production d'énergie mécanique se fait à partir d'une source d'énergie
chimique qui
sera étudiée plus en détail dans la partie « chimie » de cette épreuve. La
réaction chimique à
l'origine de la production d'énergie est une réaction d'oxydation impliquant le
dioxygène;
ainsi plus on consomme de dioxygène, plus la production d'énergie est
importante: on
comprend donc que le rendement peut dépendre du taux 0 de consommation de
l'oxygène
(et donc de l'effort fourni puisque l'on inspire et expire plus durant un
effort qu'au repos).
L'étude du lien entre le fonctionnement du coeur et des poumons amène'â
l'établissement de
l'équation différentielle suivante liant le rendement du coeur n et le taux 0
de consommation
de l'oxygène :
Qî-- g+ 77- -- b où b est une constante qui dépend dela physiologie de !
'individu.
H.1 Résoudre cette équation différentielle en prenant comme « condition
initiale » le fait
qu'au repos on mesure un rendement flo et un taux de consommation de l'oxygène
OO.
. a '
On montrera que les solutions sont de la forme 17 ==--Ê+a2 ou on et (12 sont des
constantes qu'on exprimera en fonction de b, 00 et Oo.
On cherche à vérifier expérimentalement le résultat théorique. Pour cela on
demande à un
individu de réaliser un effort plus ou moins intense (par exemple sur un vélo)
et on mesure
divers paramètres (flux d'air, fréquence cardiaque, tensions artérielles,...)
permettant de
déduire les valeurs de n et Q, résumées dans le tableau suivant :
Eficfi
Niveau d' effort Effort léger Effort moyen
intense
Q (en litre par0
0,12,00 2,51
_,16 0,071 0,071 0,078
minute)
H.2 Proposer une représentation graphique permettant de vérifier l'adéquation
entre la
théorie et l'expérience. Utiliser cette représentation graphique et en déduire
les valeurs de (11
et (12.
H.3 Commenter l'accord entre théorie et expérience.
Concluoñs cette partie en signalant que l'étude du rendement cardiaque peut
s'avérer
intéressant d'un point de vue médical: en effet certaines affections le
modifient (comme
l'angine de poitrine par exemple) ce qui fait du rendement un facteur diagnostic
potentiellement intéressant.
CINQUIÈME PARTIE
PRODUCTION D'ÉNERGIE, CHIMIE DU GLUCOSE
Dans cette épreuve, nous allons considérer que la production d'énergie dans le
corps se fait
exclusivement à partir d'un glucide particulier que l'on va étudier: le
glucose, de formule
betEUR C6H1206.
Pour simplifier l'étude, nous allons de plus considérer que l'ensemble des
mécanismes
biologiques permettant de fournir de l'énergie se résume à l'équation-bilan
suivante (la
réaction est totale) :
CÔH1206 (aq) + 6 02(g) : 6 COz(g) + 6 H20(l)(1).
| [ Molécule de glucose
l.1 Donner la configuration électronique dans l'état fondamental de chacun des
atomes
composant le glucose (on présentera ces configurations électroniques sous la
forme
d'un diagramme énergétique et on représentera les électrons par des flèches
pointant
vers le haut ou le bas, selon leur spin). En déduire le nombre d'électrons de
valence
pour chacun de ces atomes.
Le glucose existe sous plusieurs formes, notamment sous une forme cyclique (la
plus
courante) et sous une forme linéaire ; ces deux formes sont représentées
ci--après.
HO OH Ho--3<::--H OH H4b--0H Figure 13 : forme cyclique du glucose. Figure 14 : forme linéaire du glucose. Les carbones ne sont pas représentés : ils sont situés au niveau des coudes. Certains hydrogènes ne sont pas représentés: ils sont liés à des carbones pour que ceux--ci respectent la règle de l'octet. On précise qu'il n'y a pas de liaisons multiples dans le cycle. l.2 Pour chacune de ces deux formes, proposer une structure de Lewis. l.3 Rappeler les principes de la théorie VSEPR. En déduire, pour la forme cyclique du glucose, la géométrie autour de l'un des atomes de carbone du cycle et autour de l'atome d'oxygène du cycle. Le glucose est très soluble dans l'eau (900 g. L" ) ce qui lui permet d'être transporté dans le sang (en effet, le plasma, c'est--à-dire la partie liquide du sang, est constitué d'eau à 90%). l.4 En s'appuyant notamment sur les réponses aux questions précédentes, expliquer la grande solubilité du glucose dans l'eau. J I Production d'énergie J.1 Rappeler la définition de l'enthalpie standard de formation AÎH° d'un composé. En déduire l'enthalpie standard de formation du dioxygène gazeux. J.2 Calculer l'enthalpie standard de formation A,...H°1 de la réaction (1) a 298 K. interpréter le signe de la grandeur. J.3 Dans le cadre de l'étude menée ici, a quelle température aura lieu la réaction ? Quelle approximation nous permet tout de même de conclure à une production d'énergie '? K I Étude de la réaction K.1 Montrer que la réaction (1) est une réaction d'oxydo--réduction. identifier les oxydants et les réducteurs et les associer par couples redox. K.2 Calculer l'entropie standard de la réaction A,...S°1 de la réaction (1) à 298 K. lnterpréter le signe de la grandeur. K.3 Calculer l'enthalpie libre standard A,...G°1 de la réaction (1) à la température à laquelle aura lieu la réaction. K.4 En déduire que la réaction (1) peut être considérée comme totale. K.5 Quel est l'effet d'une augmentation de température à pression constante sur l'équilibre ? Jusfifler LI Dosage du glucose dans le sang il existe de nombreuses méthodes de dosage du glucose; une méthode efficace pour le doser dans un milieu complexe comme le sang est le dosage par la glucose oxydase. Cette méthode consiste à faire réagir le glucose avec le dioxygène de l'air en présence de glucose oxydase, une enzyme produite notamment par un champignon nommé Aspergillus niger. Cette enzyme catalyse une réaction particulière (qui n'est pas celle qui a été étudiée dans les questions précédentes) qui conduit a la production de peroxyde d'hydrogène H202 selon la réaction en solution aqueuse : glucose + H20 + 02 ----> acidegluconique + H2
02 (2). Ainsi
grâce a la catalyse enzymatique, le glucose est transformé rapidement et de
manière totale
avec production de peroxyde d'hydrogène. Ce dernier est ensuite utilisé pour
oxyder une
espèce non colorée, mais dont la forme oxydée est colorée. Enfin, on mesure
l'absorbance
de la solution obtenue au maximum d'absorption (à 565 nm) : cette absorbance
est liée à la
quantité de forme oxydée colorée présente, elle-même liée à la quantité de
peroxyde
d'hydrogène produite, elle--même liée à la quantité de glucose initialement
présente.
Cette méthode a été appliquée pour quatre solutions de glucose de concentration
connue
(plus une solution de concentration nulle) et la courbe d'étalonnage suivante a
été obtenue
(les points correspondent aux mesures expérimentales et la droite est la droite
de régression
linéaire) :
nce a
0 59
N N
8 3
«> a-s
0.165?
Absorba
03304
°-°552 Figure 15
0.0000
0.00 2.11 4.21 6.32 8.42 10.53 12.63 14.74 16.84 18.95 21.05 23.16 2526 2737
29,47 31.158 33.68 35.79 3739 4000
Concentration du glucose en mg.L"
Le site de la fédération française des diabétiques nous apprend qu'une
concentration en
glucose dans le sang inférieure à 0,60 g.L4 correspond à une hypoglycémie, une
concentration supérieure à 1,10 g.L'7 à une hyperglycémie et qu'une
concentration
intermédiaire est normale.
L.1 Une prise de sang est réalisée sur une personne à jeun, ce sang est dilué
par 50, puis le
protocole décrit ci-dessus est suivi. À 565 nm, l'absorbance obtenue est égale
à 0,275.
La personne est-elle hypoglycémique, hyperglycémique ou bien sa glycémie
est-elle
normale ?
Dans les questions suivantes, la cinétique de la réaction produisant le
peroxyde d'hydrogène
est envisagée. Dans les conditions expérimentales décrites, l'eau et le
dioxygène sont en
large excès.
L.2 Que peut-on en déduire sur les concentrations en eau et dioxygène au cours
de la
réaction ? Quelle approximation peut-on alors utiliser sur la vitesse de la
réaction ?
Un modèle théorique simple conduit à proposer l'expression littérale suivante
pour la vitesse
[G]
Km+[G]
dela réaction (2) : v = v,,...C
où KM est une constante, v...ax dépend de la concentration en enzyme {qui reste
constante
au cours d'une expérience puisque les catalyseurs ne sont pas consommés) et [G]
est la
concentration en glucose.
L3 La réaction possède--t--elle alors un ordre ? Si oui, donner la valeur de
cet ordre ainsi que
les ordres partiels par rapport aux réactifs.
L.4 Proposer des expressions littérales approchées de la vitesse de réaction
(2) pour
[G]<>KM.
Une série de mesures a été réalisée en suivant le protocole expérimental
suivant : dans cinq
réacteurs fermés, du glucose a été introduit à une concentration connue et
variable [G]o, et
ce, en présence d'un excès d'eau et de dioxygène ; à l'instant t = 0 une même
quantité
d 'enzyme a été introduite dans les réacteurs et l'évolution de la
concentration en dioxygène a
été suivie à l'aide d'une sonde oxymétrique. Pour chacune des cinq expériences,
l'évolution
temporelle de la concentration en dioxygène a conduit à la détermination de la
vitesse de
réaction au cours du temps, en particulier la vitesse de réaction initiale. Le
graphe ci--
dessous a été alors obtenu :
0.220
"? 0.198
7 0.176
Q. .
°°o.154
E
5 0.132
2 0.110
.'2
4-' .
.5 0.033
m 0.066
m
iii...
æ>.-: ' -- - Points expénmentaux
°--°'2 --------- Lissage des points expérimentaux
°'°°'b.ñ o. .5 0.0 0.25 a. o. " un 0.4 .0 v." .,... -..*' o.» o." ... .o .oo
Concentration initiale du glucose en mg.L"'1
Figure 16
L.5 Déterminer les valeurs de KM et "max-
Fin de l'épreuve.
DONNÉES NUMÉRIQUES :
...
___---
Grandeurs standards thermodynamiques à 298 K :
G|UCOSG 05H1205(æ) 289
213,7
Constante du gaz parfait : R = 8,314 J.K"'.mol"1
8° (en J.mol_1.K"1)
Dioxyde de carbone C02(g)
On rappelle que O°C = 273,15 K
ANNEXE 1 :
Document 1: les différentes modulations utilisées en télémétrie biomédicale sont
représentées ci-dessous.
Temps
Temps
0 à 10 15 20
Temps
Document 2 : Spectre du signal modulé en amplitude.
O
Spectre de Fourier du signal modulé en amplitude
Amplitude (en dB)
| l l
i----* l----' l---' l l l l
3:-- M O 00 ou -£>- N
o o o o o o o
--160 ' - --- - ' ' * ' °- '
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5
frèquence(en GHz)
ANNEXE 2 :
DONNÉE NUMÉRIQUE : Perméabilité magnétique du vide : po = 471.10"7 H. m"1
Document 3 : Valeurs limites d'exposition pour les champs magnétiques extraits
du
« journal officiel des Communautés européennes L199/59 », avec f la valeur
numérique de la
fréquence dans l'unité indiquée dans la gamme de fréquences.
Gamme 8 25 0,025 0,8 150 0,15 10 10 400
.EflMflMM
fréuânces
__-
Document 4 : Dans le dispositif de transfert d'énergie transcutanée, la bobine
secondaire
est implantée dans le corps humain et couplée avec la bobine primaire, située à
l'extérieur.
Le couplage est modélisée par une inductance mutuelle M. La bobine primaire et
la bobine
secondaire comportent N = 24 spires. Le couplage entre ces bobines a été
amélioré au
moyen d'un matériau ferromagnétique doux de splitéabilité relative w = 105, de
dimensions
la plus grande 25 mm. L'entrefer a une épaisseur e = 15 mm. La bobine primaire
est
alimentée par un courant sinusoïdal de fréquence 180 kHz et d'intensité l = 1
mA. Le
schéma en figure 8 représente les différentes parties de ce système :
Matériau ferromagnétique
Primaire
Entrefer {
Secondaire
Figure 8. les lignes de champ magnétique sont en pointillés,
l'échelle n 'est pas respectée
ANNEXE 3 :
DONNÉE NUMÉRIQUE : Viscosité dynamique de l'eau : nee... : 1,0.1q3 PI
Document 5 : le sang est en moyenne 6 fois plus visqueux que l'eau. Le débit Q
considéré
ici est de 0.3 L/min. La masse volumique du sang est de 1.05 g/cm3. Le sang
comprend les
érythrocytes, les leucocytes et les plaquettes. Les érythrocytes sont les
cellules les plus
nombreuses et les plus grosses, d'un rayon moyen de 2 800 nm, comparé à 1 200
nm pour
les plaquettes, ce sont elles qui donnent au sang ses propriétés
visco-élastiques.
La mesure de la variation de la vitesse à laquelle se déplacent les tranches de
fluide les
unes par rapport aux autres est donnée par le gradient de vitesse, qui est
aussi nommé
« taux de cisaillement ». Ce taux est donné par :
VO") = ;; ?"
Viscosité
(10'3 Pas)
Agrégation
Déformation
© © ©
10 © ©
O O
O
0
0.1 1.0 Taux de cisaillement
(84)
Figure 10 : les petites ellipses symbolisent les globules rouges
ANNEXE 4 :
Document 1 : Données hémodynamiques au repos et durant un pic d'exercice
(traduit et adapté de Higginbotham M.B., Morris K. G., Williams R. S.;
Regulation of stroke
volume during submaximal and maximal upn'ght exercise in normal man. Cire Res.
58
1986:281-291.)
Dans cet article de 1986, une étude a été réalisée sur une population de 24
mâles âgés de
20 à 50 ans et ne présentant aucun symptômes de maladie ; de nombreuses
grandeurs ont
été mesurées, le tableau suivant résume une partie des données sous la forme de
la valeur
moyenne obtenue : l'écart--type.
- Repos, debOUt
0 (en L.min'1) 0,31 : 0,06 0,33 : 0,06 2,55 :: 0,31
Fréquence cardiaque
(en battements par 64 i 12 73 :l: 12 167 i 16
minute)
PSS (en mmHg) 130 i-14 136 i 12 220 i 24
PPS (en mmHg) 20 i 4 15 t 4
Document 2 : Production d'énergie chimique
Repos, couché sur le Pic d'exercice
dos
( traduit et adapté de http.'//hyperph ysics. ph y--astr. gsu.
edu/hbase/biology/metab.html)
Le métabolisme est un terme générique pour toutes les réactions chimiques qui
décomposent ou « brûlent» des aliments pour fournir l'énergie nécessaire au
fonctionnement d'un organisme. Le mot « brûler» est utilisé délibérément car
l'énergie
fournie par un aliment dans le processus métabolique humain est comparable à
l'énergie
obtenue lors d'une vraie combustion. L'énergie disponible grâce à un aliment est
usuellement mesurée en calories diététiques et la contenance en calories d'un
aliment peut
tout à fait être obtenue en le brûlant dans une atmosphère d'oxygène pur dans un
calorimètre pour mesurer l'énergie fournie par cette combustion.
Tout comme une combustion ordinaire, le métabolisme d'un aliment requiert un
apport en
oxygène et produit du dioxyde de carbone. Pour différents aliments on peut
fournir des
valeurs de l'énergie typiquement produite, de la quantité d'oxygène requise et
de la quantité
attendue de dioxyde de carbone relachée. Voici quelques valeurs tirées de
Nelson, Philip,
Biological Physics, W. H. Freeman, 2004.
Aliment Énergie produite (en kJ Oxygène requis (en 002 produit (en litre
par gramme d'aliment) litre par gramme par gramme d'aliment)
d'aliment)
Glu_ide
Alcool
Protéine
Notons que la quantité d'énergie produite par les quatre types d'aliments est
globalement
proportionnelle à la quantité d'oxygène requise, ainsi le taux métabolique peut
être mesuré
par le taux de consommation de l'oxygène.