ÉCOLES NORMALES SUPÉRIEURES - ÉCOLE POLYTECHNIQUE
CONCOURS D'ADMISSION 2021
MERCREDI 14 AVRIL 2021
08h00 -- 12h00
FILIÈRE PSI
COMPOSITION de PHYSIQUE
(XCR)
Durée : 4 heures
e L'utilisation de calculatrices n'est pas autorisée pour cette épreuve.
e 51, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une
erreur d'énoncé, 1l le signale sur sa copie et poursuit sa composition en
expliquant les raisons des initiatives qu'il est amené à prendre.
Autour de la modulation acousto-optique
Le fonctionnement d'un modulateur acousto-optique repose sur l'interaction
entre un faisceau op-
tique et une onde acoustique dans un cristal. Les applications d'un tel
dispositif sont nombreuses.
Nous nous intéresserons dans ce problème à l'analyse des fréquences de
vibration dans un cristal.
Ainsi, nous allons dans un premier temps étudier les principes de la
propagation d'ondes acoustiques,
dans l'air et dans un cristal. Ces ondes acoustiques peuvent être générées à
l'aide d'un transducteur
piézoélectrique dont nous étudierons le fonctionnement dans un deuxième temps.
Une fois ces éléments
décrits, nous explorerons les moyens de mettre en oeuvre l'analyse spectrale à
l'aide de différentes
méthodes optiques.
Notations, formulaire et données numériques.
--
Pour un champ scalaire w, div(grad(w)) = Av, où À est l'opérateur laplacien
1
Célérité de la lumière dans le vide : c = 3,00 x 10° m:s--
e À 20 °C pour l'air, la compressibilité isentropique est vs = 7,00 x 106 Pa!
et la masse
volumique est po = 1,20 kg: m *
Quelques données numériques : 5,870 & 0,415; 8,409 & 0,345; 8,405 & 2,90: 5,805
& 2,41:
205 & 1,4: 305 R 1,7; 35/1,4 = 25
I Génération d'ondes acoustiques
émetteur onde
ultrasonore acoustique
Figure 1 --- Un émetteur ultrasonore connecté à une source de tension
sinusoïdale émet
une onde acoustique via la vibration d'un matériau piézoélectrique.
Nous étudions dans cette partie un dispositif permettant la génération d'ondes
acoustiques dans
une certaine gamme de fréquences. Il s'agit d'un émetteur d'ondes acoustiques
ultrasonores, relié à une
source de tension sinusoïdale, comme présenté sur la figure 1. Ce dispositif
expérimental, usuellement
utilisé en séance de travaux pratiques, est constitué d'un matériau
piézoélectrique. Le comportement
d'un tel matériau et la modélisation de sa réponse à une sollicitation seront
détaillés dans la partie IT.
Le principe de fonctionnement d'un émetteur ultrasonore est le suivant : sous
l'influence d'une tension
oscillant à une certaine fréquence, le matériau piézoélectrique vibre. Cette
vibration provoque une
surpression acoustique à l'origine d'une onde acoustique.
I.A Étude fréquentielle de l'émetteur ultrasonore
À l'aide d'un générateur de signaux, on alimente un émetteur ultrasonore par
une tension sinusoïdale
Ua(t) = Uocos(2r ft), de fréquence f, que nous pouvons faire varier, et
d'amplitude Uo. On mesure
l'amplitude de l'onde acoustique à l'aide d'un microphone qui convertit la
surpression acoustique en
une tension Us(t) = Us m cos(27 ft+4). Les résultats expérimentaux sont
représentés sur la figure 2 : on
S,n ° ' Z ' ° \ '
en fonction de la fréquence. Emetteur et récepteur se font face. On considère
que le récepteur
trace
0
présente une réponse uniforme sur la plage de fréquences considérée et on
souhaite caractériser la
réponse en fréquence de l'émetteur.
U, m/Uo
0.35
0.30
0.25
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
37 38 39 40 41 42 43 44
Fréquence d'excitation f (kHz)
U,
Figure 2 - Tracé de ---- en fonction de la fréquence d'excitation f.
0
1. Interpréter la courbe de réponse, représentée figure 2, comme celle d'un
filtre, dont on précisera
la nature, et dont on évaluera par lecture graphique les grandeurs
caractéristiques suivantes :
fréquence propre f,, bande passante Af à --3 dB et facteur de qualité Q.
2. Rappeler la gamme de fréquences sur laquelle l'oreille humaine est sensible.
Conclure quant à la
dénomination de l'émetteur.
I.B Étude de la propagation des ondes acoustiques
Dans ce paragraphe, nous rappelons quelques résultats relatifs à la propagation
des ondes acous-
tiques dans l'air. On modélise l'air comme un fluide homogène, sans viscosité,
de masse volumique p
et de compressibilité isentropique xs. On négligera l'influence du champ de
pesanteur. À l'équilibre,
le fluide est caractérisé par un champ de pression uniforme, noté Pj, une masse
volumique uniforme,
notée po, et un champ de vitesse uniforme de valeur nulle Y -- 0.
En présence d'une perturbation acoustique, les amplitudes des champs de
pression P(r;t), de vi-
tesse U(r,t) et de masse volumique p(r't) diffèrent de leurs valeurs à
l'équilibre. La perturbation sera
caractérisée par les grandeurs p(r,t), u(r,t) et v(r;t) telles que :
P(rt) = Fo + prit), (1)
p(rit) = po + (rt), (2)
d(rt) = 0 + D(rt) (3)
-- Page 3/15 -
LL4sn
S5dus
IC Propagation d'ondes acoustiques dans un cristal
La propagation des ondes acoustiques ne se limite pas à un fluide. Il est
possible de modéliser la
propagation d'une onde de compression dans un solide cristallin, en
s'intéressant aux vibrations du
réseau cristallin.
Nous considérons un modèle unidimensionnel de cristal, de longueur ZL,
constitué de N atomes
identiques de même masse m. À l'équilibre, chaque atome est situé sur un noeud
d'un réseau cristallin
de pas a et d'axe (Ox). La position d'équilibre du n-ième atome est na, avec n
entier naturel dans
l'intervalle [1; N]. Sous l'influence d'une excitation collective, la position
d'un atome au cours du temps
peut varier. Elle est désignée par son abscisse x, (t), repérée par rapport à
l'origine O du repère, placée
à une extrémité du cristal. Pour un atome quelconque indexé par n, on définit
u,(t) = æn(t) -- na,
l'écart à sa position d'équilibre. L'interaction d'un atome avec son
environnement est modélisée par
une force de rappel de constante de raideur K° pour chacun des atomes voisins.
On néglige l'influence
du champ de pesanteur. Les différentes notations sont rappelées sur le schéma
de la figure 4.
atome n-1l atome n atome n+1l
K K K
O | T | | »
(n-1)a na (n+1)a
En à » --+
Uy_1 (4) u,(t) Uni1 (4)
Figure 4 --- Représentation du modèle unidimensionnel d'un cristal. Chaque
atome est relié
à ses deux voisins par un ressort de constante de raideur K et de longueur à
vide a.
6. Établir l'équation différentielle reliant wn(t), un_1(t) et unr1(t).
7. Pour cette question uniquement, nous nous plaçons dans l'approximation des
mi-
lieux continus. Cette approximation consiste à considérer que les atomes sont
très rapprochés
vis-à-vis de la distance caractéristique À. de variation de u, en fonction de n
: a EUR À. On
peut alors considérer u,(t) comme une fonction continue u(x,t) = u(x,y = na;t),
Vn. Établir
que le champ de déplacement u(x,t) est solution d'une équation de D'ALEMBERT.
On précisera
l'expression de la célérité c; de l'onde ainsi décrite.
e On considère maintenant l'équation obtenue à la question 6. On cherche des
solutions sous la
forme d'ondes planes, faisant apparaître le caractère discret du réseau
cristallin, et dont l'expression
est :
un(t) = uo exp li(gna -- wt)] , (8)
où u ERt,weRTtet i = ---1.
8. Montrer que la relation de dispersion w(q) se met sous la forme suivante :
m(S)
sin (| --
2
où À est une constante à exprimer en fonction des données.
w(q) = A
| (9)
-- Page 5/15 -
10.
11.
12.
13.
. On suppose que le cristal est de longueur L suffisamment grande pour négliger
les effets de bord
et considérer le cristal comme infini. Afin de faire disparaître les effets de
bord, nous utilisons
des conditions aux limites périodiques : nous supposons que les deux extrémités
sont liées entre
elles de sorte à fermer la chaîne linéaire d'atomes sur elle-même. Cela se
traduit par la condition
mathématique uy+1(t) = ui(t). En déduire que q = pqo, où p EUR Z, qo étant à
exprimer en
fonction des données. Chaque nombre d'onde q, quantifié par l'entier relatif p,
correspond alors
à un mode de vibration du cristal.
27T
En considérant q et q" deux nombres d'onde tels que g --q = hx--, où h EUR Z,
expliquer pourquoi
a
T T
nous pouvons restreindre l'étude aux nombres d'onde q appartenant à
l'intervalle --- -- |
a &@
Représenter graphiquement sur cet intervalle, appelé première zone de
BRILLOUIN, l'évolution
de la pulsation w(q) en fonction de q.
Proposer un critère quantitatif permettant de fixer un domaine sur lequel la
relation de disper-
sion w(q) peut être linéarisée. Comparer ce critère à celui utilisé dans le
cadre de l'approximation
des milieux continus, mise en oeuvre à la question 7. Donner alors le lien
entre w et q. À quoi COr-
respond le facteur de proportionnalité ? On fera apparaître cette relation
linéaire sur le graphique
représenté en réponse à la question 11.
Ainsi décrite. l'onde se propageant le long du réseau cristallin peut être
assimilée à une quasi-
9
particule, appelée phonon, matérialisant la propagation d'un mode de vibration
au sein du cristal
induite par le mouvement collectif d'oscillation des atomes. Par analogie avec
un autre domaine
de la physique. nommer la particule associée à une onde également caractérisée
par une relation
9
de dispersion linéaire.
II Fonctionnement d'un transducteur piézoélectrique
Pour générer une onde acoustique dans l'air ou dans un cristal, nous utilisons
un transducteur
piézoélectrique dont nous allons étudier le fonctionnement dans cette partie.
La piézoélectricité est une
propriété électromécanique de certains matériaux. Elle correspond à
l'apparition d'une polarisation
électrique sous l'effet d'une contrainte sur le matériau induisant une
déformation ou, inversement, à
la déformation du matériau sous l'effet d'un champ électrique.
ITA Modèle électromécanique de la piézoélectricité
U= V(L)- V(0)
VV
matériau piézoélectrique
Y
à
Figure 5 -- Schéma d'un matériau piézoélectrique, limité par deux armatures
conductrices
situées en x = 0 et x -- L et respectivement chargées --Q et +Q. L'armature
placée en
x = L est susceptible de se déplacer et son déplacement algébrique est noté &.
-- Page 6/15 -
On considère un élément de volume de matériau piézoélectrique électriquement
isolant. Cet élément
est limité dans l'espace par deux surfaces conductrices parallèles de section
$, appelées armatures,
séparées d'une distance L quand le matériau n'est soumis à aucune sollicitation
mécanique ou électrique.
On suppose que les deux surfaces conductrices sont deux plans identiques, de
longueur et de largeur
l, et £., telles que £,, {, > L, et portant les charges totales, relatives à
chacune des plaques, +Q et
--Q, comme représenté sur la figure 5. On suppose que le système $S = {matériau
piézoélectrique + ar-
matures} est placé dans le vide.
Par ailleurs, le matériau peut se dilater ou se contracter sous l'influence
d'une force F.On supposera
dans la suite que la force s'applique uniquement dans la direction (Ox) : F =
F&,. L'allongement
algébrique résultant, noté &, est petit devant la longueur caractéristique du
matériau au repos L (|| &
L). On suppose que seule l'armature portant la charge +Q peur se déplacer. Elle
est située en x = L
lorsque le matériau est au repos. L'autre armature, portant la charge --Q, est
considérée comme fixe
et choisie comme origine de l'axe (Ox). On note U = V(L) -- V(0) la tension
entre les deux armatures,
où V (0) et V(L) sont les potentiels électrostatiques des armatures portant
respectivement les charges
--Q et +Q. Notons que les charges --Q et +Q ne représentent que les charges
libres accumulées sur les
armatures liées à une tension appliquée entre ces dernières et ne sont pas la
conséquence du caractère
diélectrique (isolant) et piézoélectrique du matériau.
14. Rappeler l'équation locale de MAXWELL-GAUSS dans une zone de l'espace où il
existe une
distribution volumique de charges p. Déduire de cette équation le théorème de
GAUSS.
e Un matériau piézoélectrique peut être considéré comme un matériau
diélectrique, c'est-à-dire
présentant une polarisation lorsque le matériau est sollicité électriquement.
En réponse à un champ
électrique extérieur, une distribution locale de charges pi se crée. Celle-ci
peut alors s'ajouter à une
densité volumique de charges pré-existante fibre. Ainsi, la densité volumique
de charges totale s'écrit
P = Pliée + Plibre-
Un dipôle électrostatique est un ensemble de charges, négatives et positives,
de charge totale nulle,
disposées de telle sorte que le barycentre des charges positives ne coïncide
pas avec le barycentre des
charges négatives. On associe alors au dipôle électrostatique un moment
dipolaire, défini par p -- qd où
q est la valeur absolue de la charge portée par chaque barycentre et d le
vecteur reliant le barycentre
des charges négatives au barycentre des charges positives. p est exprimé en C -
m.
En introduisant la polarisation P qui correspond à la densité volumique de
moments dipolaires
--
--
P -- _ il est possible d'écrire pliée -- --div(P). Dans un milieu diélectrique
linéaire, homogène,
isotrope et pour des champs harmoniques ou statiques, la polarisation est liée
au champ électrique
par P = Eo(Er -- 1) E où EUR, appelée permittivité relative du matériau, est
une constante supérieure à
1 qui dépend du matériau considéré. On note D = oË + P le vecteur déplacement
électrique.
15. Réécrire le théorème de GAUSS pour le déplacement électrique D dans le
milieu diélectrique.
16. On considère que le système S constitué des deux armatures séparées par un
matériau diélectrique
matérialise un condensateur plan. On souhaite déterminer la capacité C de ce
condensateur. On
se place dans les conditions de l'électrostatique, c'est-à-dire que les champs
ne dépendent pas du
temps.
16.a) Expliquer pourquoi l'amplitude du champ D est constante par morceaux,
dans chacune des
zones æ < 0, x EUR ]0,L] et x > 0, qu'on dénommera respectivement zones I, IT
et IIT. On
notera Dr, Dr et Drrx les composantes algébriques de D selon EUR, dans les
différentes zones.
16.b) Établir que le champ D est nul hors du système S.
16.c) Déterminer le champ D pour x dans l'intervalle ]0,L|.
16.d) En déduire la capacité C du condensateur en fonction de EUR, EUR0, $ et L.
-- Page 7/15 -
e Dans les paragraphes précédents, nous avons déterminé les propriétés
électriques d'un matériau
diélectrique. Nous étudions maintenant le phénomène de piézoélectricité qui
caractérise le couplage
entre la déformation mécanique d'un matériau et les propriétés électriques
relatives à ces déformations,
à l'aide d'un modèle élémentaire.
Considérons un cristal, dont la maille est hexagonale, composé d'ions
électropositifs et d'ions
électronégatifs régulièrement répartis et alternés, de manière à ce que la
charge totale d'une maille
soit nulle. En fonction de l'étirement ou de la compression, induits par
l'action mécanique F, les deux
barycentres des charges positives et négatives ne sont plus confondus. Dans les
deux configurations,
représentées en figure 6, la charge totale est nulle. On note d+ la distance
entre les barycentres des
charges positives et négatives au sein d'une maille déformée.
F
------
+ - + -
- + - +
+ - + -
charge totale nulle + _ charge totale nulle
moment dipolaire nul + moment dipolaire non nul
barycentres des charges positives + _ barycentres des charges positives
et négatives confondus et négatives non confondus
Figure 6 --- Représentation schématique de la déformation d'une maille
cristalline d'un
matériau piézoélectrique et apparition d'un moment dipolaire.
17. Représenter la position des barycentres des charges positives et négatives
pour la maille déformée
représentée en figure 6. Exprimer, pour cette maille, la valeur absolue du
moment dipolaire Phex
créé par l'élongation en fonction de la distance d+ et de la charge élémentaire
e.
e Sous l'action d'une force F qui provoque l'allongement 6EUR, il apparaît une
densité de moments
dipolaires P jéo; liée à une densité volumique de charges pie, de façon
similaire à la description
adoptée pour un matériau diélectrique. On admet que la polarisation totale,
prenant en compte l'effet
piézoélectrique et le caractère diélectrique du milieu, s'écrit alors
P -- Eo(Er -- 1) E + 20EUR Es, (10)
où 7 est appelé coefficient piézoélectrique et dépend du matériau considéré.
18. En utilisant l'expression de P de l'équation (10) et en reprenant le
raisonnement conduit à la
question 16 pour la situation illustrée sur la figure 5, déduire que la tension
Ü entre les armatures
du matériau piézoélectrique s'écrit :
= HE. (11)
Cette équation est l'équation électrique d'un matériau piézoélectrique.
e On admettra que l'équation mécanique d'un matériau piézoélectrique, donnant
la force F à
appliquer pour obtenir un allongement algébrique £ et pour une charge Q s'écrit
:
F=79Q + ké. (12)
-- Page 8/15 -
19.
En déduire la force de rappel qui s'exerce sur l'armature de charge +Q, si
celle-ci présente
un déplacement EUR par rapport à sa position au repos en x = L. De plus, la
modélisation de
la dissipation au sein du matériau piézoélectrique lors du mouvement de
l'armature se traduit
par une action mécanique fe -- A x qui s'exerce sur celle-ci. On suppose par
ailleurs que
l'armature est caractérisée par une masse effective m, qui prend en compte
l'inertie du matériau
piézoélectrique. Montrer alors que l'équation différentielle régissant le
mouvement de l'armature
se met sous la forme suivante :
2
d'é dé
-- = LE = 0. 13
Mas ta + E+7Q (13)
e Le système S = {armatures + matériau piézoélectrique} de la figure 5 est
sollicité par une tension
sinusoïdale, comme illustré figure 7. On impose entre les armatures du matériau
piézoélectrique une
tension sinusoïdale U(t) = Up cos(wt), dont la représentation complexe est U(t)
= Un exp(iwt), avec
Uo EUR R*. La représentation complexe de l'élongation algébrique £(#) est
donnée par : £(t) = EUR : exp(iwt),
où 6, -- éoexp(ig), 60 EUR R.
20.
-Q +Q
U(i)
(0)
It
Figure 7 -- Sollicitation d'un cristal piézoélectrique par une tension
sinusoïdale.
À partir des équations (11) et (13), montrer que la fonction de transfert
électromécanique du
système À ,,(w) peut s'écrire sous la forme :
é H9
IL em) = 7 = 5 (14)
0 WT. W
1 +i--
VW Qemwo
où l'on exprimera Ho, wo et Qem en fonction des paramètres du problème. On
supposera que k > °C.
21.
22.
23.
Déterminer l'expression du module |A ,,,(w)| de la fonction de transfert en
fonction de Ho, w,
wo et Qeim. Déterminer pour quelle valeur w,, > 0 de w la réponse du système
est maximale, en
précisant la condition pour laquelle w,, existe.
Dans l'approximation d'une résonance aigüe, c'est-à-dire pour Qeim > 1,
exprimer w,, en fonction
de wo. Étudier le comportement asymptotique de |A ,1,,| pour w > wm et w & wm.
Représenter
graphiquement la courbe |H ,,(w)|. On fera apparaître les valeurs de |A ,,,|
pour w = 0 et
W -- ©, ainsi que l'ordonnée et l'abscisse du point correspondant à la
résonance.
Comparer la courbe de la fonction de transfert électromécanique obtenue avec la
courbe de
la figure 2 obtenue expérimentalement. À partir de l'évaluation des paramètres
expérimentaux
réalisée à la question 1, discuter de l'approximation réalisée à la question 22.
-- Page 9/15 -
IIB Modèle électrocinétique d'un transducteur piézoélectrique
Le système $ -- {armatures + matériau piézoélectrique} peut être étudié par une
approche
électrocinétique, dont le lien avec la modélisation électromécanique sera
établi au paragraphe II.C.
On modélise le système S par un circuit électrique équivalent représenté figure
8. Le système $S entre
les bornes À et B est alimenté par la tension sinusoïdale U(t) de pulsation w.
U(1)
AN ET
I(t)
© ---- +
A C, B
| |
Figure 8 - Modélisation électrocinétique d'un transducteur piézoélectrique.
24. Montrer que l'impédance du dipôle électrique Z AB s'écrit de la manière
suivante :
1+iQ, (2 -#)
1 Wy W
ICO Lio, en)
Va &
(15)
ZAB =
On exprimera wy, Wa, Qr et Q, en fonction de L,»n, Co, Cm et Rm. En déduire
l'expression du module
|Zag| de l'impédance complexe ZA18.
25. En ignorant le préfacteur 1/Cow, déterminer successivement les minima du
numérateur et du
dénominateur de |Zag| en fonction de w. En déduire si [Zap(w,)| et [Zap(wa)l
sont des minima
ou des maxima de |Zag|.
26. L'amplitude de la tension étant fixée par la source, justifier qu'on
observe une résonance concer-
nant l'émission d'une onde sonore pour w = w, et une anti-résonance pour w = wy.
II.C Lien entre le modèle électromécanique et le circuit équivalent
27. Le courant J(t) représenté sur les figures 7 et 8 et Q(t) la charge des
armatures du matériau
piézoélectrique ont pour notation complexe respectivement Z et Q. En utilisant
les équations (11)
et (13), montrer que l'impédance Zs du système S peut se mettre sous la forme
de l'impédance
ZaB du dipôle électrique AB, dont l'expression est donnée par l'équation (15).
28. Relier les paramètres électrocinétique Co, Cm: Rm EURt Lm aux paramètres
électromécaniques ",
C,a,met k.
29. Identifier le paramètre électrocinétique responsable de la dissipation dans
le système. Est-ce
cohérent avec le modèle électromécanique ?
III Analyseur spectral
Nous étudions dans cette partie le principe d'un modulateur acousto-optique. Le
cristal peut conte-
nir plusieurs modes de vibration, associés à plusieurs fréquences acoustiques.
Le dispositif présenté
-- Page 10/15 -
ici peut être utilisé pour analyser les modes de vibration dans un cristal
excités par un transducteur
piézoélectrique. Ce dispositif repose sur l'interaction entre une onde
électromagnétique et les modes
de l'onde acoustique dans un cristal.
III.A Interaction entre un champ électromagnétique et les phonons
re (A)
cristal
LASER
VV
onde acoustique
Figure 9 --- Schéma de principe de l'utilisation d'un modulateur
acousto-optique.
On considère le système simplifié d'un modulateur acousto-optique, présenté sur
la figure 9, où une
source laser illumine un cristal parcouru par une onde acoustique progressive,
créée par un dispositif
piézoélectrique, étudié dans la partie IL.
Une onde lumineuse monochromatique de pulsation w en incidence normale sur le
cristal est
matérialisée par un rayon lumineux. Le faisceau incident est issu de la source
laser, parallèle à l'axe
optique (A). À la suite de son passage dans le cristal, le faisceau lumineux
est dévié d'un angle 0 par
rapport à l'axe optique. Cet angle dépend des propriétés du cristal et de
l'onde incidente.
Pour modéliser l'interaction entre l'onde lumineuse et l'onde acoustique
générée dans le cristal,
nous adoptons une approche corpusculaire.
k = kçu
ki = kju; wo
oe 0
> (A)
1. A _,
" q qÙ
Ux
Figure 10 --- Approche corpusculaire de l'interaction d'une onde
électromagnétique avec
une onde acoustique dans un cristal. Le vecteur d'onde et la pulsation sont
rappelés pour chaque
particule et quasi-particule.
x L'onde lumineuse incidente de pulsation w, de longueur d'onde À et de
direction de propagation
u; peut être décrite par un flux de photons. On note alors k; -- k;u; le
vecteur d'onde d'un photon
incident, £; = hw son énergie et p; -- hk; sa quantité de mouvement.
x L'onde lumineuse émergente est décrite de la même façon avec une pulsation
w', une longueur
d'onde X" et une direction de propagation üf. On note alors k = kçü le vecteur
d'onde d'un photon
émergent, EUR -- fw' son énergie et Dr -- hkr sa quantité de mouvement.
8 J 8 J J
x L'onde acoustique dans le cristal de pulsation (, de longueur d'onde À et de
direction de pro-
pagation Ü peut être décrite par une quasi-particule appelée phonon, comme nous
l'avons remarqué
-- Page 11/15 -
au paragraphe IC. On note alors g le vecteur d'onde du phonon, EUR = À son
énergie et P. -- hq sa
quantité de mouvement.
x L'interaction entre l'onde lumineuse et l'onde acoustique se traduit par
l'interaction entre un
photon incident de quantité de mouvement p; et un phonon incident de quantité
de mouvement P.
pour donner un photon émergent de quantité de mouvement pr, comme présenté sur
la figure 10. On
considère que le phonon est absorbé à la suite de l'interaction avec l'onde
lumineuse.
Nous supposons que les photons se déplacent dans le vide.
30. Rappeler l'expression de la relation de dispersion k(w) pour des ondes
électromagnétiques dans
le vide, ici assimilées à des photons.
31. Établir la relation liant w, w' et Q.
32. On souhaite déterminer la fréquence de l'onde acoustique dans le cristal.
Un spectromètre optique
usuel possède une résolution d'environ Apec -- 1 nm. On considère une onde
acoustique de
fréquence F = 200 MHz à la célérité c, = 1.00 x 10% m:s"{ et la source laser
émet une radiation
de longueur d'onde À -- 600 nm. Préciser à quelle couleur correspond cette
longueur d'onde.
Expliquer pourquoi un tel spectromètre ne permet pas de déterminer la valeur de
À. On pourra
réaliser des approximations pertinentes qui pourront être réutilisées dans la
suite.
33. En utilisant la conservation de la quantité de mouvement, obtenir deux
relations : l'une exprimant
q en fonction de k- et 0, l'autre reliant k;, kr et 0.
34. Exprimer sin(0) en fonction de F', c; et À puis évaluer numériquement
sin(6).
35. En déduire, à l'aide d'une approximation, une expression simple de 0 en
fonction de À et À. Quel
phénomène optique avons-nous modélisé ici ?
IIIB Montage optique
On souhaite donc réaliser un montage optique afin d'analyser les faisceaux en
sortie du cristal pour
déterminer les longueurs d'onde des modes acoustiques présents dans le cristal.
On se propose dans
cette partie d'utiliser deux montages différents mettant en oeuvre deux
techniques d'analyse différentes.
IIILB.a Conjugaison des angles
La première technique consiste à réaliser un montage optique pour faire
correspondre les angles en
sortie du cristal avec un déplacement latéral du point d'impact du faisceau
dans le plan focal d'un
objectif de microscope. On considère pour cela le montage présenté sur la
figure 11 composé des lentilles
minces convergentes (L1) et (L2) de distances focales respectives f1 > 0 et f2
> 0 et d'un objectif de
microscope équivalent à une lentille mince convergente de focale f,5; > 0. La
surface de détection d'une
caméra est placée dans le plan focal image de l'objectif afin d'observer le
faisceau lumineux. On éclaire
le cristal avec un faisceau laser de longueur d'onde À = 600 nm et on suppose
pour simplifier qu'il existe
deux modes acoustiques dans le cristal de longueurs d'onde À; et A2
correspondant respectivement
aux angles d'émission 6; et d. On considère que les deux modes acoustiques ont
des longueurs d'ondes
proches, telles que A1 = A9 + AA/2 et A2 = Ag -- AA/2 avec Ag > AA.
On pourra considérer que pour tout angle &, on à tan(a) & sin(a) & a.
36. Reproduire le schéma de la figure 11 et dessiner le chemin optique des deux
rayons (traits plein
et pointillés) jusqu'à la surface de détection de la caméra.
37. Le faisceau issu du cristal avec un angle 0; rencontre la surface de
détection de la caméra au
point C1. Exprimer la distance Fb;C1 en fonction de f1, f2, 61 et fob;.
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(L1) (L2) Objectif
A A A
Plan de détection
de la caméra --
plan focal
i
i
i
i
i
i
i
i
? ' e e
, de l'objectif
? I
? !
cristal ,
? à I
+ O2 ) D
2 ô: Où 2 Fo] Por p (A)
modes acoustiques ! l 7
longueurs d'onde F'--F
A, et À
4 NP à I
fo fo |
d L h , f
N F F I ob)
fi f
Figure 11 - Montage optique permettant la mesure des angles en sortie du
cristal.
38. La taille d'un pixel de la surface de détection de la caméra est dixer = 50
um. Les distances focales
ont pour valeurs f1 -- 500 mm, f2 -- 60 mm et jp; -- 2,5 mm. Déterminer
l'expression de l'écart
minimal en longueur d'onde AA que ce montage permet de résoudre. Évaluer
numériquement
cette résolution. On déterminera la valeur de À, en utilisant les valeurs des
paramètres de l'onde
acoustique proposées à la question 32. Discuter le choix des distances focales
pour augmenter la
résolution.
III.B.b Superposition d'ondes lumineuses
Une autre technique consiste à observer la superposition du faisceau optique
traversant le cristal
avec un faisceau de référence. Le montage optique consiste à séparer en deux le
faisceau issu du laser
comme présenté en figure 12. Le faisceau d'intérêt va traverser le cristal
(dans lequel se propage une
onde acoustique de longueur d'onde À et de pulsation Q) et va être ensuite
recombiné avec le faisceau
de référence sur la surface photosensible d'une photodiode rapide. On considère
que le faisceau de
lumière de pulsation w et de longueur d'onde À = 600 nm se propageant dans le
vide correspond à une
onde électromagnétique, décrite par une grandeur scalaire s(M;t) = 50 cos(wt +
d(M)) dont l'évolution
est régie par l'équation de D'ALEMBERT, où M est un point de l'espace et O(M)
est une phase qui
dépend du parcours de l'onde.
Les deux faisceaux, correspondant à des ondes électromagnétiques, sont donc
décrits par les am-
plitudes scalaires s1(M,t) = 51,0 cos(wit + d1(M)) et s2(Mit) = 520 cos(wot +
p2(M)). Par ailleurs,
le montage optique est réalisé de sorte à avoir 510 = 820 = 80 et (M EUR
photodiode) = (M EUR
photodiode) = 0.
39. En utilisant les résultats obtenus dans la partie TITI.A, donner
l'expression de w et w2 en fonction
de w et (2.
AO. Expliquer pourquoi l'amplitude scalaire au point M au niveau de la surface
photosensible de la
photodiode s'écrit comme la somme des deux amplitudes scalaires :
Stot(t) = 81(M EUR photodiode;t) + s2(M EUR photodiode,t). (16)
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photodiode
miroir" s (Mt)
oscilloscope
N
cristal
- 59 (Mt)
LASER £
, onde acoustique
? | longueur d'onde A
lame séparatrice
vw
Figure 12 --- Montage optique permettant de réaliser la superposition de deux
ondes lumi-
neuses.
41. La photodiode est sensible à l'intensité lumineuse 1,(4) = |st|*(#) et a un
temps de réponse de
10 ps. Expliquer pourquoi le signal observé u(t) en sortie de la photodiode est
proportionnel à
1 + cos (Qt) et en déduire que ce dispositif permet de mesurer Q.
IIIC Traitement du signal obtenu
On se place dans la configuration de la partie IIT.B.b représentée par la
figure 12. On suppose
que plusieurs modes acoustiques peuvent se propager dans le cristal. Leurs
fréquences sont comprises
dans l'intervalle [200 ; 230] MHz. Cependant, la bande passante de
l'oscilloscope vaut 100 MHz et ne
permet pas d'observer convenablement le signal. Il faut donc réaliser un
traitement du signal afin de
pouvoir en extraire l'information recherchée. Afin d'obtenir un signal à des
fréquences exploitables,
on utilise le montage représenté en figure 13. On suppose dans un premier temps
que seul un mode
acoustique de pulsation ( est présent dans le cristal.
photodiode u(t)
h D
K passe-bas
oscilloscope
Urer(t)
Figure 13 --- Montage électronique pour réaliser le traitement du signal.
Le signal u(t) en sortie de la photodiode est envoyé sur une entrée d'un
multiplieur, l'autre entrée
étant alimentée par un signal de référence urer(t) = Uret.o COS(wrert). Le
signal en sortie du multiplieur,
produit des deux signaux entrants multiplié par un facteur numérique K, est
ensuite filtré à l'aide
d'un filtre passe-bas puis observé sur un oscilloscope. On règle la pulsation
du signal de référence pour
avoir Wrer = 27 X 2,00 x 10$ rad sf.
42. On considère que seulement la composante alternative uax(t) du signal u(t)
est envoyée dans
le multiplieur. On écrit alors uax(t) sous la forme uat(t) = Uato Cos(wart).
Exprimer w,x en
fonction de (Q. Exprimer ensuite le signal U,,(t) en sortie du multiplieur en
une somme de deux
termes à déterminer.
43. Expliquer la valeur choisie pour wef.
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A4. Le filtre réalise une fonction passe-bas du premier ordre. Réaliser un
schéma d'un montage
permettant de réaliser le filtrage passe-bas, utilisant deux composants passifs
usuels. Proposer
des valeurs réalistes des deux composants pour réaliser le filtrage souhaité.
us(t) (unité arbitraire)
Figure 14 -- Signal u;(t) observé sur l'oscilloscope.
45. Le cristal présente en réalité plusieurs modes acoustiques. Sur
l'oscilloscope, on observe alors
le signal représenté figure 14. Proposer un outil d'analyse pour déterminer les
composantes
spectrales du signal.
46. Le spectre du signal u,(t) observé sur l'oscilloscope (figure 14) est
présenté figure 15. Déterminer
les valeurs des fréquences des modes acoustiques dans le cristal.
Spectre de u/(t)
(unité arbitraire)
1 à
À
Figure 15 -- Spectre du signal u;(t) présenté en figure 14.
47. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés au fonctionnement d'un
modulateur acousto-
optique et nous avons utilisé les propriétés de l'interaction entre une onde
acoustique et une
onde lumineuse pour analyser les modes vibratoires présents au sein du cristal.
Proposer une
autre utilisation de la modulation acousto-optique.
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